Cellule « Tolérance zéro » du MEAE

hémicycle

En novembre 2020, le ministère de l’Europe a mis en place une cellule d’écoute “Tolérance zéro” pour recueillir la parole des  victimes d’actes de violence, de discrimination, de harcèlement et d’agissements sexistes et traiter les signalements. Lorsqu’elle est saisie,  cette cellule diligente une enquête administrative susceptible de suites disciplinaires et pénales et met en place des mesures conservatoires et de protection appropriée. Plusieurs signalements portés auprès de cette cellule ont entraîné la mutation des agents qui ont dénoncé des comportements ou agissements délétères, alors même que les personnes mises en cause auraient été, elles, maintenues à leur poste, voire promues. De nombreux signalements n’ont par ailleurs pas eu de suite, comme c’est le cas au consulat de Toronto – où 5 des 6 signalements réalisés ces derniers mois sont restés lettre morte – ou encore au consulat de France à Québec. Evelyne Renaud-Garabedian a demandé un bilan de l’action de cette cellule et a demandé si des évolutions dans son fonctionnement et ses pratiques étaient envisagées. (voir la question ici)

2 commentaires

  1. Bonjour, je suis une ancienne fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères. En 2009, alors que j’étais en poste à l’ambassade de France au Bénin, j’ai fait l’objet d’un harcèlement de la part de l’ambassadeur et son équipe. Dans un premier temps, il fut insidieux, ce qui m’amena à saisir avocats et tribunal. Dans un deuxième temps, il fut plus violent. Ainsi, des témoins me rapportèrent que mon « viol commandité » avait été envisagé en réunion de service. J’en informais mes avocats. Peu après, j’étais étranglée par surprise à mon bureau par ma collègue de bureau un emploi fictif de l’ambassade. J’ai survécu grâce à l’intervention in extremis d’un agent d’entretien qui, par chance, travaillait à proximité. Tout cela dans un contexte de détournements d’argent public, détournements dont je m’étais inquiétée à partir du moment où ils avaient impacté le service dont j’étais responsable. Un mois avant mon agression, j’avais demandé conseil au Quai d’Orsay sur la conduite à tenir. Je ne reçus pas de réponse, mais quelques mois après mon agression, c’est mon correspondant au Quai d’Orsay qui viendra occuper mon poste à l’ambassade.
    La suite de tout cela? Aucune enquête. Pour moi, un rapatriement disciplinaire, désignée par l’ambassadeur comme étant l’agresseur de ma collègue malgré les évidences (photos de mes blessures prises par un médecin etc) et le début d’une descente aux enfers jusqu’à ma radiation en 2018. Très vite, le maître-mot de la DRH du ministère fut que l’on m’appliquait « la politique du noeud coulant » car j’avais l’audace de protester contre le sort qui m’était fait.
    Mon histoire est publique de maintes façons (livres, film, interview, Twitter @FranoiseNicolas…) et je peine à me faire entendre, confrontée à un entre-soi, des individus qui se connaissent et se protègent. Les lois ne sont pas appliquées, qu’il s’agisse de la tentative de meurtre (mon agresseur n’a jamais été inquiété et selon Libération, est toujours dans les effectifs de l’ambassade) ou d’autres aspects de mon dossier (mutation d’office, protection fonctionnelle, mise à la retraite d’office…).
    Comme d’autres, j’ai frappé à toutes les portes. En vain.

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