Après six mois de fermeture, la rentrée des 534 établissements scolaires du réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger ne se fait pas sans appréhension. Le discours de rentrée du directeur de l’AEFE, Olivier Brochet est venu rappeler les enjeux et défi de cette nouvelle année, tout en soulignant les incertitudes sur son déroulé.
Une fin de l’année scolaire du réseau de l’AEFE prématurée
L’arrêt prématuré de l’année – pour certains dès le mois de janvier – en raison de la pandémie mondiale a contraint le réseau des établissements à organiser l’enseignement à distance. Plus de 90 000 actions de formation ont eu lieu dans le réseau pour permettre la mise en place et la réalisation de la continuité pédagogique. A la rentrée, une enquête quant à la qualité de ce soutien pédagogique sera menée auprès des enseignants, des élèves et parents afin d’identifier les points d’amélioration.
Malgré les modalités d’enseignement altérées, les établissements ont su maintenir de très bons résultats : 99% des élèves du rythme nord ont obtenu leur baccalauréat à la session de juin 2020, 85% d’entre eux ont obtenu une mention dont 33% de mentions « très bien ». L’AEFE, en lien avec le ministère de l’Education nationale, s’attèle à préparer la session des examens en septembre pour les candidats libres ainsi que les examens des élèves du rythme sud qui se dérouleront en décembre.
Les conditions de rentrée pour les établissements scolaires
Trois scénarios de rentrée se dessinent : présentiel, à distance ou hybride (avec rotation des élèves). Les modalités de rentrée ne dépendent ni des établissements, ni de l’AEFE mais des décisions et des pratiques des pays accueil. Le protocole adopté par l’établissement doit être néanmoins validé par l’ambassade puis par l’AEFE.
Selon les estimations, 2/3 des établissements du réseau seront en mesures de faire une rentrée en présentiel. Notamment l’Europe, l’Asie, l’Afrique, Mahgreb (Maroc exclu), Madagascar (Tananarive exclu). Tandis que le Moyen-Orient, le Proche-Orient et les Amériques seront en « distanciel » pour le moment. Les élèves des établissements du rythme Sud d’Amérique latine ne pourront, eux, a priori pas rentrer avant Noël. Le Pérou a d’ores et déjà annoncé qu’aucune rentrée scolaire ne pourra être organisée avant le mois de février.
Les établissements devront faire preuve d’agilité, de souplesse et de réactivité pour passer d’un scénario à l’autre en fonction de l’évolution de la situation dans les pays.
Les difficultés financières des familles
Dès le début de la crise sanitaire, l’AEFE a écarté la possibilité d’annulation des frais de scolarité, pouvant mettre en danger l’équilibre du réseau. De nombreuses familles en difficulté ont tiré la sonnette d’alarme concernant leur capacité à subvenir aux écolages de leurs enfants. L’AEFE a, au cas par cas, accordé un échelonnement des paiements ou des remises sur les frais de scolarité du troisième trimestre. L’Etat a également voté l’octroi de bourses exceptionnelles à hauteur de 50 millions supplémentaires pour les familles française ainsi que 50 millions pour les familles étrangères qui transiteront par les établissements. Pour les bourses régulières, la commission nationale des bourses n°1 (CNB1) est prévue les 30 et 1er octobre et la CNB2 est prévue les 9 et 10 décembre.
Des effectifs incertains
Les effectifs pour cette rentrée scolaire sont difficiles à prévoir car il faut distinguer entre la simple inscription et le paiement effectif des frais de scolarité. A ce stade, la baisse des effectifs pourrait être de l’ordre de 12 000 élèves à la rentrée (dont la moitié au Liban). Il faudra attendre le retour de la première enquête de rentrée avant de connaître la situation exacte. Toutefois, le réseau conserve son attractivité : 14 nouveaux établissements ont intégré le réseau homologué, soit 5.000 élèves supplémentaires.