Jeudi 29 novembre, la française Dominique Crenn est devenue la première cheffe aux Etats-Unis à se voir décerner les trois étoiles du guide Michelin, pour son « Atelier Crenn », ouvert à San Francisco en 2011. Cet exemple illustre parfaitement l’exportation réussie de la culture gastronomique française à l’étranger. En effet, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco depuis 2010, la gastronomie française continue de rayonner dans le monde.
Ce rayonnement prend plusieurs formes. D’une part, les chefs et restaurants français à l’étranger connaissent un succès croissant depuis l’exportation de la gastronomie française dans les années 1970. D’autre part, la France exerce un pouvoir d’attraction important, de nombreux chefs étrangers étant formés dans les écoles et restaurants français. Enfin, cette influence s’exerce également par l’importance des prix et guides gastronomiques français : le Bocuse d’Or est un des prix les plus prestigieux en la matière et les Guide Michelin et Gault et Millau des références dans la sélection de restaurants.
Depuis une quarantaine d’années, de nombreux chefs célèbres ont contribué à l’exportation de la cuisine à l’étranger, par le biais de leur notoriété, mais aussi par l’ouverture de restaurants français partout dans le monde, dans une volonté d’exporter la cuisine française.
Ainsi, Paul Bocuse a ouvert des restaurants à Tokyo et New York, Alain Ducasse s’est lancé dans l’hôtellerie- restauration avec des adresses à Londres, Hong Kong, Gstaad, Beyrouth et Tokyo entre autres, et Joël Robuchon a décliné son « Atelier » à Shanghai, Bangkok ou encore Las Vegas. Plus récemment, le chef Romain Fornell obtient une étoile Michelin pour son restaurant le Caelis à Barcelone. Ces chefs renommés symbolisent ainsi la réussite de la cuisine française dans le monde qui répond à une forte demande internationale pour la gastronomie et le savoir faire français.
Un autre aspect de l’attrait de la cuisine française s’inscrit dans le sens inverse : de nombreux grands chefs étrangers sont formés en France, que ce soit dans les écoles réputées ou dans les restaurants.
Les écoles françaises connaissent une forte notoriété, doublée d’une internationalisation croissante, à l’image du Cordon bleu et de son réseau de 35 écoles dans 20 pays, de l’Institut Paul Bocuse qui accueille 450 étudiants de 40 nationalités différentes à Ecully ou encore de l’école fondée par Alain Ducasse à Argenteuil, dont 21 % des étudiants viennent de l’étranger.
Enfin, la cuisine française a aussi contribué à la structuration de la gastronomie, avec la création en 1987 d’un prix de cuisine, le Bocuse d’Or, compétition au cours de laquelle 24 chefs s’affrontent pendant plus de 5 heures, tandis que le guide Michelin se place en référence des restaurants gastronomiques dans le monde, l’obtention d’une -ou plusieurs- étoile(s) étant considéré comme la consécration suprême dans le milieu.
Si la suprématie de la gastronomie française est de plus en plus discutée, face à l’essor de la cuisine d’autres pays, de la gastronomie japonaise à la renommée grandissante des chefs espagnols sous l’égide de Ferran Adrià, en passant par la montée en puissance des restaurants scandinaves dans le classement des meilleurs restaurants du monde, la gastronomie de l’Hexagone n’en demeure pas moins très influente dans le monde. En outre, ce rayonnement international gastronomique est conforté par la bonne santé de l’exportation de produits français, le vin en première ligne.