Ce jeudi 30 janvier, le coronavirus enregistre près de 7.800 cas à travers le monde, le bilan provisoire est de 170 décès. Le maire de Wuhan, épicentre de l’épidémie, a déclaré dimanche 26 janvier que 5 millions de personnes sont parties, (dont 1 million d’étudiants) emportant potentiellement avec elles le virus aux quatre coins de la Chine et de la planète. L’inquiétude tourne à la psychose partout dans le monde…
Ce nouveau coronavirus est bien plus difficile à détecter que le dernier SRAS (en 2003) : dans certain cas, aucun symptôme n’est constaté, là où les symptômes du SRAS apparaissaient en quelques jours, le temps d’incubation de ce nouveau virus étant douze jours en moyenne. Nous avons pu nous entretenir avec Françoise Onillion, conseillère consulaire à Pékin sur cette nouvelle épidémie et sur les mesures prises par la Chine.
Pouvez-vous nous rappeler la situation ?
L’épidémie de coronavirus en Chine, qui pourrait devenir pandémie mondiale, ne pouvait pas tomber plus mal à pic qu’au moment du nouvel an chinois, période de l’année où des millions de Chinois voyagent dans le pays pour fêter la nouvelle année en famille. Au regard des mesures très spectaculaires prises rapidement par le gouvernement chinois – qui contrairement à ce que nous avions vécu en 2003 avec le SRAS, joue la transparence – on peut comprendre la gravité sanitaire de cette grippe dont le foyer originel se situe à Wuhan, cette ville du centre de la Chine, coincée entre Pékin et Shanghai où travaille une petite communauté française essentiellement dans l’industrie automobile.
Pouvez vous nous rappeler à quel moment l’alerte a-t-elle été donné pour le coronavirus et comment l’annonce a-t-elle été organisée ? Quelles sont les premières précautions à prendre selon le Gouvernement ? Quels ont été les premiers dispositifs d’urgence mis en place ?
Plusieurs dizaines de villes ont été mises en quarantaine, les transports sont à l’arrêt total, la construction en toute urgence d’hôpitaux pour accueillir les milliers de malades à Wuhan a été décidée. A Pékin, où je réside, il n’y a plus de taxis, les rues et les très grandes avenues de la capitale sont totalement vides, les vivres commencent à manquer en particulier dans les fameux « Jenny Lou » ces supérettes où les expatriés ont l’habitude de se ravitailler. Les visites d’amis dans les immeubles sont interdites et les allées et venues des résidents sont contrôlées soigneusement dans chacun des halls.
L’ambassade de France communique quotidiennement sur le sujet et s’est appliquée à évacuer par bus les Français volontaires au départ de Wuhan. Le Lycée français de Pékin a annoncé comme toutes les écoles chinoises un report de la rentrée de deux semaines, mais sans trop savoir si cela suffira. Certains Français sont rentrés ou pensent à rentrer dans les prochains jours redoutant l’explosion de l’épidémie. Ils s’inquiètent que la ville de Pékin soit également coupée les empêchant ainsi de partir.
Certains employeurs français ont déjà fait savoir à leurs salariés que si l’épidémie perdurait, ils seraient peut-être amenés à reconsidérer la durée de leur contrat.
Avez vous autre chose à ajouter ?
C’est dans un climat d’inquiétude et d’incertitude que les Français vivent au jour le jour les événements et que les élus des Français dont je suis s’activent à recueillir les informations et tenir les autorités françaises que sont l’ambassade et le consulat au courant de la façon avec laquelle cette menace est vécue par nos compatriotes qui pour la plupart sont très préoccupés.
Un dispositif spécifique et permanent de suivi et de réponse aux préoccupations des Français a été mis en place par le centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, en coordination avec l’ambassade de France à Pékin et l’ensemble des consulats généraux en Chine. Pour toute question relative à la situation actuelle , la population peut appeler le numéro suivant : 85 31 20 10 (appel depuis Pékin), 10 85 31 20 10 (appel depuis la Chine continentale) ou 86 10 85 31 20 10 (appel depuis Hong Kong et Macao).
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