Alors que la phase d’inscription et et de formulation des vœux sur la plateforme d’admission post-bac “Parcoursup” est ouverte jusqu’au 14 mars, l’équipe de l’ASFE a jugé utile de s’entretenir avec Mylène Audirac, déléguée consulaire au Mexique et conseillère d’orientation post-bac pour le lycée Franco Mexicain de Mexico (LFM), sur ce sujet.
Des centaines de milliers de lycéens passeront le bac en juin prochain, mais leurs années d’études supérieures se jouent déjà sur Parcoursup. Pouvez-vous nous rappeler l’utilité de cette plateforme et son fonctionnement ?
Parcoursup est une plateforme française de recherche qui permet de centraliser les vœux d´orientation de tous les futurs bacheliers de France et de l´étranger. Elle permet de placer les élèves dans les établissements français d’études supérieures. Les élèves rentrent dix vœux sur leur profil et reçoivent des réponses à partir du mois de juin. C’est une procédure en 3 étapes.
- Du début novembre 2023 jusqu’à janvier 2024, les élèves découvrent les formations.
- Du 17 janvier au 14 mars inscriptions des élèves sur la plateforme pour formuler les vœux, et le 3 avril les élèves finalisent leurs dossiers avec la montée de leurs notes, lettre de projet motivé etc.
- A partir 30 mai les élèves commencent à recevoir des réponses.
Après avoir préparé leurs dossiers, rédigé plusieurs lettres de motivation, postulé dans un ou plusieurs des 23 000 parcours de formations proposés sur la plateforme, quelles sont les étapes suivantes à accomplir pour les jeunes lycéens ?
Après avoir préparé leur dossier, sélectionné 10 vœux et rédigé des vœux motivés pour chacun de leur choix, la plateforme ferme et rouvre le 30 mai. A la réouverture, les élèves vont recevoir des réponses des établissements supérieurs. L’élève aura un temps limité pour dire si oui ou non il accepte l’offre de l’école ou de l’université. Certains élèves sur liste d’attente devront attendre plusieurs semaines pour avoir une réponse. Pour les élèves non européens c’est le moment de faire les procédures du VISA étudiant.
Existe-t-il des spécificités pour les élèves des lycées français à l’étranger utilisant Parcoursup’ ?
Les spécialités sont les mêmes que dans les autres établissements français avec la distinction que les élèves à l’étranger n’ont pas de numéro INE ce qui complique parfois l’inscription dans certaines universités. Par contre ils sont considérés comme locaux dans les académies de rattachement. Les élèves boursiers de l’AEFE, cette année, ne sont plus considérés comme des boursiers nationaux du Lycée. L ‘aide à la scolarité au sein du réseau n’est pas reconnue comme un statut de boursier du secondaire sur Parcoursup. Les élèves bénéficiaires ne peuvent donc pas sélectionner ce statut. Toutefois, l’AEFE a pu obtenir cette reconnaissance pour les bénéficiaires d’une aide à 100%. Le BPEO se chargera de transmettre à Parcoursup la liste des élèves concernés, en lien avec la sous-direction de l’aide à la scolarité de l’AEFE. Le statut sera ensuite automatiquement ajouté à leur dossier. Les établissements n’ont aucune action à réaliser sur ce sujet. Cette nouvelle disposition pénalise les élèves boursiers a moins de 100%qui ne sont plus prioritaires dans les internats.
Selon un bilan sur l’orientation des élèves publié par l’agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) grâce à des données recueillies sur Parcoursup, 53% des élèves du réseau AEFE poursuivent leurs études postbac en France. Comment expliquez-vous cette montée de 5% par rapport à 2022 ?
La France propose une offre d’excellence en termes d’études postbac. Le choix est vaste et le coût des études bien moins élevé en comparaison à d’autres pays comme les Etats Unis. Dans notre établissement, l’équipe orientation a fait un grand travail de présentation des études supérieures en France. Nous avons également inscrit tous nos élèves sur Parcoursup. Une autre raison peut être attribuée au fait que plusieurs pays de la zone vivent des situations politiques compliquées et les familles préfèrent que leurs enfants partent en France.
Établis à des centaines de kilomètres de la France, de nombreux lycéens français à l’étranger non scolarisés dans le réseau de l’agence de l’enseignement français à l’étranger (AEFE), non détenteurs d’un baccalauréat français et qui ne suivent pas un cursus avec le même système de notation qu’en France peuvent se retrouver dans une situation délicate lors de leur inscription sur Parcoursup du fait de leur statut. Est-ce que le système de Parcoursup prend en compte ces cas particuliers ? Ces élèves peuvent-ils parfois se sentir pénalisés ?
Oui, le système de Parcoursup prend en compte l’individualité de chaque parcours. Ainsi un élève ayant suivi une scolarité étrangère n’est pas pénalisé. Il est entendu que les élèves peuvent parfois se sentir pénalisés quant à la non maîtrise de la plateforme par exemple, c’est alors à ce moment la que l’équipe PRIO prend le relai pour aider et accompagner les élèves dans leur processus d’inscription. Mais j’avoue qu’il n’y a pas beaucoup de PRIO dans les écoles locales qui connaissent Parcoursup et la plupart des élèves non scolarisés dans le système français font appel à Campus France.
Quels choix de cursus sont privilégiés majoritairement par les élèves des lycées français ?
Beaucoup d’élèves choisissent des doubles cursus dans les universités. Un grand nombre d’élèves sélectionne également les écoles sélectives comme écoles de commerce, d’ingénieur ou d’administration. Nous préparons également nos élèves à Sciences Po Paris et au concours du réseau Sciences Po. D’autre part, nous souhaitons développer les inscriptions dans les BUT, peu connus à l’étranger.