Les élections européennes, vues par les Conseillers des Français de l’étranger

Les Français de l’étranger étaient appelés aux urnes, comme tous les Français, le week-end dernier pour désigner leurs représentants aux Parlement européen. Le samedi 8 juin pour les Français des Amériques, le dimanche 9 juin pour les Français du reste du monde. Retour sur ces journées historiques avec quelques Conseillers des Français de l’étranger, les élus locaux de nos compatriotes établis hors de nos frontières. Une élection qui restera dans les mémoires.

1ère circonscription – Amérique du Nord

Franck Bondrille, élu à Miami

« Une fois de plus, les résultats de la 1ère circonscription ne reflètent pas du tout nos résultats nationaux. Le taux de participation a été faible, autour de 15%. Aucun des candidats n’a porté d’intérêt pour les problématiques spécifiques des Français de l’étranger, ce qui explique également, à mon sens, la faible participation.

Les Français des USA et du Canada continuent à faire confiance au camp du président de la République, en plaçant la candidate de la majorité en tête, avec 25,52 % des voix. Toutefois suivie de près par le candidat du PS, avec 21,08 %. LFI arrive en 3ème position avec 12,76 % des voix. Les candidats d’extrême-droite sont pratiquement à égalité : Reconquête à 6,12 %, le RN à 6,18 %.

Si les élections législatives suivent ces résultats, une liste d’union de la gauche et des écologistes pourrait faire basculer la circonscription. Les parties d’extrême-droite, même rassemblés, ont très peu de chance d’être élus.

Dès l’annonce des résultats, le président de la République a décidé de dissoudre l’Assemble nationale.

Ayant été candidat aux dernières législatives, je reçois beaucoup de messages de soutien. Mais je ne pourrai pas me représenter une fois de plus pour les Français de l’étranger, l’exercice électoral étant encore plus difficile : coût de la campagne, bulletins de vote et profession de foi à imprimer et à envoyer dans tous les consulats rendent cela impossible pour un petit candidat de se préparer en trois semaines.

Ces législatives seront sans doute les élections les plus politiques que la France ait connues et nous ferons, comme pour les élections européennes, tout ce qui est en notre pouvoir pour faciliter le vote et faire diminuer l’abstention, de façon à faire entendre la voix des Français de l’étranger et peser sur l’avenir de notre pays ».

Journée électorale à Miami

2ème circonscription – Amérique du Sud

Fanny Sterner, élue au Costa Rica, Honduras et Nicaragua

« Ce fut une journée bien occupée pour recevoir nos concitoyens dans de bonnes conditions. Vu les distances pour venir voter, les pluies torrentielles, le nombre de Français vivant sur les côtes pacifique et atlantique… nous attendions très peu de participation. Le bureau de vote était très bien organisé. Les opérations ont débuté à 8h pile avec les premiers votants. Un flux continu de compatriotes s’est rendu au bureau de vote toute la journée, sans interruption, entre le soleil matinal et les violentes pluies de l’après-midi. Beaucoup de parents sont venus avec leurs enfants, pour leur montrer et enseigner comment voter. Nombreux ont été les primo-votants, âgés d’à peine 18 ans, venus voter. Des personnes de tous les âges se sont déplacés, ainsi que beaucoup de jeunes familles avec des bébés et des enfants très jeunes.

Nous sommes parvenus aux 229 votants, avec le dernier électeur arrivé à 17h45. Deux votes ont été annulés par le bureau, à cause de « double choix » de candidat. Soit au total près de 12% de participation, ce qui semble être un record par rapport aux dernières élections au Costa Rica, où il y a toujours très peu de votes.

Détail important : plus de la moitié des listes en présence n’a pas envoyé de bulletins. Les bulletins reçus par mail quelques jours avant, à imprimer par chaque électeur voulant désigner cette liste, était dans un format pratiquement impossible à imprimer correctement. La majorité des électeurs a donc fait son choix avec les bulletins présents dans le bureau de vote.

Je retiens de cette élection une très bonne organisation, une intéressante participation, ainsi qu’une bonne ambiance, beaucoup de jeunesse… j’ai perçu un grand intérêt et une grande préoccupation des jeunes générations pour l’avenir de la France et de l’Europe ! ».

3ème circonscription – Europe du Nord

Hugo Plagnol, élu en Finlande

 » Je suis élu pour la Finlande et les pays baltes : Estonie, Lettonie et Lituanie.

Ma circonscription à la particularité d’être un cordon de petits pays aux marges de l’Union Européenne qui tous ont souffert dans leurs histoires récentes de leur grand voisin.

Comme souvent, les Français, qui y vivent sont imprégnés des idées locales et voient le Rassemblement National comme un parti pro-russe et anti-OTAN. C’est donc essentiellement sous ce prisme pro/anti Europe qu’est lue cette élection.

Le score des extrêmes droites aux Européennes illustre un déséquilibre: la guerre en Ukraine est existentielle pour ces peuples européens mais non pour nos dirigeants. À l’inverse, elle n’est pas existentielle pour le peuple russe, mais l’est pour ses dirigeants. »

4ème circonscription – Benelux

Yohann Makaya, élu aux Pays-Bas

« Comme beaucoup de mes compatriotes établis hors de France, j’ai suivi de très près les élections européennes du 9 juin dernier. Ayant fait le choix de voter pour un eurodéputé néerlandais, j’étais appelé aux urnes trois jours avant, à savoir le 6 juin. Je pense en effet qu’il est plus pertinent de se faire représenter par un élu de son pays de résidence, pour ma part les Pays-Bas. Les résultats du vote néerlandais ont par ailleurs beaucoup de similitudes avec ceux de l’électorat français. Nous avons constaté une progression considérable de l’extrême droite et du « Parti pour la liberté » de Geert WILDERS (PVV, en néerlandais « Partij voor de Vrijheid »). À l’issue du vote français du 9 juin, j’ai tout de suite fait le parallèle avec la progression du « Rassemblement national » de Jordan BARDELLA et Marine LE PEN.

Cette évolution semble inquiétante pour nos concitoyens expatriés en Europe, pour l’Union Européenne et plus globalement pour les Français de l’étranger établis partout dans le monde. L’Union Européenne est un symbole de fraternité entre les peuples. N’est-elle pas ce qui rend possible à chaque Européen de voyager et de s’établir dans un autre pays de la communauté sans contrainte majeure ? Le simple fait d’avoir une monnaie commune dans l’Union Européenne rend beaucoup de choses pratiques. Mis à part les avantages économiques, on peut tout de même considérer que l’euro contribue au concept d’ « identité européenne ». En tant que Français résidant aux Pays-Bas, je suis heureux de constater que nos cultures se rapprochent de plus en plus. Même les partis radicaux d’extrême droite (énoncés ci-dessus) reviennent sur leurs positions. N’était-ce pas ces partis qui prônaient il n’y a pas si longtemps le « Nexit » et le « Frexit » ? Ne sont-ils pas revenus sur leurs positions ? Peut-être est-ce en cela qu’ils sont devenus plus crédibles pour les électeurs ?

Hormis les résultats déconcertants des partis d’extrême droite (scores tout à fait différents de ceux exprimés par la communauté française de la circonscription consulaire d’Amsterdam et plus globalement de la 4ème circonscription des Français de l’étranger), la journée du dimanche 9 juin nous a confrontés à une autre surprise et pas des moindres. Le président de la République a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Cette décision a été prise compte tenu des résultats des élections européennes présentés ci-dessus. En prenant cette décision, je pense que le président de la République a surtout voulu écouter les Français. Je pense aussi que cette décision n’a pas été facile à prendre, car cela rendra peut-être le paysage politique encore plus prononcé. Pour l’heure, j’espère que l’administration française sera à même de faciliter ces prochaines élections législatives et que la recomposition de l’Assemblée nationale n’aura pas d’impact néfaste pour notre société ».

5ème circonscription – Péninsule ibérique

Gilles Servanton, élu en Espagne (circonscription de Madrid)

« Assesseur au bureau de vote de Murcia, la journée s’est déroulée lentement, dans l’attente des rares électeurs (162 sur 1603 inscrits). Fort heureusement l’ambiance était très amicale entre nous.
Le dépouillement fut tout autre. Le score élevé de la liste du Rassemblement National a surpris : ce bureau votait plutôt traditionnellement pour les partis de sensibilité de gauche.
Je suis rentré chez moi tranquillement. La nouvelle de la dissolution de l’Assemblée par le Président a conclu cette journée particulière…

Une fois la surprise passée, la raison commande d’appeler les Français d’Espagne à se mobiliser pour voter. Pour ma part, je suis à nouveau à la disposition des autorités pour aider à l’organisation du vote. Alors que l’on a célébré les 80 années du débarquement en Normandie, votons pour la mémoire de ces jeunes femmes et hommes qui ont offert leurs vies pour notre liberté ».

6ème circonscription – Suisse

Louis Portal, élu en Suisse (circonscription de Zürich)

« La journée du Dimanche 9 a été très longue mais passionnante!

Longue. Secrétaire du bureau centralisateur pour la circonscription de Zürich, j’ai rejoint les équipes orchestrées par le consulat sur place au bureaux de vote à 7h30, alors que certains de nos concitoyens faisaient déjà la queue pour voter dès l’ouverture, à 8h précise, et j’ai reçu validation du PV centralisateur peu après 3h30 du matin de Paris. Le vote s’est déroulée sans accroc : sur 27 230 inscrits, 7 014 suffrages se sont exprimés dans une organisation très fluide et optimale pour nos concitoyens, mise en place avec brio par toutes les équipes locales, mais aussi dans les autres bureaux de Lugano, Bâle et Berne. Le dépouillement a révélé des résultats sensiblement différents de la métropole puisque le binôme de tête est composé des listes de Valérie Hayer (23,59%) et Rahaël Glucksmann (19,83%). Les résultats en détails sur ce lien. La participation est en hausse avec 25,97% pour Zurich (contre 24,43% pour les Français de Suisse en incluant donc notre circonscription voisine de Genève), et il y eu très peu de réclamations. Merci à tous ceux qui ont fait de ce scrutin un succès logistique et démocratique !

Mais passionnante! Car c’est bien sûr l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale qui a fait le plus parler. Disons le avant tout, l’organisation d’un nouveau scrutin à si court terme représente un défi titanesque sur le plan pratique et logistique en général. Si notre député Renaissance Marc Ferracci à d’ores et déjà annoncé se représenter à sa propre succession, tous ont spéculé quant aux velléités des uns et des autres, au défi de mettre sur pied les listes dans la légalité, à l’opportunisme de la situation, mais surtout aux dangers et à la criticité de celle-ci face à la polarisation extrême de la politique française du moment. Il faudra savoir filter ce bruit et faire preuve de sang froid, de jugement, et surtout se mobiliser!

J’ajouterais enfin qu’il s’agissait ce weekend d’un scrutin européen, et qu’il ne faut pas oublier la conjoncture du continent dans le contexte mondia l: Ukraine, Proche-orient, USA et Chine, climat, immigration… les sujets sont connus, et il faut différencier entre la France et l’Europe. C’est bien la question posée par la dissolution à l’issue du scrutin, qui a transcendé sa dimension pour tout remettre en question sur le sol français. Les semaines à venir s’annoncent décisives pour l’avenir de la France à moyen terme… ».

Louis Portal lors du dépouillement au lycée français de Zürich

7ème circonscription – Europe de l’Est

Vassili Lemoigne, élu en République tchèque

« Grande journée ensoleillée à Prague et sorties en famille avec un passage par l’ambassade pour bon nombre de Français. Le mur de Lennon, face à l’ambassade où l’on votait, était couvert d’un tag mal écrit en français contre le Rassemblement National. Tard dans la soirée, les messages fusent. Après la surprise de beaucoup et la joie de certains (la Tchéquie ne suit pas la métropole dans ses choix politiques), la conclusion de tous est surtout: « Bon sang, qu’est ce qu’on est content d’habiter ici et pas en France »! Conclusion un peu myope car une France dirigée par le Rassemblement National aurait bien sûr des conséquences importantes pour toute l’Union européenne et l’Ukraine et donc la Tchéquie, son économie et donc nous, les Français de l’étranger et les centaines de milliers de réfugiés ukrainiens arrivés depuis le début du conflit ».

Tag en face de l’Ambassade de France à Prague, dimanche dernier

8ème circonscription – Italie, Israël, Turquie, Grèce et Chypre

Carole de Blesson, élue en Italie (sud)

« Ah, quelle journée électorale mémorable au lycée Chateaubriand de Rome ! L’endroit rêvé et animé d’enfants et jeunes collégiens dont le gymnase et la cantine ont été transformés en bureaux de vote pour ces élections européennes. Retrouvailles chaleureuses avec la communauté française, conseillers, délégués, – tous réunis dans cette atmosphère empreinte de civilité et de courtoisie. Même en étant conseillère, je n’étais que scrutatrice cette fois-ci, une mission des plus humbles, mais non moins essentielle.

Tout s’est déroulé avec une efficacité suisse avec seulement 15,21% de participation. Cependant, un détail m’a frappée : l’absence de bulletins imprimés pour tous les candidats, une nouveauté qui a piqué ma curiosité. Imaginez la scène : des bulletins en noir et blanc, imprimés à domicile par des électeurs ingénieux, trônant fièrement parmi les bulletins colorés officiels. Une première qui n’a pas manqué de susciter des commentaires amusés lors du dépouillement (Parti Pirate ) remporté largement avec environ 24% de voix le candidat Glucksmann ( à Rome, comme à  Naples, Florence) à l’instar des résultats en métropole. 

À 20h40 le moment de clou du spectacle : un collègue, rivé à son téléphone, nous annonce en streaming le discours du président Macron. Et là, le coup de théâtre : dissolution de l’Assemblée ! Personne ne s’y attendait, surtout pas avec une telle rapidité. Les regards interloqués se croisaient, chacun essayant de saisir les implications de cette annonce fracassante.

L’idée de recommencer tout le processus électoral ? En un temps record de 20 jours? Du jamais vu en France, mais un coup de massue pour les bénévoles et le personnel consulaire. L’incrédulité et la lassitude étaient palpables sur les visages, mais n’est-ce pas là tout le charme de la politique ? Toujours prête à nous surprendre, à nous faire vibrer, même si cela signifie parfois recommencer à zéro. Ah, la démocratie, quel opéra rocambolesque ! »

9ème circonscription – Maghreb et Afrique de l’Ouest

Frédéric Bouzigues, élu en Guinée

« Les résultats électoraux de la 9e circonscription des Français de l’Étranger, couvrant le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest, révèlent un taux de participation très faible. Avec seulement 13,75 % des inscrits ayant voté, l’abstention atteint un impressionnant 87 %. Ce taux d’abstention indique un désintérêt marqué pour les élections, potentiellement dû à un sentiment de déconnexion avec les problèmes locaux des pays de résidence.

Parmi les votes exprimés, la France Insoumise (LFI) a recueilli près de 50 % des suffrages, tandis que l’extrême droite a obtenu environ 15 %. Ce soutien significatif aux partis extrêmes pourrait être interprété comme un vote de protestation contre le Gouvernement actuel, dirigé par Emmanuel Macron. L’analyse des résultats par ville montre des variations dans les taux de participation et les préférences électorales. Mais de manière générale, les Français de l’Étranger (FDE) de cette circonscription ont exprimé un soutien notable pour les extrêmes de gauche et de droite.

Ce vote suggère un vote de sanction contre le gouvernement Macron et démontre une insatisfaction générale face aux politiques du Gouvernement actuel et un possible désir de voir un changement radical dans la direction politique de la France. Il ne faut pas négliger l’influence des conditions économiques et sociales dans les pays de résidence, qui peuvent également influencer ce désir de changement.

Nos compatriotes hors de France, à travers les résultats de ce vote pour l’élection des eurodéputés du 9 juin, posent des questions importantes pour le gouvernement français :

  1. La nécessité de réévaluer les politiques qui affectent les Français établis hors de France.
  2. Le développement de stratégies pour mieux engager et informer les Français établis hors de France.
  3. L’abord des préoccupations spécifiques de nos compatriotes pour réduire le sentiment de déconnexion.

Ce contexte pose un défi majeur pour le gouvernement actuel (ou futur), qui doit prendre en compte les préoccupations de tous nos compatriotes, en particulier ceux établis sur le continent africain. De plus, ces résultats interrogent sur les orientations et les positions prises par nos compatriotes. Il est maintenant impératif que les autorités adoptent des mesures inclusives, répondent aux attentes exprimées par les Français établis hors de France, restaurent leur confiance et renforcent la cohésion nationale. Sans ambiguïté ! »

10ème circonscription – Afrique centrale, de l’Est et Moyen-Orient

Cyril Changarnier, élu au Congo

« La journée électorale du 9 juin s’est déroulée sans problème, mais le taux de participation dans notre circonscription était très bas.

Les résultats ont été surprenants pour les Français de l’étranger, indiquant clairement un vote sanction.

La dissolution annoncée par le Président offre une opportunité aux Français de l’étranger de faire entendre leurs préoccupations, à condition d’une participation plus significative pour refléter leurs attentes spécifiques en tant que résidents à l’étranger.

Il y a un espoir partagé de ne pas voir les extrêmes arriver au pouvoir, ce qui nécessite une mobilisation accrue et une participation active au processus démocratique ».

11ème circonscription – Asie et Océanie

Emilie Tran, élue à Hong-Kong

« À Hong Kong et Macao, il y a 7 743 inscrits sur la liste électorale consulaire. 1 639 personnes ont soit fait le déplacement au Lycée français international (où étaient situés les trois bureaux de vote), ou bien donné leur procuration. Nos compatriotes sont venus seuls ou en famille. Une maman, m’a dit ainsi vouloir sensibiliser ses trois enfants, scolarisés de la maternelle et au primaire, au privilège que confère le droit de vote et aux responsabilités citoyennes qu’il sous-tend. 

En retirant les 4 votes nuls et les 7 votes blancs, on totalise 1 628 suffrages exprimés, soit un maigre 21% de participation, très loin des 52,5% pour l’ensemble de la France. Et pourtant, à Hong Kong, les bureaux de vote étaient ouverts 12 heures d’affilée, de 8h00 à 20h00, ce qui a mobilisé l’ensemble du personnel du consulat et de nombreux bénévoles, pour donner le temps aux compatriotes de venir à l’urne, avant ou après leurs activités dominicales. 

Si la météo, peu clémente — on était en alerte orange, synonyme d’averses diluviennes, de plus de 30mm par heure — a empêché les uns et les autres de s’adonner à leurs traditionnelles randonnées du dimanche et autres sorties à la plage ou en mer, elle a aussi, très probablement, dissuadé les moins motivés à faire le déplacement jusqu’au lycée français, pourtant accessible en métro.

Quant aux résultats, on observe aussi quelques divergences notoires avec la métropole. Jordan Bardella ne fait que 5,6%, alors que Marion Maréchal obtient 11,1% des suffrages. Cette dernière plaît davantage aux CSP++ d’ici. L’on se souvient que lors du premier tour des présidentielles de 2022 à Hong Kong et Macao, Éric Zemmour avait fait 11,7% contre seulement 2,4% pour Marine Le Pen. 

Deux-tiers de l’électorat de Hong Kong et Macao se définit à droite avec 34,3% des électeurs ayant choisi Valérie Hayer, 12,5% François-Xavier Bellamy, et 2,9% François Asselineau. En face, les plus significatifs sont Raphaël Glucksmann avec 13,8% et Marie Toussaint avec 8,2%.

L’annonce de la dissolution de l’Assemblé nationale a, comme en métropole, a fait l’effet d’une bombe, notamment sur le personnel du consulat, qui après plusieurs semaines de mobilisation générale et de préparations intenses pour organiser la tenue des élections européennes, devait immédiatement enchaîner sur les législatives. 

Le lendemain du vote, lundi 10 juin, étant un jour férié ici, c’était la fête des bateaux-dragons, les discussions allaient bon train parmi les spectateurs venus soutenir les rameurs, car bien des Français participent aux fameuses courses, soit dans les équipages de leurs entreprises, soit dans les divers clubs. Chacun avait un avis sur le pourquoi du comment notre Président allait réussir son coup de poker, ou pas… Mardi 11 juin, de nombreux compatriotes ont approché le consulat par e-mail et en personne pour faire faire des procurations, signe encourageant d’une plus grande participation aux législatives. Depuis, nous avons appris qu’il y aurait la possibilité de voter par voie électronique pour celles et ceux qui ne pourraient pas faire le déplacement à l’urne. Ouf ! Allez, tous à nos claviers dès maintenant pour mettre à jour nos coordonnées (e-mails et numéro de portable) pour pouvoir voter ! ».

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