Tout en évacuant ses ressortissants du Soudan, où la guerre entre armée et paramilitaires fait rage depuis le 15 avril, la France a fermé son ambassade à Khartoum.
Depuis samedi 15 avril, deux généraux soudanais ont engagé une guerre fratricide pour le contrôle du pouvoir et de l’armée. Le pays, l’un des plus pauvres au monde, où la faim touche plus d’un habitant sur trois, est pris dans la tourmente des combats entre le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son numéro deux, devenu rival, Mohamed Hamdane Daglo, chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Guérilla urbaine, raids aériens et menaces par médias interposés… Le pays est désormais le théâtre de combats meurtriers qui poussent les populations locales et étrangères à fuir.
Activité diplomatique
Le 24 avril, dans un communiqué conjoint, le ministère des affaires étrangères et le ministère des armées ont annoncé la fermeture jusqu’à nouvel ordre de l’ambassade de France au Soudan. L’ambassade « ne constitue plus un point de regroupement pour les personnes souhaitant quitter Khartoum » précise le communiqué.
La chancellerie poursuivra ses activités depuis Paris, sous la responsabilité de l’ambassadrice Raja Rabia. « La France est mobilisée pour faciliter un cessez-le-feu et la reprise du processus de transition politique au Soudan » insiste le Quai d’Orsay, qui précise que Paris « soutient pleinement le mécanisme de coordination sous l’égide de l’Union africaine, de l’IGAD, de la Ligue arabe, de l’Union européenne et des Nations Unies« . Le communiqué appelle « toutes les parties à mettre fin aux combats, à permettre l’accès humanitaire, à épargner les populations civiles, et à revenir sur la voie du dialogue politique ».
Opération Sagittaire
Depuis la veille, la France, à l’instar d’autres pays, mettait en œuvre une « opération rapide d’évacuation » baptisée « Sagittaire ». Plusieurs avions ont quitté Khartoum permettant d’évacuer près de 400 personnes, dont les ressortissants français qui le souhaitaient – 250 Français vivent au Soudan – ainsi qu’un nombre significatif de citoyens d’autres pays, notamment européens (Allemagne, Autriche, Danemark, Finlande, Grèce, Hongrie, Italie, Irlande, Pays-Bas, Roumanie, Royaume-Uni, Suède, Suisse) mais également africains (Afrique du Sud, Burundi, Éthiopie, Lesotho, Maroc, Namibie, Niger, Ouganda, Rwanda, Soudan), d’Amérique (États-Unis, Canada) et d’Asie (Inde, Japon, Philippines).