Depuis très longtemps, on parle beaucoup de l’école publique pour s’inquiéter avec raison de son avenir. Je note avec satisfaction que Jean-Michel Blanquer, le nouveau ministre de l’Education nationale, a décidé de prendre le taureau par les cornes afin de remettre cette institution dans le droit chemin. Loin des divagations des pseudo pédagogues qui lui ont fait tant de mal ces dernières décennies, il veut revenir aux méthodes classiques qui ont fait le succès du modèle scolaire français dans le monde.
Malheureusement, on parle moins de l’université. Là aussi pourtant, il est urgent de se pencher sur son cas pour arrêter cette machine à fabriquer des chômeurs. L’expression est à peine caricaturale puisque plus d’un étudiant sur deux échoue à l’issue de la première année. J’observe que le gouvernement en a conscience et qu’il décide d’agir. Lundi 30 octobre, le premier ministre Edouard Philippe, accompagné de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, ont présenté leur projet de réforme.
Sans faire sauter le tabou de la sélection à l’entrée en première année – le seul énoncé du mot aurait mis le feu aux poudres syndicales -, ils veulent remettre de la cohérence dans l’orientation et de l’ordre dans l’accès aux filières. En imposant quelques exigences – de niveau et de connaissance – aux élèves qui veulent s’inscrire dans une spécialité : un bachelier de section littéraire ou professionnelle, par exemple, ne devrait plus pouvoir prétendre à la faculté de médecine. Enfin, un peu de bon sens !
J’espère simplement que le nouveau dispositif – pour lequel près d’un milliard d’euros va être engagé – ne se transformera pas en une usine à gaz compliquée à mettre au point. Le risque existe. Certes, la France dispose de grandes écoles de qualité. Mais si elle veut rattraper son retard dans les classements internationaux des meilleurs établissements d’enseignement supérieur, elle doit changer son logiciel universitaire. Au-delà de la réputation de notre pays, l’avenir de notre jeunesse est ici en jeu. Elle est aujourd’hui durement frappée par le chômage, faute de croissance, mais aussi faute de formations suffisamment adaptées au monde du travail.
Alors, au boulot afin que l’université se mette à l’heure de l’emploi…