L’inauguration par le président de la République, en début de semaine, de la Cité internationale de la langue française dans le château de Villers-Cotterêts, à 80 kilomètres au nord de Paris, a revêtu une portée particulière. Dans le contexte mondial actuel, marqué par les guerres, les tentations populistes et nationalistes, voire les xénophobies les plus virulentes, cet événement s’inscrivait comme un geste pour la paix, le dialogue et l’universalité. Et à l’heure où un ressentiment antifrançais se répand notamment en Afrique – continent où l’on parle le plus le français, Kinshasa étant la capitale mondiale de cette langue, en nombre de locuteurs -, il apparaissait aussi comme un intermède d’unité.
D’unité nationale d’abord : « A un moment où les divisions reviennent, les haines ressurgissent, où on voudrait renvoyer les communautés dos à dos, les religions, les origines, la langue française est un ciment », a insisté le chef de l’Etat avec raison. De rapprochement international ensuite : « On n’est pas ici pour conserver la langue française mais pour la faire vivre, révéler sa diversité extraordinaire », a ajouté Emmanuel Macron. Il faisait, bien sûr, référence à l’espace francophone qui compte plus de 320 millions de personnes à travers le monde, lesquelles ne cessent d’enrichir cette langue que plus de cinquante pays ont en partage. Délaissée depuis longtemps, pour ne pas dire abandonnée, la francophonie ne demande qu’à rayonner. Elle est un héritage commun que ses légataires ne mettent pas suffisamment en valeur.
Bien sûr, comme toujours, il s’est trouvé des esprits critiques pour dénigrer cette nouvelle Cité internationale de la langue française. Ils s’interrogent sur son utilité et son coût de fonctionnement alors que l’époque devrait être aux économies budgétaires. Ils font fausse route car la langue est une force, un investissement obligé pour combattre tous les obscurantismes et toutes les ignorances : à elle seule, la France compte plus de trois millions d’illettrés, personnes qui maîtrisent mal la lecture et l’écriture. Par ailleurs, dans la compétition internationale qu’imposent le monde anglo-saxon mais aussi la Chine ou l’Inde, les francophones doivent savoir défendre leur culture et leur originalité. Le pouvoir d’influence, traduction du « soft power », n’a rien de péjoratif quand il est vecteur de prospérité, de dialogue et d’échanges. Il n’y a pas que la loi des armes ou du commerce…
La Cité de la langue française abrite une bibliothèque contenant des milliers d’ouvrages – où l’intelligence artificielle délivre au visiteur un conseil de lecture personnalisé et des dictées interactives -, donne des spectacles et accueille des artistes en résidence. Elle sera tout sauf « un musée », souligne son directeur, Paul Rondin. C’est dans ce château, joyau de la Renaissance, que François Ier avait signé, en 1539, l’ordonnance imposant l’usage du français dans la rédaction des textes juridiques.
A l’occasion de cette inauguration, le président français a mis les points sur les « i » sur un sujet qui agite beaucoup la France actuellement : l’écriture inclusive. Il a appelé à « ne pas céder aux airs du temps ». « Dans cette langue, le masculin fait le neutre. On n’a pas besoin d’y rajouter des points au milieu des mots ou des tirets ou des choses pour la rendre lisible », a-t-il estimé sous des applaudissements nourris…
Serait-il possible que Radio France Internationale (RFI) cesse d’utiliser le mot PODCAST au lieu de Reportage Audio ?
Ce serait déjà un bon pas pour la bonne sauvegarde de la langue française écoutée par des centaines de millions d’ Africains de langue française de la part d’une radio officiellement française comme son nom l’indique.
Salutations.