Antony Cornillon, candidat aux élections consulaires sur la liste ASFE Norvège-Islande menée par Laure Tavernier, nous explique les joies et les avantages de devenir père en Norvège.
Il y a probablement peu de pays dans le monde où un père a le luxe de passer quinze semaines (au minimum !) avec son enfant. La Norvège a une politique de congé parental dite « alternée » qui permet aux parents de s’occuper eux-mêmes de leurs enfants pendant presque une année entière. Un couple possède quarante-neuf semaines de congés parental : quinze semaines pour la mère, quinze semaines pour le père, et quinze semaines en commun à partager entre les deux, ou pas. Quand on pense que la France vient juste de passer à 28 jours pour les pères, quelle différence et quel luxe ! D’autant plus que l’on conserve 100% de son salaire (jusqu’à un certain cap). Au-delà de ce cap, l’employeur peut choisir de de payer la différence lui-même. C’est souvent le cas dans les grosses entreprises ou dans l’administration.
Le système norvégien est très égalitaire dans le sens où la mère n’a en théorie pas plus de congés que le père. Les mères prennent toutefois souvent la plus grosse partie du congé, en partie par rapport au fait qu’elles allaitent très souvent leurs enfants pendant plusieurs mois, chose difficile dans d’autres pays quand on doit retourner travailler deux mois après la naissance.
Ici, le fait de passer du temps avec son enfant dès son plus jeune âge et d’apprendre à le connaître est vraiment important et valorisé. La société est organisée pour que cela fonctionne en pratique aussi. Il est tout à fait normal pour un papa de s’absenter pendant quinze ou vingt semaines pour cause de congé parental. La grande majorité des employeurs l’acceptent sans soucis et s’organisent en fonction. Le congé parental est un droit, et celui-ci est rarement discuté, même s’il existe bien sûr toujours des employeurs qui vont pousser leurs employés à être absents le moins longtemps possible. Ce droit s’applique à tous les corps de métier. Il sera bien sûr plus facile de prendre un congé de quinze semaines dans certaines professions, mais il y a beaucoup d’exemples d’homme politiques, d’entrepreneurs, etc., qui parviennent à s’organiser pour prendre leur congé paternité. Il ne faut pas oublier que si le père ne prend pas ses quinze semaines, celles-ci sont perdues. Il n’est pas possible pour la mère de les prendre, l’idée étant d’inciter les pères à s’occuper de leurs enfants et les employeurs à laisser partir leurs salariés.
De plus, les places dans un sytème équivalent à celui des crèches en France, sont ouvertes à partir de l’âge de 10 mois.
Etant donné qu’il y a toujours beaucoup de parents en congés parental, il existe bon nombre d’activités à faire avec son bébé : piscine, danse, chant, etc. Libre à chacun d’organiser son quotidien à sa façon, selon la saison aussi. Il n’est pas rare de voir de jeunes parents lire dans les parcs, ou courir pendant que leur enfant dort dans sa poussette (adaptée pour la course à pied !)
Pour résumé, le congé paternité est une vraie chance qu’il faut vraiment saisir pour apprendre à mieux connaître son enfant et créer de forts liens. Quinze semaines seront très vite passées, profitez-en !