Mis en place par l’État Français pour encourager l’activité des jeunes et des entreprises à l’étranger, plus de 11 000 français choisissent tous les ans les Volontariats Internationaux (VI).
L’ASFE revient sur le succès de ces missions ces dernières années et vous détaille les différents dispositifs existants.
Un succès non démenti
Plus de 2 000 entreprises françaises à l’étranger emploient environ 10 000 Français tous les ans grâce au support du Volontariat International en Entreprise. L’Europe représente 51 % des pays d’affectation. Expérience professionnelle, humaine, l’étranger reste un appel fort pour les jeunes générations et les Volontariats Internationaux le moyen de découvrir un pays, de débuter sa vie professionnelle et de valoriser une expérience à l’international.
Il existe différents types de VI : le Volontariat international en Entreprise (VIE) et le Volontariat international en Administration (VIA) sont les plus anciens et sollicités mais il existe également le Volontariat de Solidarité International (VSI), le Volontariat d’échanges de compétences (VCE) et le volontariat senior. Tour d’horizon des différents dispositifs et du prochain Volontariat Territorial de l’export (VTE).
Différents types de volontariats internationaux
Volontariat International en Entreprise (VIE) et Volontariat International en Administration (VIA)
Il s’agit des plus anciens et du plus connus des Volontariats internationaux en France. On compte plus de 10 500 VIE en poste dans 121 pays et plus de 2500 offres disponibles ! La liste des offres disponibles et des pays concernés illustre le dynamisme de ces dispositifs. On dénombre 980 personnes en VIA répartis à travers le monde en 2023.
Conditions d’accès aux VIE et aux VIA
Comme son nom l’indique, le VIE s’effectue au sein d’une entreprise française à l’étranger pour une durée de 6 à 24 mois. Les volontaires internationaux sont alors sous la gestion de Business France, qui d’ailleurs instruit préalablement la demande d’affectation.
Pour ce qui est du VIA, il s’effectue au sein de service de l’Etat français à l’étranger (Ambassades, alliances françaises, instituts de recherche, bureaux Business France, etc.). Les volontaires internationaux sont alors sous la tutelle du Ministère des Affaires Etrangères, ou bien du Ministère de l’Économie. Les conditions d’accès peuvent varier selon les missions et les organismes choisis mais un cadre général est commun pour les VIE et les VIA :
- Être âgé de 18 ans minimum et maximum de 28 ans (départ en VI avant d’avoir fêter ses 29 ans)
- Être de nationalité française (ou avoir la nationalité d’un pays membres de l’Espace Économique Européen (Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, ltalie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Tchéquie, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Monaco, Lichtenstein, Islande, Norvège.)
- Pour les Français de moins de 25 ans, avoir été recensé et avoir participé à la Journée Défense et Citoyenneté. Pour les plus de 25 ans, aucun numéro n’est à fournir. Pour les ressortissants de l’EEE, être en règle avec les obligations de service national de l’Etat dont vous êtes ressortissant
- Avoir un casier judiciaire vierge : le bulletin n° 2 du casier judiciaire ne doit pas comporter de mentions incompatibles avec l’exercice de la mission
- Fournir un certificat médical d’aptitude à la mission
- Ne pas avoir déjà effectué de VIE/VIA
Il doit s’agir d’un emploi à 100% temps plein (pas d’études, d’emploi à coté mais possibilité de faire de votre Volontariat international un stage de fin d’études).
Après avoir postuler en ligne soit auprès des entreprises listées sur la plateforme, de Pôle Emploi, soit en démarchant d’autres entreprises (agrées par Business France), une phase de sélection est opérée. Un entretien et une convocation suivent la sélection et valide le contrat.
Handicap et accessibilité
Ce contrat a l’avantage de fournir une assurance, une couverture médicale, et d’être sous la protection de l’ambassade de France durant toute la durée de la mission.
L’entreprise ou l’administration ne peut pas refuser une demande sur la base d’un handicap, sauf si un professionnel de la santé estime que l’état de santé du volontaire n’est pas compatible avec la mission. La structure qui l’accueille s’assurera que les conditions d’accessibilité des locaux sont bien réunies.
Rémunération et durée des VIE / VIA
On parle d’indemnités Forfaitaires d’Entretien (I.F.E) et non de salaire car les sommes versées sont exemptées de cotisations sociales (sécurité sociale, assurance chômage, CSG) et d’impôt sur le revenu en France.
Cette indemnité se compose de deux éléments :
- Une indemnité fixe, commune à tous les VIE et VIA, fixé à 760,57 € / mois depuis juillet 2023
- Une indemnité variable qui est géographique et dépend donc du pays et de la ville dans laquelle le VI est effectuée. Elle est calculée en fonction du niveau de vie local (cours du logement, équipement, besoins de subsistance). Cette indemnité est ré-évaluée tous les trimestres par arrêté. Deux barèmes sont en place : l’un pour les VIE, l’autre pour les VIA. Cette indemnité peut se voir réduite si l’entreprise participe aux frais de logement.
De plus, les frais de voyage, de transport de bagages aller-retour et de visa sont pris en charge par l’entreprise.
D’une durée initiale de 6 mois minimum, le VI peut être prolongé au-delà, dans la limite de 24 mois maximum avec l’accord de l’entreprise ou de l’administration. Business France estime que 9 volontaires internationaux sur 10 décrochent un emploi à la suite de leur expérience.
Volontariat de Solidarité Internationale (VSI)
Crée par la loi du 23 février 2005, il permet à toute personne majeure sans activité professionnelle d’effectuer un VSI. Le Volontariat de Solidarité Internationale (VSI) a pour objet l’accomplissement à temps plein d’une mission d’intérêt général au sein d’associations agréées par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) intervenant en dehors de l’Espace économique européen et œuvrant dans les domaines du développement, de l’urgence humanitaire ou de la réhabilitation (ONG, hôpitaux, établissements d’enseignement). Ses missions s’inscrivent dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD).
Accès au VSI et conditions de la mission
Contrairement aux VIE et VIA, il n’y a pas de condition de nationalité, ni de limite d’âge pour postuler. Toutefois, certaines associations accueillant des volontaires VSI peuvent imposer un âge minimum de 21 ans. De plus, il n’est pas possible de faire son VSI dans son pays de résidence.
Toutes les offres de VSI sont disponibles sur la plateforme France Volontaires qui recense la liste des associations agréées ici.
Comme pour les VIE/VIA, le montant maximum de l’indemnité dépend du pays de la mission et cette indemnité est exemptée d’impôt sur le revenu, et de cotisations et contributions sociales.
La durée du VSI est d’une durée de 1 à 2 ans maximum et ne peut excéder 6 années cumulées.
En cas de salariat dans le secteur privé, l’engagement pour une mission de VSI d’une durée minimale d’un an est un motif légitime de démission. Un salarié en congé sabbatique ou en congé de solidarité internationale peut effectuer un VSI pendant la durée de son congé.
Ce que le VSI prévoit :
- l’indemnité
- les frais de voyage aller et retour du volontaire et de sa famille
- une couverture sociale pour le volontaire et ses ayants droit, une complémentaire santé et une assurance rapatriement sanitaire et responsabilité civile.
Préparer son départ mais aussi son retour
Si le départ est préparé, le retour est anticipé avec la mise en place d’un accompagnement au retour en France.
Le Ministère de l’Europe et des affaires étrangères organise une formation avant le départ qui comprend une préparation technique et une session d’informations sur les conditions d’accomplissement de la mission, sur les relations interculturelles ainsi que sur les modalités pratiques. Elle permet également de créer des liens entre volontaires et de rencontrer les personnes référentes responsables du suivi-accompagnement tout au long de la mission.
Par exemple, le départ en VSI suspend le versement des indemnités de chômage mais celui-ci reprendra lors du retour en France. De plus, le volontaire ayant quitté son activité professionnelle pour partir en mission de VSI pourra percevoir des indemnités de chômage à son retour à condition qu’il ait suffisamment cotisé et que la durée de son contrat de VSI ait dépassé une année.
Il est également prévu une prime forfaitaire d’insertion professionnelle : à son retour en France, le volontaire qui ne remplit pas les conditions d’attribution du revenu de solidarité active (RSA) et qui est inscrit à Pôle Emploi peut en faire la demande (dans un délai maximum d’un an à compter de la fin de la mission). Cette prime n’est pas cumulable avec une autre aide financière liée à la recherche d’emploi et n’est versée que pour une durée maximale de neuf mois.
Enfin, une indemnité de réinstallation peut être demandée. Le volontaire qui a effectué au moins 24 mois de mission peut demander, à son retour en France, une indemnité de réinstallation. Si la durée de la mission est comprise entre 12 et 24 mois, l’indemnité de réinstallation n’est versée que si le retour a été imposé par un cas de force majeure. Le montant de l’indemnité est alors fonction de la durée de la mission.
Volontariat d’échanges de compétences et congés de solidarité
Il existe différentes solutions pour permettre à tous les professionnels de partager leur expérience et leurs compétences tout en tenant compte du rythme de la vie professionnelle.
Créée en 2021, suite à un appel à projets du ministère de l’Europe et des affaires étrangères en partenariat avec le Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire (Fonjep), le Volontariat d’échanges et de compétences (VEC) permet d’attirer des professionnels ne pouvant s’engager sur une longue durée mais qui souhaitent s’investir dans la solidarité internationale et particulièrement sous la forme d’échange et de transfert de compétences spécifiques.
L’appel à projet est désormais annualisé : toutes les modalités de candidatures et de sélection sont à retrouver sur le site du Fonjep ici.
La possibilité d’effectuer un Volontariat d’échanges et de compétences (VEC) repose sur 3 dispositifs mis à la disposition des salariés : le Congé de Solidarité Internationale, le Congé Solidaire et le Congé de Solidarité.
Ce dispositif est issu de la loi de 1996. Il offre la possibilité à un salarié de participer à une mission d’entraide d’une association dont la France est membre qui se déroule à l’étranger uniquement. La durée du congé ou la durée cumulée de plusieurs congés, pris de façon continue, ne peut excéder 6 mois et doit être notifié à l’employeur au moins 30 jours avant le début de la mission ou, en cas d’urgence, 48 heures auparavant. L’employeur peut refuser la demande de congés en motivant les raisons précises de son refus, s’il estime que l’absence peut avoir des conséquences préjudiciables à la bonne marche de l’entreprise. Les jours de congés pris dans le cadre de ce dispositif ne sont pas rémunérés.
La convention collective ou l’accord d’entreprise ou de branche encadre les modalités d’accompagnement et de retour.
Ce congé mis en place sur une initiative de l’association Planète Urgence donne l’opportunité aux salariés et agents du Service public de s’engager sur leur temps de congés pour une mission de 2 semaines. L’objectif principal est de partager et de transmettre des connaissances techniques afin de répondre à un besoin précis exprimé par un partenaire local, en Afrique, Asie ou Amérique Latine. On estime que chaque année, environ 500 salariés choisissent de partager leurs expertises avec des ONG locales.
Un livret blanc a été édité par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, France Volontaires et Planète Urgence pour souligner l’impact et les enjeux du volontariat d’échanges et de compétences.
Il s’agit d’un volontariat issu de négociations intra-entreprises. Des organisations accompagnent les structures et acteurs pour la réalisation de ce type de mission qui concernent les domaines suivants : Diagnostic/conseil, conception, formation dans les domaines de l’information et de la communication, de la gestion de projets, des activités financières et d’assurance, des activités de services administratifs et de soutien.
Il ne s’adresse qu’aux salariés d’entreprises ou aux agents de collectivités territoriales en activité et suppose un partenariat triple : un partenaire Nord, un partenaire Sud et un organisme d’envoi. La mission dure entre 2 et 3 semaines et le salarié conserve tous ses droits. Pendant que le salarié est en mission, son « congé » est financé tout en partie par l’employeur ou le comité d’entreprise qui a signé une convention de partenariat avec l’organisme d’envoi. Le volontaire peut financer la partie non financée en complément.
Volontariat sénior : un engagement bénévole associatif
Le Volontariat senior prend la forme d’une mission courte et est porté par certaines associations membres de France Volontaires spécialisées : AGIRabcd et le GREF. Ces missions peuvent avoir lieu en France mais aussi dans le monde.
Tous les retraités ou pré-retraités ayant des compétences spécifiques liées au projet de la structure d’envoi sont éligibles au dispositif. Les conditions particulières d’âge, de préparation, d’expérience sont variables. Ces missions ne bénéficient cependant pas de financement public : les frais de séjour sont donc généralement à la charge du volontaire. Ces coûts peuvent cependant être défiscalisés : vous pouvez les inclure dans votre déclaration d’impôts.
Ce volontariat permet de réaliser chaque année plus de 500 missions à travers 70 pays dans le domaine de l’éducation, de la formation et de la promotion de la francophonie.
Prochainement : Volontariat Territorial de l’Export
La création d’un Volontariat Territorial de l’Export (VTE) a été annoncé dans le cadre du Plan Export 2023 « Osez l’export » présenté par le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger, Olivier Becht le 31 août dernier.
Ce dispositif d’aide à l’embauche pour l’engagement d’un jeune diplômé est dédié au développement de la stratégie export. Ce dispositif sera proposé à toutes les nouvelles PME ou ETI accompagnées par Business France. Cette aide pourra atteindre jusqu’à 12 000 €, plafonnés à 50% des dépenses liées à la mission.