Le Golfe persique est une région du monde au centre des attentions de par son importance géopolitique. Ce bras de mer – qui permet l’évacuation d’un tiers des barils mondiaux transportés par voie maritime et de 20% des produits pétroliers liquides – est au cœur d’une région où les rivalités sont fortes, notamment entre l’Arabie Saoudite et l’Iran.
Ces derniers mois, une succession d’altercations se sont déroulées dans le cadre du bras de fer Irano-Américain : le Retrait américain de l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien 2018 a accru les tensions. Sabotage de six navires imputé à Téhéran par les Etats-Unis, des drones abattus, ou bien encore la saisie de quatre pétroliers par le régime des Ayatollah, les incidents se sont succédés.
La route de l’or noir n’en est que plus déstabilisée, surtout lorsqu’un producteur majeur, à savoir l’Arabie Saoudite, voit deux de ses installations pétrolières (Site Aramco d’Abqaïq, le plus grand site mondial de traitement de pétrole et le champ pétrolifère de Khurais) ciblées par des attaques de drones. C’est en effet ce qui s’est produit samedi 14 septembre.
Le Président Trump n’a pas tardé à réagir pour assurer ses alliés saoudiens de son soutien et de sa volonté de réagir fermement. Il faut dire que pour Ryad ce coup oblige le pays à réduire de près de moitié sa production de pétrole, et donc ses recettes. Le Royaume saoudien est particulièrement dépendant de ses exportations de matières premières.
Selon toute vraisemblance, les commanditaires seraient les Houthis ennemis au quotidien de l’armée saoudienne au Yémen. En conséquence, le prix du brut a bondi immédiatement de 10% et selon les réactions de Washington, Ryad et Téhéran, la mécanique peut rapidement s’emballer – avec une rhétorique guerrière – pour hisser le brut à des cours plus élevés.
Il flirte ce lundi autour des 60$ /baril. Le consommateur final verra le prix à la pompe augmenter très vite de quelques centimes.
Cet événement nous rappelle un peu plus à quel point notre modèle économique est dépendant des hydrocarbures du Golfe. Il faut en profiter pour accélérer notre mutation vers des énergies propres.