La France célèbre en ce mois d’avril le 80ème anniversaire du droit de vote des femmes. C’est une ordonnance du gouvernement provisoire du général de Gaulle, alors installé à Alger, qui l’a institué. Notre pays, qui était encore en guerre, n’était pas en avance sur ce front. Plusieurs nations avaient accordé ce droit bien avant, au début du XXème siècle. Notamment la Nouvelle-Zélande et l’Australie. En Europe, ce sont la Finlande, le Norvège et le Danemark qui seront les précurseurs.
En France, la décision est prise après des dizaines d’années de lutte. C’est Olympe de Gouges qui, pendant le Révolution française, sera la première à réclamer l’égalité des droits entre femmes et hommes. En 1848, la revendication revient en force, avec George Sand à la tête du combat. Naît ensuite le mouvement des suffragistes avec Hubertine Auclert, qui fonde en 1881 le journal « La Citoyenne » et milite aussi pour le droit d’éligibilité.
Après la Première guerre mondiale, les féministes fondent leur combat en insistant sur le rôle joué par les femmes dans la société pendant le conflit, en l’absence des hommes. La journaliste Louise Weiss est l’une des grandes figures de l’époque. Ce sont les sénateurs, pour beaucoup des notables de la campagne, qui s’y opposeront. Une fois l’ordonnance du 21 avril 1944 signée, c’est lors des élections municipales de 1945 que les Françaises ont participé pour la première fois à un scrutin.
Après la guerre, le droit de voter va-t-il permettre aux femmes de s’émanciper ? Pas complètement, car le Code civil les réduit encore à une position seconde. La plupart des mariages se faisaient sur le régime de la communauté. Après le père, la femme passait sous l’autorité du mari et ne pouvait pas, par exemple, signer de papiers officiels. Il faut attendre 1965 pour que la loi l’autorise à ouvrir un compte en banque à son nom. Il y a eu ensuite la légalisation de la contraception (1967), avec la loi Neuwirth, et la dépénalisation de l’avortement (1975), avec la loi Veil. Une liberté qui, depuis cette année, est inscrite dans la Constitution.
Le combat pour le droit des femmes a été une lutte de tous les instants. Et il continue à l’être dans un monde, y compris en Occident, où elles sont toujours exposées à d’immanquables réflexes machistes.
L’équipe de l’ASFE