Chères élues, chers élus,
La défense de la démocratie et la promotion de l’éducation auront été les deux grands thèmes du voyage d’Emmanuel Macron la semaine dernière en Afrique, ce continent où « se joue l’avenir du monde », comme aime à le répéter avec raison le chef de l’Etat.
Permettez-moi de voir dans le choix de ces deux pays francophones, la Tunisie et le Sénégal, une volonté de symbole. Le premier, depuis la « révolution de jasmin » de 2011, fait en effet l’apprentissage de la démocratie quand le second en est, depuis 1974 à l’initiative de Léopold Sédar Senghor, un des précurseurs en Afrique de l’Ouest. Leurs deux histoires témoignent bien de cette marche vers les libertés fondamentales que rien ne saurait arrêter.
Mais ce sont les annonces présidentielles en matière de formation et d’éducation qui ont retenu le plus mon attention. A Tunis comme à Dakar ou à Saint-Louis, le chef de l’Etat n’a cessé de multiplier les engagements moraux et financiers en direction de la jeunesse africaine tout en appelant à l’aider à « choisir son destin et son avenir ». La décision de la création d’une université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée va dans ce sens.
Ce soutien est évidemment décisif pour amortir les effets de l’impressionnante crise migratoire à laquelle l’Europe et la France risquent, dans les années à venir, d’être davantage encore exposées. D’ici à 2050, il est important de le rappeler, la population africaine devrait doubler pour passer à quelque deux milliards d’individus. Sans une action concrète des Européens sur ce continent à la démographie galopante, les candidats au départ vers cet eldorado imaginaire, sur la rive septentrionale de la Méditerranée, seront de plus en plus nombreux.
Les efforts de la France en ce domaine sont donc plus que jamais nécessaires. Il est néanmoins dommage que les récentes restrictions budgétaires appliquées à notre réseau d’alliances françaises ou à nos lycées français à l’étranger entrent en parfaite contradiction avec ces efforts. J’entends donc bien continuer mon action auprès des pouvoirs publics pour qu’une meilleure gouvernance, à la fois budgétaire et administrative, soit mise en œuvre au service du rayonnement de notre culture et de notre langue dans le monde. Cela fait partie des priorités de mon mandat.
Jean-Pierre Bansard