La nouvelle directrice des Français de l’étranger et de l’administration consulaire (DFAE), Mme Pauline Carmona a vécu vendredi dernier son « baptême du feu » devant l’Assemblée des Français de l’Etranger. Elle a débuté son intervention devant les Conseillers AFE en saluant le travail et l’enthousiasme des élus. Mme Carmona a souligné que la relation de l’administration avec les élus est essentielle, en plus d’être un ciment de la vie démocratique de nos concitoyens établis à l’étranger.
Une AFE efficace et utile passe par des relations franches, pragmatiques et efficaces avec la DFAE. Mme Carmona a affirmé que les élus pouvaient compter sur son entière disponibilité. Les résolutions AFE seront examinées avec toute l’attention qu’elles méritent, en lien avec les ministères concernés.
Moderniser l’action consulaire
Les demandes de nos compatriotes établis à l’étranger sont en nombre croissant. Trois chantiers prioritaires ont actuellement été identifiés pour moderniser l’action consulaire, et proposer un service plus fiable et performant.
Premier chantier : la dématérialisation des actes d’état civil entrant dans le périmètre du MEAE. Une première étape à été franchie en mars 2021 avec la délivrance par voie électronique de copies et d’actes d’état civil entièrement numériques. Plus de 2 millions d’actes ont été délivrés depuis cette date et de cette façon. D’ici la fin de l’année 2023 devrait pouvoir être mise en oeuvre la dématérialisation intégrale des actes d’état civil. Un premier acte d’état civil entièrement dématérialisé sera crée avant la fin de l’année, ce qui sera une première en France.
Deuxième chantier : France Consulaire. La plateforme téléphonique, lancée depuis deux ans, est très bien accueillie par les usages et les postes consulaires, qui dégagent du temps pour pouvoir se concentrer sur les tâches plus complexes. Tous les pays d’Europe devraient être couverts par France Consulaire à la fin 2023 (50% des FDE), et le monde entier d’ici fin 2025.
Troisième chantier : la dématérialisation des renouvellements des passeports. Le décret vient d’être publié pour permettre l’expérimentation au Canada et au Portugal, à partir de mars 2024, permettant d’utiliser uniquement la voie numérique pour le renouvellement des passeports. Cette expérimentation constitue un progrès indéniable, en particulier pour ceux qui vivent loin des postes consulaires. Si l’expérimentation est une réussite, elle sera généralisée avant la fin du quinquennat, partout où cela sera possible.
Pour autant, les outils numériques n’ont pas vocation à remplacer les hommes et les femmes qui travaillent dans nos consulats. Mme Carmona a insisté sur la nécessité de ne pas déshumaniser le service consulaire. Des rendez-vous en présentiel pourront donc continuer à être programmés, en particulier pour les personnes âgées. L’organisation des tournées consulaires restera également une priorité.
Ces chantiers prioritaires s’ajoutent à ceux qui ont déjà abouti : l’envoi de passeports à domicile dans 52 pays, la prise de rendez-vous en ligne avec les services consulaires, les avancées du vote électronique, l’inscription au Registre en ligne…
Un budget en hausse
Concernant le budget de la DFAE : le programme 151 du projet de loi de finances 2024 prévoit 160,8 millions d’euros, hors dépenses de personnel, auxquels s’ajoutent 4,4 millions d’euros pour les élections européennes de 2024, soit 165,2 millions d’euros. Une augmentation de 24 millions d’euros par rapport à l’année précédente qui intervient dans un contexte général de réarmement de la diplomatie française en moyens et en effectifs. Dans le détail, ce sont :
- 119,5 millions pour l’aide à la scolarité
- 118 millions pour les bourses scolaires
- 1,5 million pour les AESH (accompagnement des élèves en situation de handicap)
- 1 million pour le « Pass Education »
- 21 millions pour le financement des affaires sociales : destinés aux OLES et au STAFE
- 23,5 millions pour les chantiers de modernisation et organisation des élections.
Mme Carmona a confirmé son souhait de pouvoir disposer d’un poste de Secrétaire général de l’AFE à part entière, comme c’était le cas par le passé. L’organisation de l’AFE, le suivi des travaux et des recommandations, ainsi que la relation avec les élus – qui devra faire l’objet d’une Charte – justifient un poste entier (et non un demi-poste comme c’est actuellement le cas), qui sera directement rattaché à la Directrice des Français de l’étranger.
Mme Carmona a, sans aucun doute, réussi son « baptême du feu », inaugurant de meilleures relations avec les élus représentant les Français établis hors de France, ce qui constitue une excellente nouvelle.