« Vous savez ? C’est comme une naissance, l’euro. Il y a la gestation, ça prend du temps, c’est parfois douloureux. Mais, la naissance, ce n’est pas la fin. C’est le début. » affirmait Dominique Strauss-Kahn dans une interview à la télévision lors de la création de l’euro.
Apparue le 1er janvier 1999 pour les transaction financières dans les salles de marché , mise à disposition du public sous forme de billets et de pièces à partir du 1er janvier 2002, cette monnaie unique européenne – dont les billets de 500 euros sont appelés à disparaître – est aujourd’hui encore décriée. A-t-elle contribué au développement de l’inflation, à l’augmentation des prix comme le soulignent certains, ou bien à faciliter le libre-échange et renforcer le sentiment d’attachement européen ?
Pour les Français de l’étranger et ceux qui voyagent beaucoup, la monnaie unique européenne est une avancée considérable, qui nous a facilité la vie.
Retour sur l’histoire de l’euro
L’inventeur du mot euro est un belge : Germain Pirlot en 1995. Quand à « € », son logo, il est inspiré de l’epsilon de l’alphabet grec, avec deux traits horizontaux, symbole de stabilité de la monnaie.
Les premiers membres de la zone euro étaient l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la Finlande, la France, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Portugal, rejoints par la Grèce en 2001. Sept autres États membres ont adopté l’euro (Chypre, Estonie, Lettonie, Lituanie, Malte, Slovaquie et Slovénie) pour atteindre le chiffre actuel de 19 pays et 340 millions de citoyens.
Un sentiment d’attachement à l’euro partagé
Selon les derniers sondages de la Commission, la plupart d’entre eux seraient attachés à cette monnaie unique. De 19 pays membres, la zone euro devrait en compter 25 avec la Roumanie, Bulgarie, République tchèque, Pologne, Croatie et Hongrie. La Suède et le Danemark auraient également pu adopter l’euro mais y ont renoncé à la suite d’un référendum.
Deuxième devise au monde
L’euro est la deuxième devise au monde derrière le dollar. Fin 2017, 20 % des réserves de change mondiales étaient détenues en euros. L’euro est classé deuxième monnaie de réserve, derrière le dollar américain, lequel représente 62 % des réserves de change.
Perspectives de l’euro
La position actuelle française est de poursuivre la construction européenne vers une union bancaire, une union des capitaux et même un budget de la zone euro prévu pour 2021, projet qui ne fait pas l’unanimité puisque plusieurs économistes pointent du doigt le danger que représente un partage des dettes souveraines. En dépit des intérêts nationaux en jeu, renforcer l’euro – véritable clé de voûte du projet européen, semble être la voie à suivre, même si la crise de 2008 a révélé les faiblesses de son architecture et illustré le fait que les règles budgétaires européennes tiennent peu compte du coût social des politiques de rigueur.
Selon Mario Draghi, Président de la Banque Centrale Européenne, institution en charge de maintenir la stabilité de la monnaie européeenne, l’euro est « irréversible ». L’économiste Agnès Bénassy-Quéré, quant à elle, souligne que l’euro – comme on a pu le voir pendant la crise de 2008 – au sens d’unification monétaire, est un succès, évitant une guerre des monnaie. Le pouvoir d’achat est plus stable. Le risque sur le panier de consommation des ménages est moindre en raison de la stabilité des taux de change et de l’inflation, aujourd’hui beaucoup plus prévisible.
Dans un entretien donné au Monde, Jean-Claude Trichet, ancien gouverneur de la Banque de France et ancien président de la BCE, en appelle à la création d’un ministre de l’économie de la zone euro guidé par le seul intérêt collectif des habitants de la zone euro. et d’une assemblée d’eurodéputés dévolue à la zone euro au sein du Parlement européen. Cette dernière permettrait de renforcer la légitimité démocratique de l’Union, les décisions ultimes étant prises par les membres du Parlement européen en liaison avec les députés de la nation concernée.
L’euro, parfois instrumentalisé sur le plan électoral, » bouc émissaire facile » selon l’expression de Jean-Claude Trichet, n’en demeure pas moins une étape essentielle dans le renforcement de la construction européenne et l’un des principaux débats des prochaines sélections européennes.
Sources :
Le Monde ( voir ici)
Le Monde ( voir ici)
Les Echos ( voir ici )
France 24 ( voir ici )
Banque de France ( voir ici )
France 2 ( voir ici )
Vous ne donnez dans ce billet que l’avis des institutionnels, qu’ils officient dans les institutions européennes ou nationales. Quand est-il de l’analyse de Jaques Sapir, de Vincent Brousseau ou de think-thanks comme le Centre de politique européenne d’Allemagne, qui dénoncent une monnaie non-adaptée à la France et aux économie d’Europe du sud ? Quand est-il des déséquilibres TARGET2 ? Pourquoi l’euro n’est-elle toujours pas une monnaie internationale (on paie toujours le baril de pétrole en dollar…) ? L’euro, 20 ans après, a-t-il rempli ses objectifs et est-il sur le point de les remplir ? On aimerait, de la part d’un parti politique indépendant, ne pas retrouver un relai du pouvoir en place mais au contraire une analyse éclairée, équilibrée et indépendante.
Cher Monsieur,
Vous avez raison : notre travail est de faire entendre tous les sons de cloche. Il est aussi collaboratif. Si vous souhaitez nous apporter votre analyse, nous la publierons avec plaisir.
Bien cordialement,