Cette évolution interroge, car elle peut difficilement être interprétée comme le simple reflet d’une amélioration du niveau de vie des familles concernées.
D’après la Sénatrice, la baisse du nombre de boursiers traduit probablement aussi un phénomène de renoncement, pouvant être lié à la complexité des démarches, au mode de calcul des quotités de bourse, ou encore à l’orientation de certaines familles vers l’enseignement local au détriment de l’enseignement français à l’étranger.
Dans sa réponse publiée le 23 octobre 2025, le ministère confirme le recul du nombre de bénéficiaires et annonce une évaluation détaillée des causes de cette tendance.
Une diminution continue du nombre d’élèves boursiers
D’après les données officielles du ministère, le réseau des établissements d’enseignement français à l’étranger a vu le nombre d’élèves boursiers passer de 24 810 en 2022 à 23 790 en 2023, puis 22 074 en 2024.
Dans le même temps, le nombre d’élèves français scolarisés dans le réseau est resté quasiment stable, passant de 120 131 à 120 935, soit une hausse modérée de 804 élèves (+0,7 %).
Les premières estimations pour la campagne 2025/2026 confirment la poursuite de la tendance : le nombre de boursiers recule encore de 5 % dans les établissements du rythme nord et de 2,3 % dans ceux du rythme sud par rapport à l’année précédente à la même période.
Un travail d’analyse demandé aux postes consulaires
Face à ce constat, le ministère a demandé à tous les postes consulaires d’inscrire un point spécifique sur le sujet à l’ordre du jour des conseils consulaires des bourses à venir.
Ces réunions devront identifier les causes locales de la baisse observée et chiffrer la part de chaque facteur :
- retours en France ou déménagements à l’étranger,
- changement d’établissement hors du réseau AEFE,
- difficultés financières ou dettes envers les établissements,
- non-renouvellement des demandes,
- ou encore rejets de dossiers dans le cadre de la lutte contre la fraude.
Les comptes rendus de ces travaux feront ensuite l’objet d’une synthèse nationale établie par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et par l’AEFE.
Cette synthèse sera présentée à la commission nationale des bourses qui se réunira les 16 et 17 décembre 2025.
Un enjeu de suivi et d’équité
Le ministère confirme donc un phénomène durable, et s’est engagé à en évaluer les causes objectives.
Sa démarche consistera à distinguer ce qui relève de facteurs conjoncturels (mobilité des familles, retour en France, évolution des revenus…) et ce qui relève de causes structrelles (complexité des démarches administratives, coût croissant de la scolarité dans certaines régions du monde…). En espérant que les résultats, attendus avant la fin de l’année, permettront de mieux cibler les aides et de garantir un accès plus équitable à l’enseignement français à l’étranger.
Sa démarche consistera à distinguer ce qui relève de facteurs conjoncturels (mobilité des familles, retour en France, évolution des revenus…) et ce qui relève de causes structrelles (complexité des démarches administratives, coût croissant de la scolarité dans certaines régions du monde…). En espérant que les résultats, attendus avant la fin de l’année, permettront de mieux cibler les aides et de garantir un accès plus équitable à l’enseignement français à l’étranger.



17 réponses
J’ai 2 enfants scolarisés au Kenya et précisément à Mombasa. Or il n’y a pas d’établissement AEFE à Mombasa.
Comme je ne souhaite pas me séparer de mes enfants nous ne pourrons jamais bénéficier d’une bourse.
Je prends connaissance de l’article piste sur les bourses.
Ma fille est étudiante a Lyon 3 en 1e année de Master. Elle est issue depuis la maternelle jusqu’au bac du LFJED d’Athenes où nous vivons.
Vous savez quel montant lui a été octroyé cette année 145e…royal …elle a même fait un mail pour demander une explication….la réponse est que ce montant lui a été attribué avec le quota d’éloignement.
Alors oui découragement…injustice…ras le bol…on est français de l’étranger mais sans aucune considération de notre identité …nous avons les mêmes frais et difficultés que les français sur territoire je parle des français locaux et non expatriés dont les frais sont généralement pris en charge par les entreprises.
Merci de votre lecture
Bonjour,
Nous comprenons votre frustration. Les bourses de l’État pour les Français de l’étranger prennent en compte plusieurs critères, dont le quotient familial, le revenu et l’éloignement, mais le montant peut effectivement sembler très faible pour certaines situations, comme celle de votre fille. Cette situation traduit une réelle difficulté du système à adapter les aides aux réalités financières des familles françaises vivant hors de France.
Bien cordialement,
L’équipe de l’ASFE – http://www.alliancesolidaire.org
Les démarches et les contrôles sont excessifs. En France on ne vous demandera jamais vos relevés de compte qui seront « épluchés » au centimes prés, on a toujours l’impression d’être des voleurs quand on fait une demande de bourse en vivant à l’étranger. J’ai 3 enfants scolarisé, ça représente 1900€ par mois et franchement si nous n’obtenons pas de bourse nous n’aurons pas d’autre choix que de les sortir de ce système. Sans élèves Français dans ces établissements, ce système est voué à disparaitre.
Bonjour,
Je tiens vous faire-part, de ma réticence devant la complexité et l’exigence quand à la constitution d’un docier.
Bien à vous.
Bonjour,
Je voulais savoir comment sera faite l’analyse des dossiers dans les consulats concernant les bourses scolaires ? Car je trouve qu’il y a un problème un peu structurel dans la demande de bourses et qu’il y a un équilibre à trouver entre la caisse de solidarité (150 € / an), la bourse (prise en charge totale ou partielle) et le coût d’un lycée à l’étranger (650 € / mois à Valence en Espagne). Le dossier de bourse est en lui même coûteux au regard de l’ensemble des documens demandés et peu compréhensibles.
J’espère qu’il y aura des participantes témoins qui pourront parler de leur expérience dans ces réunions consulaires ! J’espère que les principaux concernés seront représentés !
Merci d’avance pour votre réponse,
Cordialement,
Sarah Clément
Bonjour,
L’analyse des dossiers de bourse dans les consulats repose sur plusieurs critères définis par l’État : les revenus de la famille, le coût de la scolarité, le quotient familial et l’éloignement de l’enfant. Chaque dossier est étudié au cas par cas par le service social du consulat, mais il est vrai que la procédure peut sembler complexe et coûteuse en termes de documents à fournir.
Il est fréquent que des parents expérimentés ou des représentants des Français de l’étranger soient présents lors des réunions consulaires pour apporter leur témoignage et partager leur expérience. Cela permet de mieux comprendre le processus et de représenter les besoins des familles.
Bien cordialement,
L’équipe de l’ASFE – http://www.alliancesolidaire.org
Madame Monsieur,
Ma belle-fille a fait sa demande pour entrer à la fac de médecine de Tananarive, mais n’a pas encore de réponse. La rentrée universitaire se fera en début 2026.
Je suis imposable.
Pourrais je bénéficier d’une bourse.
En l’attente d’une réponse, je vous prie de croire en l’expression de mes salutations distinguées.
Gilbert Wuilleme
Bonjour,
L’attribution des bourses pour les études supérieures dépend du statut de l’étudiant et de la situation fiscale de la famille. Si votre belle-fille poursuit ses études à l’étranger dans un établissement non homologué AEFE, l’accès aux bourses peut être limité. Le fait que vous soyez imposable en France ne vous exclut pas automatiquement, mais le montant et l’éligibilité seront évalués au regard de vos revenus et du coût de la scolarité.
Bien cordialement,
L’équipe de l’ASFE – http://www.alliancesolidaire.org
Sur le théme de la dette envers le lycée, et donc la négation á l´inscription de l´enfant, et donc aussi du rejet d´oportunité d´une scolarité francaise, je tiens á préciser que parfois les parents inscrivent leur enfant trop tard pour présenter le dossier de bourse. Ce qui fait que, durant l´année scolaire, ils ont du mal á payer la soclarité de leur enfant, pour des conditions personnelles économiques, et se retouvent á la fin de l´année avec une dette envers le lycée qu´ils ne peuvent pas solder, ne permettant aucune possibilité d´inscription ni de demande de bourse pour l´année qui suit. Cela me parait négatif, lorsqu´il sagit d´une premiére demande de bourse.
Bonjour,
Mon fils est désormais installé aux Etats-Unis à la suite d’activités professionnelles qui ont conduit son employeur français à l’y diriger. Il y a trouvé son épouse américaine et ils ont maintenant trois fils dont l’aîné à 7 ans est inscrit au lycée français de Los Angeles.
Bien qu’endettés au maximum auprès d’une banque locale pour acquérir leur logement, mon fils et son épouse ne peuvent prétendre à une bourse pour scolariser leur premier enfant au lycée français, et n’y pensent même pas pour les deux plus jeunes à la suite. Mes trois petits-fils, citoyens français par filiation, laissent donc les places dans cet établissement à une majorité d’étrangers plus favorisés, car les critères d’obtention de bourse tiennent compte du patrimoine immobilier sans tenir compte de l’endettement correspondant. En bref, il se dit que la directrice reproche aux Français de ne pas retenir son établissement pour inscrire leurs enfants, ce qui nuit à la mixité de langues, mais ceux-ci en sont implicitement exclus par les critères fixés de France pour les raisons ci-dessus explicitées rapidement. Mesdames et Messieurs les Sénatrices et Sénateurs, on ne peut parler du rayonnement de la France à l’étranger et considérer les Français du bout du monde comme des étrangers dans le système d’éducation nationale. Merci d’avoir pris la peine de se pencher sur ce réel problème. Cordiales salutations.
Bonjour,
Nous comprenons pleinement vos préoccupations et la situation complexe que vous décrivez. L’attribution des bourses pour les établissements français à l’étranger repose sur des critères fixés par l’État, incluant les revenus et le patrimoine, mais il est vrai que ces critères ne tiennent pas toujours compte des dettes importantes contractées pour l’achat d’un logement. Cela peut conduire à des situations où des familles françaises, pourtant citoyennes et résidentes à l’étranger depuis longtemps, se voient exclues d’un soutien pourtant essentiel pour assurer la scolarisation de leurs enfants.
Ce déséquilibre peut nuire à la mixité et à la diversité culturelle au sein des établissements, alors que la mission des écoles françaises à l’étranger est justement de permettre un accès équitable aux enfants français, quel que soit leur contexte économique. Votre remarque illustre bien le besoin d’une réflexion approfondie pour adapter les barèmes aux réalités financières locales et mieux soutenir les familles françaises dans ces situations.
Bien cordialement,
L’équipe de l’ASFE – http://www.alliancesolidaire.org
Bonjour,
Ma fille est étudiante en classe terminale scientifique ( Bac ),
Quel est le revenu minimum pour qu’elle puisse bénéficier de la bourse ?
Bien cordialement
Bonjour,
Le montant exact pour être éligible à une bourse pour un élève en terminale dépend de plusieurs critères, notamment les revenus fiscaux de la famille, le nombre d’enfants à charge et l’éloignement du domicile par rapport à l’établissement. Il n’y a pas de “seuil unique” applicable à tous les cas, car le calcul se fait selon le barème officiel de l’État français pour les Français de l’étranger et peut varier selon le pays de résidence et la scolarité dans un établissement homologué AEFE.
En pratique, l’éligibilité et le montant de la bourse sont déterminés après étude du dossier complet par le consulat ou le service social de l’établissement. Nous vous recommandons de prendre contact avec le consulat français dont vous dépendez pour obtenir une estimation personnalisée et connaître la procédure exacte à suivre pour constituer le dossier.
Bien cordialement,
L’équipe de l’ASFE – http://www.alliancesolidaire.org
Expatrie au Vietnam depuis 20 ans, j’ai un enfant de 5 ans qui frequente le Lycee Francais International Marguerite Duras a Saigon.
Je suis retraite et j’ai monte pour mon epouse vietnamienne, une petite societe de vente de fauteuils roulants importes de Chine, entreprise fermee depuis le Covid.
La demande de bourse pour 2024-2025 s’est montee a 1990 euros.
Pour cette annee, avec les memes elements, et par suite d’une mauvaise mention par une personne vietnamienne du Consulat de saigon, qui a pretexte que nous avons voulu truander (faux), la bourse a ete evaluee a 1090 euros. Une honte que les bourses soient soumises a l’apreciation d’une seule personne au Consulat!!!!!!!!!
C’est assez déroutant de voir, pour une fois, des représentants de droite s’émouvoir de la baisse du nombre de bénéficiaires d’aides sociales 😉
Si les familles ne demandent pas de bourse, c’est peut-être parce qu’elles ne croient pas qu’on veuille vraiment qu’elles en bénéficient. Quand le processus est lourd, le formulaire opaque, le barème déroutant ou les communications quasi inexistantes — on crée un réflexe de renoncement. Et on laisse la mixité sociale se faire avaler par les frais de scolarité. Il faut arrêter de faire comme si la baisse du nombre de boursiers était naturelle ou inévitable : c’est un choix politique et opérationnel.
D’ailleurs, inutile de lancer une “analyse approfondie”… Les critères d’attribution des bourses sont complètement déconnectés du coût réel de la vie, notamment dans des villes comme Londres.
Le revenu maximum pour être éligible ne permettrait même pas de payer un loyer, se nourrir et se déplacer dans cette ville — alors penser à y scolariser ses enfants au Lycée Français relève de la fiction.
Tant que les barèmes ne seront pas indexés sur les salaires et le coût de la vie locale, les familles continueront à renoncer.
Mais peut-être que c’est justement ce statu quo qui arrange tout le monde : moins de boursiers, moins de dépenses… et moins de mixité sociale à assumer.
Bonjour,
Nous tenons à préciser que la sénatrice Sophie Briante Guillemont, qui au passage siège au sein du groupe RDSE au Sénat, intervient sur la question de la baisse du nombre de boursiers en tant que représentante des Français établis hors de France, et non en raison d’une orientation politique partisane. Son engagement vise avant tout à défendre l’accès à l’éducation et l’équité pour les enfants français à l’étranger.
Nous comprenons et partageons vos préoccupations concernant la complexité des démarches et le décalage entre les barèmes de bourses et le coût réel de la vie dans certaines villes. Ces difficultés touchent l’ensemble des familles françaises de l’étranger et constituent un enjeu concret d’égalité d’accès à l’enseignement. L’objectif reste de travailler à rendre le système plus accessible et équitable pour tous.
Bien cordialement,
L’équipe de l’ASFE – http://www.alliancesolidaire.org