Cette semaine nous avons choisi comme témoin de la semaine VINCENT SADEQUE, CONSEILLER CONSULAIRE DE LA CIRCONSCRIPTION DE DJIBOUTI, pour nous parler de la situation – mal connue – des réfugiés à Djibouti. Son Président, Ismaïl Omar Guelleh, avait été reçu par Emmanuel Macron lors de la célébration du 100ème anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918.
Les compétences professionnelles et les qualités humaines de Vincent Sadeque l’ont conduit à œuvrer au service de la société civile et à occuper successivement des postes à responsabilités : président de l’ADFE Djibouti, trésorier du Lycée Français, et secrétaire général de la plus importante ONG du pays.
Concernant la situation des réfugiés, il faut savoir que depuis le début du conflit au Yémen en 2015, des milliers de personnes ont fui le pays et se retrouvent désormais à Djibouti. Le pays a accueilli environ 38 000 réfugiés yéménites, dont beaucoup sont partis vers d’autres pays. Ceux qui sont restés, vivent dans le camp de réfugiés de Markazi à Obock et dans les zones urbaines de Djibouti. Qu’en est-il réellement ?
ASFE: Pouvez-vous nous parler des réfugiés urbains à Djibouti ?
VS: Il faut noter que les réfugiés viennent de différents pays: Ethiopie, Somalie, Erythrée et le Yémen. On peut classer ces réfugiés dans deux catégories distinctes ayant comme critère soit le statut de demandeur d’asile en attente ou le statut de réfugié reconnu par les autorités du pays. En effet, les réfugiés correspondent aux Somaliens, Ethiopiens et Erythréens, et les nouveaux réfugiés correspondent aux Yéménites. La présence des Yéménites est due à la guerre qui a frappé le Yémen depuis 2014.
ASFE: D’où viennent ces réfugiés et pourquoi ?
VS: Ces réfugiés sont situés dans différents camps. Ainsi, le camp d’Obock est exclusivement réservé aux réfugiés yéménites. Au Sud de Djibouti, il y a deux camps, celui de Ali Adhé et de Hol-Hol . Dans ces premiers camps, il y a des familles installées depuis longtemps dont l’aide peut être issu de donations bilatérales et multilatérales (par exemple avec l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats Arabes Unis…..) ou d’ONG (provenant principalement de pays occidentaux, et des pays limitrophes).
ASFE: Quelles actions mènent les ONG face à cette situation ?
VS: Les actions, opérations, sont assez similaires. Par exemple, le secours populaire français a mené des actions humanitaires aux réfugiés Somaliens et Ethiopiens installés à Djibouti. Il y a également l’association espagnole, Catalane, qui s’est associée récemment à l’appel de solidarité internationale et agit dans ce domaine.
ASFE: Que fait plus précisément le secours populaire français ?
VS: En août dernier, nous avons fait participer quatre enfants, aux grands événements culturels du Village de copain du monde à Gravelines, village situé au Nord Est de la France, organisé chaque année par le secours populaire français.
Cette rencontre internationale a permis à la délégation Djiboutienne de rencontrer d’autres enfants issus des milieux culturels différents pour échanger, plus de 200 délégués de vingt pays étaient attendus dans le cadre des vacances solidaire, ces vacances sont basées sur des valeurs républicaines et de solidarité.
Ainsi, à travers cette action, les organisateurs ont pu emmener ces enfants afin de visiter la ville de Gravelines, Dunkerque, Paris et ses alentours. A travers ces voyages, le but est de transmettre des valeurs humanistes.
ASFE: Quelle forme a pris votre engagement ?
VS: Je suis sensible face aux populations vulnérables. Par mes actions, j’essaie de transmettre des valeurs et principes humains. Je m’engage personnellement afin d’apporter mon aide via des actions concrètes envers des personnes en détresse. C’est bien l’empathie qui anime mes sentiments et mes actions depuis maintenant 26 ans. Mon engagement dans l’humanitaire n’est pas facile, il faut être organisé sur différents plans : mentalement, administrativement et opérationnellement. Il faut également avoir une capacité de mobilisation, d’abnégation, d’écoute des autres pour comprendre et d’analyse afin d’agir de manière optimale envers les personnes en difficulté.
ASFE: Comment vous aidez ? Est-ce que d’autres Français pourraient vous aider ?
VS: Par ce message et mon action, je souhaite toucher le cœur de tout le monde afin que nous puissions mettre nos forces en synergie pour venir en aide aux personnes dans le besoin.