Mme Évelyne Renaud-Garabedian attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur les perspectives qui se présentent à notre pays en matière d’approvisionnement en terres rares. Utilisées dans la fabrication de véhicules électriques, de batteries, de pots catalytiques, de panneaux solaires ou d’éoliennes mais aussi de smartphones et autres appareils électroniques, ces matières premières sont en effet devenues indispensables à la réussite de la transition énergétique française.
Alors que, à l’échelle mondiale, la demande en terres rares ne cesse de croître, entraînant une hausse exponentielle de leur production, nos institutions n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme sur le risque élevé de pénurie de ces matériaux hautement stratégiques.
Ainsi, l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques a consacré à la question deux rapports, en 2011 et 2016, abordant « les enjeux stratégiques des terres rares et des matières premières stratégiques et critiques ».
Plus récemment l’académie des sciences s’est penchée sur « la stratégie d’utilisation des ressources du sous-sol pour la transition énergétique française » pour conclure à l’urgence tout en insistant sur les importants besoins à venir pour la France, dont « le coût cumulé d’ici 2050 ne serait pas très éloigné de celui des importations de pétrole qui seraient nécessaires si la transition énergétique n’avait pas lieu ».
Alors que la France purifiait dans les années 1980 encore plus de la moitié de la production mondiale, le marché s’est progressivement déplacé en Chine, pays qui assure désormais plus de 90 % de la production et possède au moins 47 %des réserves mondiales.
L’actualité démontrant les enjeux tant politiques que socio-économiques de la transition écologique, elle aimerait savoir si le Gouvernement entend mener une stratégie au long terme pour diminuer la dépendance de la France, en relançant la prospection et la mise à jour de l’inventaire minier, en programmant l’ouverture ou la réouverture de mines comme en Guyane, mais aussi dans le Massif armoricain et le Massif central.
Elle aimerait aussi savoir si des actions significatives sont menées dans le cadre de la formation d’ ingénieurs spécialisés et dans celui de la recherche afin de favoriser le recyclage et la substitution de ces matériaux, le développement de techniques d’exploitation modernes et responsables. Elle s’interroge enfin sur l’existence ou la constitution en cours de stocks stratégiques.