UN CLIMAT SOCIAL TENDU

Chères élues, chers élus,

L’année ne se termine pas en France comme elle avait commencé. Il y a douze mois, le climat était à l’optimisme, notamment dans les milieux économiques. Les réformes engagées suivaient un bon train, le niveau des investissements remontait avec vigueur, la paix sociale régnait dans le pays, en dépit de quelques appels à manifester. Il était permis de penser que la France allait enfin sortir d’années d’immobilisme. Sur la scène internationale, sa voix semblait aussi davantage porter, nombre de nos partenaires observant avec curiosité nos bouleversements politiques.

Près d’un an plus tard, force est de constater que le fond de l’air a changé. Montée des provinces, la colère exprimée par les « gilets jaunes » témoigne de la fracture qui divise notre pays : d’un côté, la France des métropoles, qui vit les deux pieds dans la mondialisation ; de l’autre, la France des périphéries, qui se sent abandonnée et déconsidérée. Le malaise n’est pas récent, mais il a enflé avec le temps, au point d’éclater à l’occasion d’une augmentation de taxes sur les carburants. Inutile de souligner qu’il dépasse, et de loin, cette seule hausse de prix. Les gilets jaunes, certes de façon désordonnée, réclament principalement deux choses : plus de pouvoir d’achat, donc moins de prélèvements obligatoires, dont nous détenons d’ailleurs le triste record du monde ; plus de pouvoir politique aussi, pour être associés aux grandes décisions de la nation, signe que la défiance entre les citoyens et leurs élus est de plus en plus forte. Dans l’urgence, le chef de l’Etat et le gouvernement ont apporté quelques réponses à caractère fiscal et proposé que le fonctionnement de notre démocratie fasse l’objet d’une vaste concertation jusqu’au 1er mars.

J’approuve leurs décisions mais je pense, personnellement, qu’il faut saisir l’occasion de cette crise pour réconcilier notre nation avec elle-même, lui redonner confiance. C’est un travail exigeant, qui est l’affaire de tous, y compris des Français expatriés à l’étranger. De cette fin d’année difficile peut sortir un immense espoir: celui de nous rendre plus solidaires, plus fraternels, plus forts, ensemble. Impossible n’est pas français !

Je vous souhaite à tous d’excellentes fêtes avant de vous retrouver début janvier, avec ardeur, enthousiasme et optimisme.

Jean – Pierre Bansard

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