L’exposition universelle 2020 de Dubaï a enfin ouvert ses portes le 1er octobre dernier. Reporté il y a un an en raison de la crise sanitaire, l’événement est vendu comme « la plus grande exposition universelle de l’Histoire » selon les Emirats arabes unis (EAU). L’équipe de l’ASFE s’est entretenue avec ses représentants aux EAU et à Oman : Stéphanie et Lionel. Ils ont eu l’opportunité de visiter les nouveaux pavillons de la plus célèbre exposition du monde.
– L’exposition a été reportée il y a un an à cause de l’épidémie de Covid-19. Est-ce que les EAU, qui attendaient avec impatience la tenue de cet événement mondial, ont vécu cet épisode comme un véritable coup dur ?
Lionel : « Le ressenti a été plutôt que c’était la bonne décision à prendre. Je pense aussi que cela a contribué à ce que le site soit davantage prêt pour recevoir le public et que chaque pays puisse finir son pavillon. »
Stéphanie : « Le site sur lequel l’exposition a lieu est immense, à l’échelle de tout se qui se fait dans ce pays. En effet, sur les 438 hectares dans le désert entre Abu Dhabi et Dubaï, tout est à sortir du sable. Ce report a donc permis une ouverture sur un site vraiment abouti où tout est pensé autour du thème de la durabilité et de la connexion.
Les allées ombragées sont parsemées de fontaines d’eau potable – à l’image de celles auxquelles les caravaniers pouvaient se ravitailler -, ce qui permet de limiter la consommation de bouteilles plastiques.
Le long des allées sont aussi installés des panneaux explicatifs de la faune et de la flore locales, des ruches ont même été installées.
Le site est entièrement non fumeur et le public a accès à des poubelles avec tri sélectif très facilement. »
Une des nombreuses fontaines d’eau établie au sein de l’exposition afin d’éviter la consommation de bouteilles d’eau en plastique
– Les Émirats arabes unis ont choisi le thème « Connecter les esprits, créer l’avenir » (Connecting Minds, Creating the Future). Avez-vous ressenti cette énergie durant votre visite ?
Lionel : « Cette thématique a vraiment été mise à l’honneur lors de la cérémonie d’ouverture où l’orchestre était composé de jeunes musiciens, d’une chorale d’enfants. Cela se ressent aussi au niveau des pavillons qui illustrent bien les thèmes choisis « Mobilité, Environnement et Opportunité » et conduisent à la réflexion tant sur les challenges de demain que sur les solutions innovantes qui peuvent être apportées. »
– L’exposition est divisée en plusieurs district avec chacun leur propre thématique : “durabilité” – “mobilité” – “opportunité”. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces différents districts ?
Lionel : « Les différents thèmes donnent le ton des pavillons présents dans les différents districts. Dans chaque pavillon, beaucoup d’informations sont données sur le thème en question ainsi que sur ce chaque pays fait pour y contribuer. L’approche est axée sur la sensibilisation des visiteurs sur ces thèmes tout en proposant des expériences multimédias variées avec des hautes technologies. »
– L’Exposition universelle de Dubaï fait le pari du développement durable dans un des pays les plus pollueurs du monde. Les Émirats arabes unis ont prévu 140 milliards d’euros d’investissements dans les énergies renouvelables. Avez-vous remarqué cet effort financier lors de cette exposition ?
Lionel : « Les Émirats ont pu être un mauvais élève sur l’environnement en raison de la rapide croissance qu’a connu le pays. Ces dernières années, il y a un changement clair de cap de la part des autorités locales pour changer la donne. De multiples projets sont en route pour diminuer l’impact sur l’environnement notamment sur la production d’électricité avec de grandes centrales solaires ainsi qu’une nouvelle centrale nucléaire.
Cela se traduit aussi très bien dans l’expo avec des arbres panneaux solaires et autres innovations. Cela est très flagrant dans la section Durabilité. »
– Quelles sont les principales innovations que le pavillon France veut exporter à l’international ?
Lionel : « Le pavillon est très axé sur le partage de connaissances et l’éducation ainsi que sur la promotion des transports en commun. »
Stéphanie : « Le pavillon France promeut les transports innovants et durables. Comme ce projet d’un dirigeable de 200 mètres de long capable de transporter jusqu’à 60 tonnes.
Durant le mois d’octobre, le pavillon France propose aussi une expérience en immersion virtuelle dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le visiteur traverse l’histoire de la cathédrale grâce à la Réalité Augmentée qui permet des reconstructions immersives et interactives. »
– Quelle est le pavillon qui vous a le plus impressionné ?
Lionel : « À ce stade, il difficile de faire encore un choix compte tenu du nombre de pavillons à visiter, à savoir 200. En étant résidant, nous avons la chance avec un pass saisonnier à coût raisonnable de prendre le temps de visiter tous les pavillons d’ici la fin mars. À ce jour, les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande sont mes préférés. »
Stéphanie : « Tout comme Lionel, je ne suis allée qu’une seule fois à l’expo. Le pavillon russe a été le 1er visité car il se trouvait dans l’allée par laquelle je suis arrivée. Ce dôme constitué d’innombrables tubes multicolores symbolisant l’éternel processus de connaissance et d’apprentissage du monde a tout de suite attiré mon attention, à l’image des dômes des cathédrales orthodoxes. L’exposition à l’intérieur s’intéresse au cerveau, l’installation multimédia présente sa structure et son fonctionnement.
Au-delà de cette présentation toute en sons et lumières remarquable, le pavillon russe – tout comme les autres pavillons que j’ai pu visiter – a pour but de raconter toutes les innovations créatives et scientifiques du passé et révèle également celles qui sont en développement. »