Faut-il célébrer la Journée internationale des droits des femmes, alors que la question de leur liberté et indépendance devrait se poser tous les jours de l’année ? Les avis sont partagés.
Quoi qu’il en soit, c’est à chaque fois l’occasion de faire le point sur la progression de l’égalité des sexes. Dieu sait que celle-ci est loin d’être une réalité, surtout dans les pays au niveau de vie modeste et où sévissent des idéologies ou régimes politiques sectaires. Les femmes restent les premières victimes des guerres et elles sont sous-représentées dans les négociations diplomatiques.
« L’égalité entre les sexes s’éloigne de plus en plus », déplore le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, prenant l’exemple de l’Afghanistan où elles « ont été effacées de la vie publique ».« L’Afghanistan sous les talibans reste le pays le plus répressif au monde quant aux droits des femmes », a souligné aussi la cheffe de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan, Rosa Otounbaïeva. Les universités ont rouvert dans ce pays après la longue coupure hivernale, mais seuls les hommes ont pu passer leur seuil. Les filles ne sont plus autorisées à étudier depuis le retour au pouvoir des talibans, en août 2021. Démarche symbolique et inédite, l’Union européenne a pris des sanctions contre le ministre afghan de l’Enseignement supérieur, tenu pour responsable de la violation généralisée du droit des femmes à l’éducation. D’autres individus ou entités responsables de violations des droits des femmes en Iran, en Russie, au Soudan du Sud, en Birmanie ou en Syrie ont été également visés par ces sanctions.
Ailleurs dans le monde, des manifestations ont été interdites, comme au Pakistan, pays patriarcal, où les autorités ont justifié leur décision par les panneaux brandis par les manifestantes abordant des sujets souvent tabous comme le divorce, le harcèlement sexuel ou les menstruations. Au Mexique, c’est sous les slogans « Plus une seule femme assassinée » et « Contre la violence masculine et le travail précaire » qu’ont eu lieu les défilés. Dans ce pays, 969 féminicides ont été recensés en 2022, selon les chiffres officiels.
En Europe et Occident, les droits des femmes peuvent aussi être malmenés. On le constate en Hongrie ou en Pologne.
En France, sur le front économique, l’index égalité femmes/hommes au sein des entreprises a progressé en 2023. Chaque année au 1er mars, les entreprises de plus de 50 salariés doivent calculer et publier leur index. Celui-ci se mesure sur 100 points avec cinq critères: l’écart des rémunérations (40 points), des augmentations annuelles (20 points), des promotions (15 points), des augmentations au retour de congé maternité (15 points) ; la part des femmes dans les dix plus gros salaires (10 points) est également prise en compte.
L’autre front est la lutte contre les violences conjugales, véritable fléau dans notre pays comme partout. La Première ministre, Elisabeth Borne, a anticipé les conclusions d’une mission parlementaire qui sera dévoilée fin mars : elle a annoncé la création de 164 pôles judiciaires spécialisés dans ce domaine.
Et puis, c’est évidemment la défense du droit à l’avortement, remis en cause aux Etats-Unis par une décision de la Cour suprême, qui est au coeur du débat. Faut-il inscrire ce droit dans la Constitution française ? Les Sénateurs de l’ASFE ont voté pour.
L’équipe de l’ASFE