En Equateur, les dix derniers jours se sont déroulés sous haute tension. En effet, le pays semble sombrer dans une crise sécuritaire sans précédent, avec la forte croissance du narcotrafic et la réorganisation des bandes criminelles armées qui font exploser la corruption dans le pays. L’équipe de l’ASFE s’est entretenue avec Yves du Parc, Conseiller des Français de l’étranger et résident à Guayaquil, ville placée sous grande vigilance.
Un groupe armé qui fait irruption sur un plateau d’une chaîne de télévision publique, plus d’une centaine d’otages fonctionnaires de l’administration pénitentiaire, des scènes de panique dans les rues, … Pouvez-vous nous expliquer la situation actuelle ? Est-ce que le calme revient peu à peu en Equateur ?
La situation semblerait retrouver un semblant de calme, le pouvoir équatorien reprend progressivement le contrôle du pays après les vagues de mutineries et de soulèvements dans la région de Guayaquil. Les 200 otages fonctionnaires de l’administration pénitentiaire ont notamment pu être libérés.
Durant toute la montée des tensions dans le pays, l’ambassade de France en Equateur a vite relayé à ses compatriotes l’état d’urgence déclaré par le gouvernement équatorien dans le pays le 8 janvier dernier et recommande la prudence aux citoyens des villes, surtout ceux résidant dans la province du Guayas. Il faut notamment limiter les déplacements (obligations d’achat ou de travail) ainsi que les sorties nocturnes, éviter les rassemblements et bien naturellement, s’abstenir d’adopter un comportement provocateur.
Un couvre-feu a été mis en vigueur dans la globalité du pays de 23h à 5h du matin. Il faut rester prudent et éviter des sorties non nécessaires.
Du côté des autorités consulaires et diplomatiques françaises, il n’y a ni décision ni recommandation d’évacuer.
Est-ce que le plus jeune président de l’histoire du pays, Daniel Noboa (36 ans) et son gouvernement sont à la hauteur de la situation ?
A l’âge de 36 ans, Daniel Noboa est le plus jeune président de l’histoire de l’Equateur. Il a été élu en novembre dernier en portant au cœur de son programme la promesse de rétablir la sécurité dans le pays. Il est utile de rappeler que son prédécesseur, le conservateur Guillermo Lasso, a lui aussi été confronté à une multitude de crises de violences dans les centres pénitentiaires. Malgré la déclaration de plusieurs états d’urgence, il n’a pas pu éviter la montée en puissance des narcotrafiquants et à endiguer la corruption qui gangrène le pays.
Il est encore trop tôt pour dire si le président actuel est à la hauteur de la situation mais des mesures réelles et concrètes ont été mises en place et on souhaite qu’elles soient suffisantes pour retrouver rapidement le pays comme avant Covid.
Qui sont les premières victimes de cette situation ? Comment se porte la communauté française sur place ?
Les principales victimes de cette situation sont les civils, la population active en général. La peur de l’extorsion fait fermer de nombreux commerces, encourage l’expatriation des familles aisées et suspendent les investissements directs dans le pays. Le secteur touristique est directement impacté. Suite aux dernières nouvelles, certaines agences de voyage et hôtels français sont parfois confrontés à un taux d’annulations de 100% sans que cela soit véritablement justifié. Je tiens à préciser toutefois qu’une grande partie du pays est loin d’être touchée par ces problématiques de sécurité.
Avez-vous autre chose à ajouter ?
Nous espérons fortement que la situation revienne vite à la normale, que les Equatoriens et les Français pourront rapidement reprendre leurs activités professionnelles et revoir leurs familles dans un environnement paisible et sain. L’Equateur refuse d’être considéré comme un ancien havre de paix. L’essor touristique du pays dépend fortement de sa stabilité sécuritaire et économique, certains Français songent à quitter l’Equateur si la situation est amenée à s’empirer mais ils restent optimistes et gardent confiance en un meilleur avenir.
Bonjour ,je vis à playas villamil Guayas ,en cas d’extorsion que peu faire l’ambassade ou le consulat pour moi.
Je suis inscris au registre des français de l’étranger.
Bonjour,
En cas d’extorsion, l’ambassade ou le consulat peut fournir un soutien consulaire et des conseils. Assurez-vous également de suivre les recommandations de sécurité émises par les autorités locales et l’ambassade, notamment en limitant les déplacements et en évitant les zones à risque. Si vous le souhaitez, vous pouvez contacter notre élu Yves du Parc à l’adresse suivante : duparcy@gmail.com