La semaine a commencé avec l’arrivée d’une nouvelle candidate dans la campagne présidentielle. Au terme de ce qui a été appelé une « primaire populaire », Christiane Taubira a été désignée comme la meilleure représentante de la gauche. Elle a obtenu la mention « bien plus », devant Yannick Jadot (« assez bien plus ») et Jean-Luc Mélenchon (« assez bien moins »). Anne Hidalgo a été qualifiée de « passable plus ». Un exercice aussi étrange qu’inédit auquel ont participé quelque 400 000 personnes.
Au-delà, cette primaire d’un nouveau type, lancée par le milieu associatif, apporte la preuve supplémentaire que la politique ne se fait plus aujourd’hui dans les partis. On le constate à gauche, où les formations constituées que sont le Parti socialiste, Europe Ecologie – Les Verts ou La France insoumise peinent chacune à se faire entendre et à promouvoir un candidat qui remporte l’adhésion. On l’observe également à droite où la présence de Eric Zemmour doit bien plus à l’équation personnelle de l’intéressé qu’à une structure militante organisée.
Cette tendance a commencé en 2017 avec Emmanuel Macron. Lui aussi a fait son chemin hors de sentiers battus pour être finalement élu. C’était le début de l’ère du « dégagisme » qui se poursuit donc cinq ans plus tard et qui pourrait continuer à rebattre les cartes de la politique française après la présidentielle d’avril prochain.
Dans ces conditions, des majorités nettes et fortes peuvent-elles se constituer pour gouverner ? Le président de la République sortant a réussi à en former une en 2017 autour de son mouvement En Marche. Rien ne dit pour autant que cela soit encore le cas à l’avenir. Certes, notre système institutionnel protège notre pays de la fragmentation de sa représentation parlementaire. Mais rien n’est impossible tant l’opinion publique elle-même n’obéit plus tout à fait au traditionnel clivage gauche – droite. On l’a vu avec les Gilets jaunes : les aspirations et revendications actuelles sont très disparates…
L’équipe de l’ASFE