STYLOS ROUGES EN COLERE

Dans la lignée du mouvement des gilets jaunes et des gyros bleus est né, le 12 décembre dernier sur Facebook, un mouvement de contestation des enseignants du secondaire et primaire appelé « Les stylos rouges en colère« . Ce groupe, comptant aujourd’hui plus de 59 820 personnes, s’estimant oubliées par les mesures annoncées par Emmanuel Macron en faveur des gilets jaunes, ne cesse de voir ses effectifs augmenter.

De multiples revendications

Leurs revendications se rassemblent autour de trois axes fondamentaux :

  1. la revalorisation de leur métier,
  2. l’exigence d’une bienveillance de l’Etat envers leurs élèves
  3. la reconnaissance de la qualité de leur fonction et de leur travail.

Ils veulent de meilleures conditions de travail, une hausse de leur salaire, plus de reconnaissance de la part du gouvernement et de la société y compris des parents élèves ainsi que l’amélioration de l’image de l’éducation.

L’ensemble de leurs revendications sont inscrites dans leur manifeste :

  • la revalorisation de leur profession et de leur statut
  • l’indexation de leur salaire sur l’inflation et la reconnaissance du travail invisible ( environ 45h/ semaine)
  • la reconnaissance du temps de travail invisible
  • une limitation de leur effectif en classe ( 20 par classe dans le 1er degré, 24 au collège et en 2nde, 30 en 1ère et Terminale, 24 dans les voies professionnelles)
  • l’abrogation de plusieurs réformes en cours parmi lesquelles celle du collège, lycée, du lycée pro, la loi ORE ( Parcoursup), du PPCR, des retraites,
  • le retrait du jour de carence,
  • la mise en place d’une médecine du travail,
  • l’abolition des statuts précaires
  • la fin des suppressions de postes
  • une réduction de la charge administrative liée à leur fonction
  • davantage de moyens pour les élèves à besoins spécifiques
  • plus d’équité de moyens
  • davantage de moyens humains
  • une stabilité des enseignements avec un délai minimum entre les réformes
  • une consultation des professionnels concernés lors de réformes
  • des programmes fixes construit par un comité d’enseignements experts, indépendant du pouvoir politique
  • un climat de respect  à l’école par une reconnaissance de l’autorité de l’enseignant et avec le soutien de la hiérarchie, en relation avec le mouvement #pasdevagues suites à des violences à école sur professeur
  • un vrai service de RH pour améliorer le système de mutations, faciliter la reconversion
  • l’amélioration de la formation initiale et continue
Réaction du ministre concerné

Le Ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, invité dimanche au Grand Jury RTL, est revenu sur ce mouvement : «Je suis d’accord avec le diagnostic posé par les stylos rouges (…) Je n’ai aucun problème avec cela» a-t-il dit. Le ministre s’est engagé à instaurer dans les semaines qui viennent un observatoire des rémunérations et du pouvoir d’achat. Cette structure, au-delà des salaires, sera chargée de s’intéresser aux conditions de vie de ces fonctionnaires. 

Différents modes d’actions

Dans l’académie de Lille, des professeurs attribuèrent automatiquement un 20/20 aux copies de élèves, sans les leur rendre néanmoins. Dans d’autres académies, des enseignants vont se rassembler dans les jours à venir, à l’instar de Tours. En Lorraine, des assemblées générales sont prévues samedi à Metz ainsi qu’à Nancy.

D’autres actions sont envisagées à l’échelle nationale, mais encore en discussion.  Des rassemblements le week-end pourraient avoir lieu ou un envoi collectif de lettres au ministère.

Selon Xavier Marand, secrétaire général adjoint du Snes, syndicat majoritaire chez les enseignants, le Snes va « prendre contact très rapidement » avec les « stylos rouges » afin de discuter des « modalités d’actions » qu’ils peuvent « mettre en place en commun », a-t-il annoncé lundi sur franceinfo.

Une question demeure en suspend : les enseignants des établissements français à l’étranger les rejoindront-ils dans ce mouvement de contestation ?

Sources :

Le Point ( article ici)

Le Figaro ( article ici)

France 2 ( reportage ici)

France Bleu ( article ici)

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