La Journée de l’Europe, célébrée tous les 9 mai, revêtait cette année une portée singulière, plus d’un an après le début de l’invasion de l’Ukraine par les Russes.
D’abord, il y eut les propos du président ukrainien. Alors que la guerre fait rage dans son pays, Volodymyr Zelensky a annoncé, en début de semaine, que son pays renonçait à toute commémoration de la victoire de l’Union soviétique – à laquelle appartenait l’Ukraine – sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Les pays occidentaux marquent l’anniversaire de la capitulation allemande le 8 mai, mais Moscou a toujours retenu la date du jour d’après, en raison d’une différence de fuseaux horaires.
La décision de Volodymyr Zelensky est plus que symbolique. Elle est un pied de nez au président russe qui a fait de la défaite des nazis un élément essentiel du nationalisme russe, minimisant le rôle des autres Alliés. Vladimir Poutine n’a cessé aussi d’inscrire l’invasion de l’Ukraine dans le prolongement de cet héritage, affirmant que son voisin devait être « dénazifié ».
C’est par ailleurs l’occasion pour l’Ukraine de rappeler aux Vingt-Sept sa détermination à adhérer, un jour, à l’Union européenne, espace de liberté à nul autre pareil, comme l’a souligné Zelensky dans une intervention filmée sur les réseaux sociaux. Comme pour lui confirmer l’attention que lui portent ses interlocuteurs, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est rendue mardi dernier à Kiev. Un geste fort qui prend date pour l’avenir car cette adhésion ne pourra intervenir qu’une fois la guerre terminée. C’était la cinquième visite de la présidente de la Commission européenne depuis le début de l’offensive militaire russe, en février 2022.
Instituée en 1985, pour commémorer un discours de Robert Schumann prononcé en 1950 et considéré comme fondateur de l’Union, la Journée de l’Europe est enfin l’occasion de rappeler que rarement les Vingt-Sept ont été aussi unis. L’agression russe en Ukraine a resserré les liens entre les Etats-membres pour soutenir, économiquement et militairement l’Ukraine. Cette communauté d’efforts n’allait pas de soi, mais la défense de la liberté sur l’oppression a été la plus forte. Sur les 113 milliards d’euros d’aides financières, humanitaires et militaires, qui avaient été promis fin novembre 2022 à Kiev, plus de la moitié émanait, à la sortie du dernier hiver, des nations européennes.
La part de la France dans le budget de soutien de l’Union atteignait près de 6 milliards d’euros. Les Français sont le deuxième contributeur de cette enveloppe communautaire, après l’Allemagne. En plus de l’aide de l’Union européenne, il convient évidemment de prendre en compte les contributions directes des Etats membres qui représentent près de 17 milliards d’euros. Les principaux Etats contributeurs étaient dans l’ordre, à la même période : l’Allemagne (4 milliards d’euros), la Pologne (3 milliards), la France (1,4 milliard), les Pays-Bas (847 millions) et la Suède (807 millions).
L’équipe de l’ASFE