Permettez-nous tout d’abord d’avoir une pensée à destination de tous ceux qui vivent à l’étranger, souvent loin de leurs proches et de leur famille, en cette période si singulière de pandémie. Nombre d’entre vous s’inquiètent pour leur famille restée en France, ou son inquiets pour leurs enfants aux quatre coins du monde. D’autres ont également été contraints de rester dans leur pays de résidence en raison de la fermeture des frontières.
En début de semaine, Jean-Yves Le Drian, notre ministre des Affaires étrangères, a invité, quant à lui, les expatriés à éviter « autant que possible les déplacements internationaux et notamment de chercher à revenir sur le territoire national, à moins que des raisons impératives » ne les y contraignent.
C’est, en fait, le monde entier qui, peu à peu, est soumis au confinement. Nul n’aurait pu imaginer qu’au XXIème siècle une pareille menace oblige toute l’humanité à se protéger. Une guerre est engagée contre un ennemi invisible, un virus tueur. L’épreuve est à la fois individuelle et collective. Ce n’est pas le moindre des paradoxes. Un pour tous, tous pour un. Il faut que chacun s’inflige une stricte discipline d’isolement pour ne pas mettre en danger la vie des autres ; et, en même temps, que la société fasse bloc, soit unie, solidaire pour surmonter ce péril sanitaire.
Ce principe est transposable au niveau des nations. Une pour toutes, toutes pour une. Il est rare de voir des démocraties et des régimes autoritaires suivre la même politique dans le même but !
Sortirons-nous différents de cette expérience unique ? Sans doute. Lorsque toute vie sociale est prohibée, il faut apprendre à vivre autrement. De nouvelles habitudes vont émerger : notre rapport au temps, à la réflexion, à la consommation, au travail va probablement évoluer. Vers plus de sagesse, moins de précipitation, espérons-le. Notre approche de la mondialisation va également s’en trouver modifiée. La nécessité d’une plus grande régulation et d’une meilleure maîtrise des échanges internationaux va vraisemblablement s’imposer.
Bien sûr, partout, l’inquiétude domine face à ce coronavirus. Mais je pense, personnellement, qu’il convient de traverser cet épisode avec philosophie. Et, pourquoi pas !, nous dire que c’est l’occasion de faire notre examen de conscience. « Voyons sans indulgence l’état de notre conscience », écrit Jean de La Fontaine, dans « Les animaux malades de la peste ». Suivons le conseil du fabuliste pour embrasser l’avenir avec des habits neufs.
Courage et patience à vous tous.
L’équipe de l’ASFE