Le glyphosate est un désherbant dans le Round Up de Monsanto : plus de 700 000 tonnes en sont vendues dans le monde chaque année dont 9 100 en France. Interdit en France d’achat et d’utilisation pour les particuliers depuis le 1er janvier 2019 et dans les jardins publics, il demeure employé par les agriculteurs et se retrouve ainsi dans la plupart de notre alimentation. Malgré la dangerosité du produit, l’UE a renouvelée en 2017 sa licence d’exploitation pour cinq ans se fiant à un rapport d’évaluation largement plagié sur un dossier préparé par les lobbyistes de Monsanto. A l’inverse, le Centre International de Recherche contre le Cancer et l’OMS, en se fondant sur des études scientifiques indépendantes, ont classé la substance cancérogène pour l’animal, génotoxique ( modifiant la structure ADN) et cancérogène probable pour l’homme.
Une interdiction à venir en France
Emmanuel Macron a déclaré l’an dernier vouloir son interdiction d’ici trois ans et que des solutions alternatives soient trouvées. En septembre 2018, les députés français ont rejeté à l’Assemblée nationale l’inscription dans la loi de la date de sortie complète du glyphosate. Evelyne Renaud-Garabedian, notre Sénateur, s’était prononcée pour l’interdiction lors du passage de cette loi au Sénat.
Mardi dernier, le tribunal administratif de Lyon vient d’annuler l’autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360, estimant que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail avait « commis une erreur d’appréciation au regard du principe de précaution » en l’autorisant.
Dans le monde
L’Argentine est le premier utilisateur de glyphosate au monde avec 300 000 tonnes utilisées chaque année.Trois enquêtes indépendantes réalisées sur ce territoire ont abouti à une même conclusion : la relation inquiétante entre glyphosate et santé humaine avec des cas de cancers, multipliés par 3 en 10 ans, devenus première cause de mortalité. Fabian Tomasi a incarné une victime emblématique de la lutte dans le pays, mort en raison de son exposition au glyphosate, lors de son emploi comme ouvrier agricole.
De nouvelles plaintes déposées
Aux Etats Unis, 4 000 plaintes ont été déposées contre Monsanto. Celle de Dwayne Johnson, atteint d’un cancer, a abouti à la condamnation de Monsanto, obligeant le groupe à lui verser plus de 289 millions de dollars. Un appel de la décision a été fait et la somme réduite à 78 millions.
Côté français, un syndicat apicole a porté plainte, après la découverte de glyphosate dans le miel, substance également responsable de la disparition des abeilles.
Le mouvement des « pisseurs involontaires de glyphosates« , désireux d’analyser le taux de glyphosate présent dans leur urine, a fait grand bruit en octobre dernier. Ceux qui le souhaitaient pouvaient – sous réserve de payer 135 euros en plus des 85 nécessaires à l’envoi de leurs analyses dans un laboratoire en Allemagne – se joindre aux plaintes déjà déposées pour » atteinte à l’environnement », « mise en danger de la vie d’autrui » et « tromperie aggravée ».
Des pétitions en ligne ont également été lancées par Foodwatch, Générations futures et la Ligue contre le cancer ou encore Nous voulons des Coquelicots appelant à l’interdiction définitive de l’utilisation des pesticides dont le glyphosate.
Sources :
Le Monde ( articles sur l’historique du débat sur le glyphosate ici et ici)
France TV sur l’annulation de l’autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360