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À Paris : un nouveau souffle pour la diplomatie féministe

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Les 22 et 23 octobre 2025, à Paris, s’est tenue la 4ᵉ édition de la 4ème Conférence ministérielle des diplomaties féministes, rassemblant 31 États autour d’une ambition commune : faire de l’égalité entre les femmes et les hommes un pilier structurant de la politique étrangère.
Pendant deux jours, diplomates, responsables d’État, représentants de la société civile et acteurs internationaux ont débattu de ce que doit être une « diplomatie féministe », à un moment jugé crucial par les organisateurs face à la multiplication des crises et des reculs en matière de droits.

Une déclaration politique forte

À l’issue de la conférence, les participants ont adopté une « Déclaration politique » commune, dont le ministre français Jean‑Noël Barrot a prononcé le discours d’ouverture : « Plus de 500 d’entre nous sont réunis à Paris aujourd’hui, au nom d’une coalition d’États qui refusent le recul », a-t-il déclaré. Diplomatie.gouv.fr
La déclaration met l’accent sur deux dimensions majeures :
  • la réaffirmation des cadres internationaux déjà existants en faveur de l’égalité femmes-hommes et des droits des femmes et des filles ;
  • la volonté de dresser un rempart face aux menaces – politiques, sociales, normatives – pesant sur ces droits à l’échelle mondiale.

Pourquoi cette conférence et pourquoi maintenant ?

La diplomatie féministe, concept relativement récent, consiste à intégrer l’égalité de genre dans toutes les composantes de la politique extérieure : sécurité, développement, gouvernance, humanitaire, économie, culture.
À l’heure où les crises géopolitiques se multiplient, les inégalités de genre se renforcent et les reculs en matière de droits sont observés dans plusieurs zones du monde, cette conférence est conçue comme un moment de vigilance et de redéploiement stratégique. Le thème central résumé par la formule « résister, s’unir, agir » marque la volonté de passer de l’engagement à l’action.

Les principaux engagements à retenir

Parmi les axes majeurs de l’engagement collectif :
  • Assurer que l’égalité femmes-hommes soit intégrée de manière systématique dans les politiques étrangères de chaque État signataire.
  • Promouvoir la participation pleine et significative des femmes à tous les niveaux – politique, économique, social – ainsi que la reconnaissance des droits des filles.
  • Engager les hommes et les garçons en tant qu’« agents de changement », pour déconstruire les structures de pouvoir inégalitaires.
  • Renforcer le rôle de la société civile et des organisations féministes, tout en développant des « cultures administratives » internes aux États et institutions qui reflètent le prisme de genre.
  • Faire de la lutte contre les violences basées sur le genre, de la santé sexuelle et reproductive, de la justice économique, de la technologie et de l’environnement des domaines clés de l’action extérieure.

Un tournant pour la France et la communauté internationale

L’accueil de cette conférence à Paris positionne la France comme un acteur central de la diplomatie féministe mondiale. Elle s’inscrit dans la continuité de la stratégie internationale française pour une diplomatie féministe (2025-2030) annoncée en mars 2025.
L’élargissement à 31 États montre une dynamique d’essaimage du modèle : davantage de pays s’engagent, ce qui renforce la légitimité et le poids politique de cette approche. Toutefois, l’adoption d’un texte ne suffit pas : la mise en œuvre concrète et la mesure des effets sur le terrain restent des défis majeurs.

Les défis qui restent à relever

Même si les engagements sont clairs, plusieurs obstacles se dressent :
  • La traduction en politiques concrètes : budgets, indicateurs, feuilles de route détaillées.
  • La coordination transversale entre diplomatie, développement, commerce, sécurité, environnement pour que le prisme de genre ne reste pas cantonné à un seul secteur.
  • La prise en compte des contextes locaux : la diplomatie féministe doit s’adapter aux réalités juridiques, culturelles, économiques de chaque pays.
  • La mesure de l’impact réel : comment démontrer que les engagements tiennent sur le terrain, et comment ajuster les stratégies en fonction des résultats ?
  • Le suivi prolongé : une conférence tous les deux ans ne suffit pas ; il faut instaurer des mécanismes pérennes de suivi et d’évaluation.

Vers une action collective accrue

La conférence de Paris laisse entrevoir une nouvelle ère pour la diplomatie féministe : plus coordonnée, plus visible, et potentiellement plus impactante. Toutefois, le temps de la communication doit faire place à celui de la réalisation.
Pour les États participants, l’enjeu est clair : ils ne peuvent plus se contenter d’affirmer des principes ; ils doivent les inscrire dans leurs pratiques, dans leurs partenariats internationaux et dans les mécanismes de gouvernance qu’ils soutiennent.
Pour la société civile, cet engagement offre une fenêtre d’opportunité pour peser davantage sur les priorités diplomatiques et pour être partie prenante des transformations.
Enfin, pour les femmes et les filles du monde entier, cette conférence porte une promesse : celle que leurs droits feront l’objet d’une diplomatie active, et non plus uniquement symbolique.

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