Entretien cclusif avec Adam Koulaksezian, directeur exécutif de la Chambre de Commerce International France-Vietnam (CCIFV).
Vous êtes directeur exécutif de la CCI France-Vietnam depuis 2020 et co-coordinateur des CCI de la zone indopacifique. Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer votre parcours ?
Originaire de la région parisienne, j’ai fait mes Humanités en khâgne, avant de poursuivre avec un Master en école de commerce à Strasbourg et à l’Institut des relations internationales de Moscou. Une combinaison d’économie, de gestion et de géopolitique qui a orienté mon parcours.
Mon expérience professionnelle a débuté à l’Ambassade de France au Kazakhstan, puis en Mongolie, où j’ai œuvré en tant que Directeur de la Chambre de Commerce et d’Industrie française.
Dans ces pays, j’ai découvert la vie d’une communauté française à l’étranger, avec des filiales d’entreprises, des entrepreneurs, des diplomates, des étudiants, des familles, des visites officielles, les relations avec les autorités et partenaires locaux. Puis, j’ai posé mes valises au Vietnam, où j’ai eu l’honneur de prendre la direction de la CCIFV. Parallèlement, le rôle de coordinateur des CCI de la zone est avant tout une mission d’écoute et de synthèse des enjeux pour chacune de nos Chambres. C’est passionnant car l’indopacifique présente des opportunités et des défis majeurs pour la France et notre communauté d’affaires.
Pouvez-vous nous présenter la CCIFV ?
Nous sommes une plateforme qui connecte l’ensemble des acteurs au Vietnam et dans la région, au service du rayonnement de la France.
La CCIFV, c’est de l’humain : 20 administrateurs bénévoles, presque autant de collaborateurs à temps plein, francophiles et francophones, dans nos centres d’affaires à Hanoï et à Hô Chi Minh-Ville.
Nous accompagnons plus de 250 entreprises membres à tous les stades de leur développement, grâce notamment à une cinquantaine d’évènements par an, tels que des conférences proposées par nos 6 comités sectoriels, des pavillons français et vietnamiens sur des salons professionnels, des journées de sensibilisation aux enjeux environnementaux, des tournois sportifs caritatifs ou encore le Forum Emploi. À travers ce dernier, nous œuvrons pour la mise en valeur de l’Excellence et la formation à la française, l’accès au recrutement de talents pour nos entreprises ainsi que l’employabilité des Français au Vietnam.
Depuis de nombreuses années, nous travaillons étroitement avec les associations professionnelles locales et les autorités vietnamiennes. Nous venons par exemple de signer un accord de partenariat avec la Sécurité Sociale du Vietnam, à l’initiative de notre Comité Sectoriel Santé.
En septembre 2023, vous avez lancé la cartographie des Entrepreneurs Français à l’Etranger (EFE). En quoi cela consiste-t-il et pourquoi avez-vous jugé cela nécessaire ?
Les EFE sont des acteurs majeurs de notre écosystème, avec des situations singulières et des réussites flamboyantes. Nous les accompagnons dans leurs activités, dans leur succès et dans les épreuves qu’ils rencontrent. Le déclencheur de cette cartographie a été la crise sanitaire. Nous avons écouté, analysé et porté la voix de l’ensemble de notre communauté. Afin d’optimiser la présence française au Vietnam, nous devons appréhender au mieux celle des EFE.
D‘où ce projet en cours, en étroite collaboration avec les Conseillers du Commerce Extérieur de la France, en sollicitant un écosystème qui nous est familier : l’Ambassade et le Consulat de France, Business France, les Conseillers des Français de l’Etranger, la French Tech, les Lycées Français…
Votre initiative semble aller dans le sens de la proposition de loi sur le statut des EFE à l’initiative des sénateurs ASFE récemment votée par le Sénat. Qu’en pensez-vous ?
Tout à fait. Au niveau local, nous avons les ressources et la motivation pour mener des initiatives significatives au bénéfice des Français de l’étranger. Reconnaître un statut pour les EFE permettrait leur juste représentation à l’échelon national.
Quels seraient selon vous les besoins de la CCI France-Vietnam aujourd’hui ?
La CCIFV est un catalyseur d’opportunités. Nous sommes toujours en recherche de nouveaux projets, de sollicitations, d’ambition collective ! Le Vietnam est en plein essor, c’est un partenaire potentiel majeur pour notre pays. Il faut poursuivre la sensibilisation au grand export, nous rendre visibles auprès des entreprises en France et multiplier les échanges au plus haut niveau.
Un dernier mot ?
Témoin et membre de notre belle communauté des Français de l’étranger, j’aimerais conclure avec un message qui tranchera peut-être par son optimisme : nos étudiants, professeurs, chercheurs, élus, diplomates, entrepreneurs, responsables pays et collaborateurs sont formidables et pleins de ressources.
Soyons ambitieux et solidaires pour bâtir ensemble les succès de demain !