Les images sont impressionnantes : des milliers de personnes, parmi lesquelles des enfants, sont actuellement amassées à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Six ans après la grande vague migratoire qui avait vu plus d’un million de personnes, venues essentiellement de Syrie et d’Irak, frapper aux portes de l’Union européenne, une nouvelle crise se profile, au moment où l’UE se caractérise davantage par sa fragilité que par la solidité de son union politique.
Ces migrants seraient-ils instrumentalisés ? C’est en tout cas ce que semble penser une grande partie des dirigeants européens, l’UE accusant le pouvoir biélorusse d’avoir provoqué cette situation et d’organiser les passages à la frontière avec la Pologne, pour se venger des sanctions économiques qui ont été mises en œuvre à son égard, visant à condamner la répression intérieure. Sauf que ce bras de fer peut durer longtemps : de nouvelles mesures de rétorsion ont été décidées lundi. Un message de fermeté qui a été suivi d’effet, puisque d’ores et déjà les Emirats arabes unis – après la Turquie la semaine dernière – ont fermé aux ressortissants afghans, syriens, yéménites et irakiens la possibilité d’embarquer sur des vols à destination de la Biélorussie.
Le rôle de la Russie dans cette affaire suscite également de nombreuses inquiétudes. Dans cette affaire géostratégique, l’opinion publique européenne sera déterminante. La politique à mener à l’égard des migrants est un des sujets sur lesquels les pays européens se divisent le plus, et cette crise vient s’ajouter à la précédente, qui est loin d’être résorbée et à déjà provoqué les réactions que l’on connaît. Pologne, Hongrie, Tchéquie opposent désormais à ces flux migratoires une hostilité musclée – la Pologne est même en train de construire un mur sur sa frontière orientale – tandis que les gouvernants de la vieille Europe, la France en premier lieu, veillent tant bien que mal à respecter un devoir d’hospitalité et d’accueil aux populations en détresse. C’est sans compter sur la campagne présidentielle qui débute dans notre pays, marquée par un morcellement des forces politiques sans précédent. Or n’oublions pas cette phrase de Metternich : « Quand Paris s’enrhume, l’Europe prend froid. » Le mur, en Europe, aura toujours un autre sens que sur un autre continent. L’Union européenne peut-elle se permettre une nouvelle crise ? Rien n’est moins sûr. Il le faut pourtant.
L’équipe de l’ASFE
Mais il n’y a plus de raison de se poser des questions. Il est évident que les flux migratoires sont dirigés vers l’Europe pour la déstabiliser ! Nous acceptons toujours plus de personnes incapables de vivre et s’occuper de leurs affaires dans leurs pays. Bravo à la Pologne de constituer un rempart mais soutenons aussi l’Italie qui doit faire face à des vagues migratoires qu’elle a de la peine à gérer.
« devoir d’hospitalité et d’accueil » : mais sur quelle planète vivez-vous ? Dans quels rêves humanistes êtes-vous encore ?