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Des Français d’Éthiopie confrontés à un durcissement administratif

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La sénatrice des Français établis hors de France, Sophie Briante Guillemont, a attiré l’attention du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères sur les difficultés croissantes rencontrées par les ressortissants français en Éthiopie, confrontés à un environnement administratif de plus en plus contraignant.

Dans une question écrite publiée au Journal officiel, la parlementaire dénonce un durcissement notable des conditions de séjour, de travail et de renouvellement de cartes de résident imposées par les autorités éthiopiennes. De nombreux Français établis sur place témoignent de changements de statut imposés sans explication, de demandes contradictoires, de retards injustifiés et parfois de pénalités financières particulièrement lourdes.

Certaines situations seraient d’autant plus préoccupantes que des paiements en devises étrangères ou le dépôt de cautions importantes – parfois de plusieurs milliers d’euros – sur le compte du conjoint éthiopien seraient désormais exigés.

Ces pratiques, qualifiées d’« arbitraires et discriminatoires » par plusieurs témoins, mettent à mal la stabilité familiale et professionnelle de la communauté française en Éthiopie.

Une inquiétude pour les familles et les entreprises françaises

Cette situation aurait déjà conduit à un départ progressif de plusieurs familles, y compris parmi les couples franco-éthiopiens, et à une fragilisation de la présence économique française dans le pays. Les entreprises et établissements français, actifs de longue date dans des secteurs clés du développement éthiopien, se trouvent désormais confrontés à des obstacles administratifs et financiers grandissants.

Pour la Sénatrice, cette évolution est d’autant plus regrettable que la France demeure un partenaire économique et culturel majeur de l’Éthiopie, engagé de longue date dans la coopération bilatérale et le soutien aux infrastructures, à la formation et à la culture.

Un appel à une réponse diplomatique ferme

Face à ces difficultés, Sophie Briante Guillemont interroge le gouvernement sur la manière dont la France fait valoir ces préoccupations auprès des autorités éthiopiennes. Elle souhaite savoir quelles démarches diplomatiques ont été entreprises pour obtenir des clarifications et quelles avancées concrètes pourraient être envisagées dans le cadre du dialogue bilatéral entre Paris et Addis-Abeba.

Elle appelle à une action fondée sur la réciprocité et le respect mutuel, afin de garantir la protection des droits et intérêts des Français établis en Éthiopie et de préserver les relations d’amitié et de coopération entre les deux pays.

Une réponse

  1. Bonjour,
    Je suis citoyen français à la retraite, résidant en Éthiopie depuis août 2000. Au cours de ces années, j’ai pu observer l’ouverture progressive du pays sur l’extérieur et son évolution significative dans de nombreux domaines.
    Il est important de rappeler que l’Éthiopie n’a jamais été colonisée et qu’elle préserve avec fierté ses coutumes ancestrales. Cette singularité se manifeste jusque dans ses pratiques institutionnelles : par exemple, certains accords bilatéraux sont encore conclus traditionnellement, à l’ombre d’un wanza (Cordia africana), un arbre à croissance rapide pouvant atteindre 25 mètres de hauteur, qui sert également de lieu de rassemblement et de tribunal dans plusieurs régions.
    Sur le plan diplomatique, bien que l’Éthiopie reconnaisse les principes consulaires et le droit des ambassades à protéger leurs ressortissants, elle n’a pas adhéré à la Convention de Vienne de 1963 sur les relations consulaires. De ce fait, l’ambassade de France n’est pas systématiquement informée lorsqu’un Français est arrêté ou détenu.
    Cette situation a contribué à une dégradation des relations administratives. En effet, en raison d’un manque de coopération des autorités éthiopiennes en matière de réadmission, les États membres de l’espace Schengen ont appliqué les dispositions de l’article 25 bis du Code des visas, ce qui a entraîné la suppression de certains privilèges pour les demandeurs de visa éthiopiens. Les autorités locales semblent ne pas avoir saisi les raisons de ce durcissement.
    Par ailleurs, en coulisses, le ministre éthiopien de l’Éducation manifesterait une certaine défiance à l’égard des actions de la Mission laïque française (MLF) en Éthiopie. Ainsi, l’établissement MLF d’Addis-Abeba, le Lycée franco-éthiopien Guébré-Mariam, n’est toujours pas déclaré auprès des autorités locales, et le seul accord culturel bilatéral en vigueur remonte à 1967.
    Dans un climat marqué par ces tensions et un manque de confiance réciproque, le durcissement récent des relations ne semble malheureusement pas surprenant.
    Cordialement,

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