À l’occasion de la 42e session de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), Alexandre Barrière Izard, entrepreneur et Conseiller des Français de l’étranger pour l’Afrique du Sud, le Mozambique, la Namibie et le Botswana, nous parle de son rôle au sein de la Commission permanente pour la protection sociale des Français de l’étranger. Retour sur les travaux en cours et les enjeux des discussions.
Vous faites partie de la Commission permanente pour la protection sociale des Français de l’étranger, qui s’est réunie le 7 mars 2025. Pouvez nous rappeler en quoi consiste cette commission ?
La Commission permanente pour la protection sociale des Français de l’étranger (CPPSFE) est une instance consultative qui relève du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE). Son rôle principal est d’émettre des avis et des recommandations sur les dispositifs de protection sociale destinés aux Français résidant hors de France. Cette instance, tout en discutant avec l’administration donne son avis sur le taux de base.
Le programme budgétaire contenant les crédits relatifs aux aides sociales des Français de l’étranger a été raboté de 11 millions d’euros en 2025 par rapport a 2024. Quelles sont les conséquences concrètes de cette mesure ? Qu’avez-vous décidé en commission ?
La principale conséquence de la diminution du budget est la réduction du taux de base. Nous avons choisi de ne pas concentrer cette baisse sur certains postes spécifiques, mais de la répartir de manière homogène afin d’éviter des disparités trop marquées. Face aux difficultés, nous sommes tous dans le même bateau. Ainsi, une réduction de 5,5 % a été décidée lors de cette commission.
Une demande de paiement des aides en euros pour l’Argentine a également été formulée, afin de mieux gérer le risque lié à l’inflation.
Vous faites également partie de la commission des affaires sociales de l’Assemblee des Français de l’étranger. Les Assises de la protection sociale viennent d’être lancées. Qu’est-ce que c’est ?
À la demande du Gouvernement, l’Assemblée des Français de l’Étranger (AFE) organise, de mars à octobre 2025, les Assises de la Protection Sociale des Français de l’Étranger. Cette initiative vise à engager une réflexion collective et participative sur l’avenir des dispositifs de protection sociale dédiés aux 3 millions de Français établis hors de France. Ces Assises s’articuleront autour de trois thématiques majeures :
- Les bourses scolaires : financement par l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE) et accompagnement des élèves en situation de handicap.
- Les aides sociales directes et le soutien aux Organismes Locaux d’Entraide et de Solidarité (OLES).
- L’avenir de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) et son rôle dans la couverture santé des expatriés.
En tant que rapporteur sur les questions des aides sociales, nous aurons l’opportunité d’examiner en profondeur plusieurs aspects essentiels du dispositif. Nous pourrons notamment travailler sur les modalités de calcul du taux de base, afin d’assurer une approche plus juste et adaptée aux réalités des Français de l’étranger.
De plus, un autre enjeu majeur sera la question du critère de revenu pour l’allocation enfant handicapé : faut-il la conditionner aux ressources des familles ou maintenir un accès universel ? Ce débat crucial devra être tranché en tenant compte des besoins des bénéficiaires et des principes d’équité et de solidarité.

Concrètement, comment un ou une Française de l’étranger peut-il donner son avis ? Quelles sont les différentes étapes de la concertation ?
Florian Bohême, président de la Commission des Affaires sociales, du Monde combattant, de l’Emploi et de la Formation, est à l’initiative de ces Assises de la Protection Sociale des Français de l’Étranger et y consacre toute son énergie. Grâce à son engagement, il a su mobiliser le ministre Saint-Martin, son administration ainsi que les élus à travers le monde.
Tout au long de cette période, des tables rondes et des questionnaires permettront d’aborder les différents sujets et de recueillir un maximum de contributions.
Si vous souhaitez participer et faire entendre votre voix, n’hésitez pas à nous contacter. Chaque idée compte pour construire ensemble le futur modèle de protection sociale des Français de l’étranger.
Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Le système d’aide sociale aux Français de l’étranger est une exception française, un modèle unique dont nous pouvons être fiers. Il reflète notre engagement envers nos compatriotes établis hors de France, mais cet engagement doit être soutenu par des moyens à la hauteur de nos ambitions. Assumer cette politique, c’est aussi accepter d’y consacrer les ressources nécessaires.
Un pilier essentiel de ce dispositif repose sur les Organismes Locaux d’Entraide et de Solidarité (OLES). À travers le monde, ces structures accomplissent un travail gigantesque, en complément et en appui des consulats. Leur rôle est fondamental pour assurer un soutien de proximité aux Français de l’étranger en difficulté.
Avec la députée Amélia Lakrafi, fondatrice de FIBRE, nous œuvrons pour fédérer ces organismes, afin de mieux faire remonter leurs besoins à Paris et d’améliorer leur reconnaissance et leur financement. Leur action mérite d’être renforcée et soutenue !
