
Blessé en Afghanistan, Geoffrey Hodicq a choisi de faire de sa douleur un moteur d’action. En créant la Fondation Résilience, il accompagne aujourd’hui les blessés de guerre, les jeunes en difficulté et les femmes victimes de violences, en leur redonnant confiance, repères et dignité. Une histoire de courage, d’altruisme et de reconstruction partagée.
À l’occasion de la commémoration du 11 novembre et de sa venue à Rome, au cimetière militaire français, Carole de Blesson, Conseillère des Français de l’étranger pour l’Italie du Sud et Malte, a souhaité lui donner la parole pour partager cette vision profondément humaine : celle d’un homme qui a choisi de sortir de sa blessure pour reconstruire – et faire reconstruire – les autres.
Que signifie pour vous la résilience lorsqu’il s’agit de nos militaires blessés et de leurs familles ?
Pour la Fondation Résilience, la résilience est la capacité d’un individu à faire face à une situation traumatisante (comme un syndrome post-traumatique – SPT – suite à une OPEX) et à s’engager dans un nouveau projet de vie.

Pour les blessés : surmonter leurs épreuves physiques et mentales, retrouver un sens au mot servir en mettant leurs valeurs et leurs séquelles au service d’une nouvelle mission, notamment auprès de la jeunesse.
La fondation offre un espace pour se ressourcer, se reconstruire, développer l’autonomie et la confiance en soi, et se projeter à nouveau.
Pour les familles (aidants) : la fondation reconnaît l’isolement et les difficultés des conjoints et aidants. Elle organise des week-ends de répit et de soutien pour leur permettre de se ressourcer et de rompre l’isolement.
Comment la Fondation Résilience s’y prend-elle concrètement ? Pouvez-vous partager un exemple de réussite ?
La Fondation Résilience agit à travers la formation, le partage d’expériences et l’encadrement de stages :
Pour les anciens combattants : formations diplômantes, activités physiques et sportives, accompagnement psychologique, participation à l’encadrement de stages pour les jeunes.
Pour les jeunes en difficulté : stages de cohésion et de reconstruction, menés avec des blessés des armées, afin de redonner confiance et transmettre les valeurs républicaines.
Exemple de réussite : la promotion STID (mars 2023), composée de blessés formés à l’encadrement et à l’animation, illustre cette dynamique. Certains, autrefois isolés ou sans emploi, ont retrouvé un rôle social et une raison d’agir : « Le SPT m’avait enfermé dans une bulle, mais ces expériences m’aident à m’ouvrir. Chaque stage est une leçon de vie. »
Ci-dessous une photo avec 6 mois d’écart pour un sorti de la rue (SDF).

Qui fait appel à vous aujourd’hui ?
La fondation travaille avec :
Des institutions et acteurs du secteur social (centres éducatifs, EPIDE, ADAPEI) ;
Des entreprises (formations, mécénat, teambuilding solidaire) ;
Des particuliers, donateurs ou bénévoles.
Cette pluralité de partenaires reflète l’ancrage transversal de la fondation : militaire, social, éducatif et citoyen.
Votre action s’adresse également aux femmes victimes de violences. Comment les soutenez-vous ?
La fondation organise des stages de répit en pleine nature pour favoriser le lâcher-prise et la reconstruction. Ces moments de rencontre entre « blessés des armées » et « blessées de la vie » permettent d’échanger sur la douleur, la force et la confiance retrouvée.
Comment les Français établis à l’étranger peuvent-ils contribuer ?
Les Français de l’étranger peuvent s’engager de plusieurs façons :
Faire un don ou un mécénat pour soutenir les projets de la fondation ;
Suivre les actions via la newsletter et les campagnes de sensibilisation ;
Devenir ambassadeur de la fondation dans leur pays de résidence, pour relayer les valeurs de solidarité et de résilience.


