Au premier semestre 2023, le déficit commercial s’est établi à 54 milliards d’euros connaissant un redressement spectaculaire sur les six premiers mois de l’année.
Ce sont plus de 147 900 entreprises françaises qui exportent. Pour atteindre 200 000 entreprises exportatrices en 2030, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger, Olivier Becht, a lancé le 31 août dernier le nouveau plan Export « Osez l’export » destiné en priorité aux PME et ETI.
Après la « stratégie de Roubaix » en 2018 qui a permis de structurer la Team France Export (Bpifrance, Business France, Régions, Chambres de commerce et d’Industrie…), ce plan à 125 millions d’euros a pour objectif de faire changer les habitudes et d’ancrer le réflexe export auprès des PME/ETI.
L’ASFE vous en précise le contenu.
Création du volontariat territorial de l’export
Sur le modèle du « volontariat international en entreprise », l’Etat va créer le « volontariat territorial de l’export » avec un dispositif d’aide à l’embauche pour l’engagement d’un jeune diplômé dédié au développement de la stratégie export. Ce dispositif sera proposé à toutes les nouvelles PME ou ETI accompagnées par Business France. Cette aide pourra atteindre jusqu’à 12 000 €, plafonnés à 50% des dépenses liées à la mission.
Renforcement du volontariat international en entreprise
Le VIE connaît un succès non démenti depuis sa création en 2000. L’Etat souhaite renforcer encore davantage l’intégration des volontaires issus des quartiers des politiques prioritaires de la ville ou de formations courtes en prenant en charge intégralement leurs deux premiers mois de mission.
Formation à l’export
Beaucoup d’entreprises manquent d’informations pour se lancer à l’international et l’offre actuelle de formation dédiées à l’export est peu lisible. Une Académie de l’export va recenser sur une plateforme unique les formations dispensées.
Plus en amont, l’accent sera mis sur les étudiants avec un renforcement des liens entre les formations d’enseignement supérieur et la Team France export, notamment par des accords de partenariats ou la création de modules dédiés.
Réflexe export au coeur des territoires
Seuls 20% des PME françaises exportent. Il s’agit d’identifier les entreprises qui ne font pas partie du portefeuille de la Team France Export et qui pourraient être préparées à l’export. En région, des « Journées de l’Export » réuniront les PME qui souhaitent aller à l’international, celles qui y sont déjà, les membres de la Team France Export et l’ensemble de ses partenaires (douanes, conseillers du commerce extérieur, OSCI). Le programme « Parlementaires pour l’export » piloté par Business France proposera aux parlementaires de sensibiliser les entreprises de leur territoire aux enjeux de l’export. Enfin, pour les entreprises situées dans les régions ultramarines, il s’agit de mieux les accompagner sur les marchés des pays voisins.
Salons internationaux
Les « Pavillons France » permettent de grouper un collectif d’entreprises françaises lors des rendez-vous internationaux. La participation à ces salons est souvent très onéreuse et les entreprises françaises sont peu aidées, contrairement à leurs voisines européennes qui perçoivent des subventions conséquentes. Le plan « Osez l’export » prévoit l’augmentation de la part de la subvention publique à 30% pour faire participer 5 000 entreprises par ans aux salons du programme « France Export » d’ici 2027.
Visibilité en ligne
Les entreprises françaises ne sont que peu représentées sur les grandes e-plateformes mondiales. Aujourd’hui, trois e-vitrines existent consacrées aux cosmétiques, à l’alimentation et aux vins et spiritueux. De nouveaux formats d’e-vitrines vont voir le jour. Par ailleurs des partenariats entre les grandes plateformes d’e-commerce et Business France vont être conclus pour assurer la mise en ligne et la valorisation des produits de 400 PME,
Marque France
Si la qualité des produits français est reconnue dans le monde entier, cette belle image ne bénéficie pas à tous les secteurs. Une marque France va voir le jour pour promouvoir le rayonnement des produits français.
Accords commerciaux
De nombreux accords commerciaux ont été conclus entre l’Union européenne et des Etats tiers permettant l’accès à de nouveaux marchés et la réduction des droits de douane. Toutefois, il a pu être constaté que le bénéfice de ces accords commerciaux n’est pas pleinement exploité par nos entreprises. Des modules de formations vont être créés pour mieux appréhender l’utilisation des accords commerciaux. En parallèle, un travail de sensibilisation sera effectué auprès des principales filières quant aux économies potentielles liées à ces accords.
« France 2030 Export »
Le plan France 2030 vise à développer sur le territoire national la compétitivité industrielle, les technologies d’avenir et les innovations de rupture. Les entreprises soutenues dans le cadre de ce plan n’ont, aujourd’hui, pas d’accompagnement dédié à l’export. Les PME lauréates de France 20230 bénéficieront désormais d’un suivi personnalisé par la Team France Export à un coût réduit de 50% sur la période 2023-2026.
Accompagnement booster
Le plan « Osez l’export » entend multiplier par deux le nombre de PME-ETI bénéficiant d’un accompagnement « booster » intensif pris en charge à 60% par l’Etat. Seront identifiées 200 entreprises à fort potentiel issues de secteurs porteurs : greentech, agritech, deeptech, healthtech qui pendant 12 mois seront accompagnées sur les zones géographiques à fort potentiel comme Indopacifique, Afrique, Amérique Latine et Pays du Golfe.
Meilleure connaissance du marché français par les acheteurs étrangers
Les acheteurs internationaux ne perçoivent pas bien l’attractivité de la France. Chaque année, 700 acheteurs étrangers seront invités à des évènements en France pour rencontrer des PME/ETI françaises. L’octroi du dispositif français d’assurance-crédit aux sociétés étrangères qui montent des projets à forte participation française sera désormais ouverts. Afin de mieux répertorier les fournisseurs français, des guides de l’export par filières vont être créés recensant les principales informations (taille, sous-secteur d’activité, expérience à l’export, localisation des guides de production). Enfin les règles du guide de la part française – qui mesure la valeur ajoutée du projet réalisée par l’entreprise sur le territoire national – seront simplifiées.
Extension des outils de financement de l’export
Aujourd’hui, les PME font peu appel aux offres assurances-export par manque de connaissance. Les offres d’assurance de cautions export seront désormais distribuées au niveau territorial pour des montants inférieurs à 800k€.
Par ailleurs, Bpifrance octroiera des crédits export pour des faibles montants (inférieurs à 1M€), ce que ne font aujourd’hui pas les banques commerciales.
Enfin, le financement de projets verts inférieurs à 50M€ seront garantie par Bpifrance via l’Assurance Export à condition qu’ils soient éligibles à la taxonomie européenne (la classification des activités économiques ayant un impact favorable sur l’environnement) et qu’il présentent une part française significative.