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jeudi 2 mai 2019 •
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C’est désormais une course contre la montre qui est lancée par le gouvernement pour mettre en musique les engagements pris par Emmanuel Macron au cours de sa conférence de presse. Comme le veut la Constitution, le président de la République a fixé un cap ; au premier ministre d’en agencer l’orchestration pour y parvenir. L’exercice n’est pas simple. Il exige rapidité, efficacité et pertinence. Le pouvoir exécutif doit à la fois éteindre la colère des « gilets jaunes », répondre au mécontentement de nombreux Français qui, sans être atteints de « fièvre jaune », s’inquiètent pour leur avenir, sans pour autant fracturer sa majorité parlementaire que l’on sait composite et fragile.
Le chef de l’État a décidé de faire œuvre sociale et démocratique. Selon moi, il n’avait pas le choix. L’œuvre sociale passe notamment par la baisse de l’impôt sur le revenu pour 90% des Français qui le payent, la présence de davantage de fonctionnaires dans les territoires ruraux, le plafonnement du nombre d’élèves à 24 dans les petites classes. Sur le front institutionnel, la baisse du nombre de parlementaires, l’introduction de la proportionnelle, la réforme du Conseil économique, social et environnemental ainsi que la participation des citoyens à certaines décisions – d’ordre écologique en particulier – est à l’ordre du jour. Toutes ces mesures figuraient, peu ou prou, dans le maquis des doléances des Français.
Les secondes relèvent d’un meccano institutionnel qu’il est possible d’imaginer, mais qui réclame tact et adresse. Reste à financer les premières. La France, qui croule depuis des décennies sous le poids de la dette publique, n’a guère de marge de manœuvre. J’entends que les entreprises vont être appelées à l’aide d’une façon ou d’une autre : il est question de supprimer certaines de leurs niches fiscales. Cette option me laisse dubitatif car les entreprises sont le nerf de l’attractivité, de la croissance et donc de l’emploi. Prenons garde à ne pas déshabiller Pierre pour habiller Paul. Sans doute faudrait-il plutôt réfléchir à une meilleure répartition des missions de l’Etat et des collectivités territoriales tant les doublons, coûteux et inefficaces, sont nombreux : il y a là un gisement d’économies qu’il est nécessaire d’exploiter.
Il conviendra aussi d’être vigilant sur le traitement réservé aux Français de l’étranger. Trop souvent, ces derniers servent de variable d’ajustement alors qu’ils sont les meilleurs promoteurs du drapeau tricolore. Encore une fois, la plupart d’entre eux ne sont pas des exilés fiscaux qui se la coulent douce sous les tropiques. Assez de préjugés, ils ne doivent, en aucun cas, devenir les sacrifiés de la République…
Jean-Pierre Bansard