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Conditions et modalités d’acquisition de la nationalité française

Le droit français définit la nationalité comme le lien juridique qui rattache une personne physique à un État et qui consacre l’appartenance de cette personne à la population constitutive de cet État. La nationalité peut être attribuée à la naissance ou acquise au cours de la vie. L’ASFE revient sur les différents modes d’acquisition et les démarches à accomplir.

Acquisition par déclaration

Par naissance et résidence 

Les acquisitions par déclaration à raison de la naissance et de la résidence en France rélèvent du ministère de la Justice. Deux situations sont à distinguer :

Entre 16 et 18 ans : L’enfant né en France de parents étrangers peut devenir français à partir de l’âge de 16 ans en réclamant la nationalité française par déclaration, si, au moment de cette déclaration :

– il réside en France ;

– et s’il a eu sa résidence habituelle en France pendant une période continue ou discontinue d’au moins 5 ans, depuis l’âge de 11 ans.

Entre 13 et 16 ans : Les parents étrangers (ou tuteurs) d’un enfant né en France, âgé d’au moins 13 ans et qui réside habituellement en France depuis l’âge de 8 ans, peuvent réclamer, au nom de l’enfant, la nationalité française par déclaration.

Pour les conditions d’acquisitions de la nationalité française des enfants adoptés ou recueils par une institution française vous pouvez consulter cet article ASFE.

Par mariage

Un étranger qui épouse un(e) Français(e), peut, quatre ans après la célébration du mariage, déposer une demande de nationalité française à condition : 

Le délai de communauté de vie passe de 4 à 5 ans si l’étranger ne peut prouver sa résidence en France depuis trois ans ou l’inscription de son conjoint au Registre consulaire.

NB : le mariage célébré à l’étranger doit avoir fait l’objet d’une transcription préalable sur les registres de l’état civil français.

Par liens familiaux

Les ascendants de Français

Les ascendants directs de français âgés d’au moins 65 ans et justifiant d’au moins 25 ans de résidence régulière en France peuvent déposer une demande de nationalité française.

Les frères et sœurs de Français

Les frères et sœurs d’une personne ayant acquis la nationalité française en raison de sa naissance en France et de sa résidence habituelle en France depuis l’âge de onze ans, peuvent eux-mêmes acquérir la nationalité française :

Acquisition par naturalisation

Un étranger majeur, résidant en France de façon habituelle, continue et régulière depuis 5 ans et ne possédant pas de casier judiciaire peut déposer une demande de naturalisation. Il doit justifier d’un niveau de français suffisant et disposer de certaines connaissances sur l’histoire, la culture et la société française. Il doit adhérer aux principes et valeurs essentiel de la République. L’insertion professionnelle constitue également une condition essentielle de l’intégration. `

NB : Aucune durée minimale de résidence n’est exigée pour les personnes ayant le statut de réfugié, pour celle venant d’un pays francophone et dont le français est la langue maternelle, pour celle venant d’un pays francophone et ayant été scolarisé au moins 5 ans dans un établissement enseignant en langue française, pour celle ayant effectué leur service militaire dans l’armée française, pour celle s’étant engagé dans l’armée française ou dans une armée alliée en temps de guerre, pour celle ayant rendu des services exceptionnels à la France. 

Une durée minimale de deux ans de résidence en France est exigée pour les personnes ayant obtenu un diplôme d’un établissement d’enseignement supérieur français après deux ans d’études, pour celle pouvant rendre ou ayant rendu des services importants à la France, pour celle ayant accompli un parcours exceptionnel d’intégration (activités ou actions accomplies dans les domaines civique, scientifique, économique, culturel ou sportif…)

Par dérogation, un étranger résidant à l’étranger peut être naturalisé sous réserve de remplir une de ces conditions :

– exercer une activité professionnelle publique ou privée pour le compte de l’État français ou d’un organisme dont l’activité présente un intérêt particulier pour l’économie ou la culture français ;

– séjourner à Monaco ;

– Avoir accompli le service national ou être engagé dans une formation régulière de l’armée français ;

– Être volontaire du service national.

N.B : L’enfant mineur dont l’un des deux parents acquiert la nationalité française, devient français de plein droit s’il a la même résidence habituelle que ce parent ou s’il réside alternativement avec ce parent dans le cas de séparation ou divorce. Ces dispositions ne sont applicables à l’enfant d’une personne qui acquiert la nationalité française par décision de l’autorité publique ou par déclaration de nationalité que si son nom est mentionné dans le décret ou dans la déclaration du parent.

La naturalisation peut être accordée à l’enfant mineur resté étranger, alors que l’un de ses parents a acquis la nationalité française, s’il justifie avoir résidé en France avec son parent devenu français durant les 5 années qui précèdent le dépôt de la demande.

Perte de la nationalité par désuétude : la notion d’ascendants inclut les grands-parents 

L’article 30-3 du Code civil, dispose que « Lorsqu’un individu réside ou a résidé habituellement à l’étranger, où les ascendants dont il tient par filiation la nationalité sont demeurés fixés pendant plus d’un demi-siècle, cet individu ne sera pas admis à faire la preuve qu’il a, par filiation, la nationalité française si lui-même et celui de ses père et mère qui a été susceptible de la lui transmettre n’ont pas eu la possession d’état de Français. Le tribunal devra dans ce cas constater la perte de la nationalité française, dans les termes de l’article 23-6 ».

Un individu peut donc établir sa nationalité française en prouvant, pour lui-même, ainsi que pour ses ascendants, sa possession d’état de français. C’est concernant la preuve, par filiation, de la nationalité française, que la Cour de cassation est récemment venue préciser les conditions de recevabilité ou de désuétude de celle-ci.  

Par un arrêt du 17 mai 2023, elle considère qu’est recevable la preuve de la nationalité française d’une demanderesse qui revendiquait la nationalité française par filiation dès lors que cette dernière démontrait que sa grand-mère paternelle avait résidé en France au cours des cinquante dernières années. Aux termes de cette solution, la notion d’« ascendants », au sens de l’article 30-3 du code civil, ne se limite donc pas aux parents mais inclut aussi les grands-parents. 

Justificatif du niveau de connaissance de la langue française

Afin de devenir français par naturalisation ou au titre d’un mariage avec un conjoint français, le demandeur doit justifier d’un niveau B1 (oral et écrit) de connaissance de la langue française comme défini par le cadre européen commun de référence pour les langues du Conseil de l’Europe (CECRL).

Cela signifie :

Les diplômes et attestations suivants permettent de justifier un niveau B1 oral et écrit du CERL :

Il est à noter que les attestations délivrées par l’OFII ne sont pas acceptées pour les dossiers d’accès à la nationalité française.

Les personnes titulaires du document suivant sont dispensées de produire un certificat de langue française :

Entretien règlementaire avec un agent de la préfecture de police

Les candidats à la naturalisation ou les conjoints étrangers de de Français sont appelés à passer un entretien règlementaire devant un agent de la préfecture de police de leur lieu de résidence. Selon l’article 21-24 du code civil, cet entretien a pour objectif de vérifier que le demandeur :

Le livret du citoyen illustre le niveau des connaissances attendues et les sujets principaux sur lesquels l’entretien peut porter.

À titre d’exemple, peuvent faire partie de l’entretien les sujets suivants :

Les documents à fournir pour une demande de naturalisation française

Les documents suivants sont à fournir dans tous les cas pour une demande de naturalisation :

Les justificatifs à fournir sont :

Si le demandeur habite en France depuis moins de 10 ans, un extrait original de casier judiciaire étranger doit aussi être fourni (sauf dans le cas des personnes réfugiées).

Il est à noter qu’une traduction en français de tout document étranger est requise. La traduction doit être faite par un traducteur agréé (les coûts et les délais dépendent des traducteurs). Une liste des traducteurs agréés est disponible sur le site de la Cour de cassation.

Certains documents étrangers doivent être légalisés ou apostillés afin de les authentifier. Il convient de se renseigner auprès de l’ambassade ou consulat de votre pays d’origine.

Un simulateur permet d’avoir une liste personnalisée des documents à fournir pour une demande de naturalisation.

Comment transmettre un dossier ?

Les services en charge d’instruire une demande de nationalité française sont les plateformes d’accès à la nationalité française.

41 plateformes d’accès à la nationalité française implantées en métropole et sur les territoires ultra marins instruisent les demandes d’accès à la nationalité française. La plateforme à laquelle vous êtes rattaché dépend de votre lieu de résidence. Vous trouverez ici la carte interactive des plateformes et les modalités de dépôt.

Depuis l’étranger,  le dossier est à déposer auprès d’un consulat français.

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