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CNF : la réponse du garde des Sceaux sur les délais et conditions d’obtention  

Quels sont les délais et conditions d’obtention du certificat de nationalité française (CNF) auprès du pôle de la nationalité française du tribunal d’instance de Paris ? En décembre dernier, le sénateur Jean-Pierre Bansard a interrogé sur ce point le garde des Sceaux, ministre de la Justice. Sa question vient d’obtenir une réponse. 

Le garde des sceaux rappelle que depuis le 1er septembre 2022, “le traitement des demandes de certificat de nationalité française est réformé. En effet, le décret n° 2022-899 du 17 juin 2022 relatif au certificat de nationalité française a créé un nouvel article 1045-1 du code civil, aux termes duquel les demandes de certificat de nationalité française sont présentées au moyen d’un formulaire Cerfa et accompagnées de pièces justificatives, répondant à certaines exigences. 

Pièces justificatives à fournir 

Le requérant doit déclarer une adresse électronique permettant au greffe de lui transmettre ses communications. La liste des pièces à produire est fixée par un arrêté du 12 août 2022, et les pièces complémentaires susceptibles d’être demandées dans le cadre de l’instruction de la demande sont fonction des textes applicables à la situation du demandeur et, s’il y a lieu, à celle de ses ascendants, qu’il appartient au directeur des services de greffe judiciaires de déterminer.  

Délais d’obtention 

D’après le Ministre, “une réponse est apportée dans les six mois dès lors que le dossier est complet (délai prorogeable deux fois pour les besoins de l’instruction ; par exemple en cas de demande d’authentification) ; l’absence de décision à l’issue du délai vaut rejet de la demande et ouvre une voie de recours. Cette nouvelle procédure encadrant la demande de certificat de nationalité française devrait permettre “une réduction des délais de traitement.  

Les effectifs du tribunal d’instance de Paris  

S’agissant plus spécifiquement du tribunal judiciaire de Paris, son service de la nationalité dispose d’une compétence élargie pour délivrer des CNF aux personnes suivantes :  

À l’occasion du regroupement des tribunaux d’instance d’arrondissement de Paris, du pôle et du service de la nationalité en un unique tribunal d’instance de Paris en 2018, le Ministre précise que “50 emplois de greffes ont spécifiquement été dédiés au pôle de la nationalité, couvrant ainsi la charge de travail pour les personnels de greffe en charge du traitement de cette matière”.  

Si l’activité du service traitant de la nationalité a augmenté depuis 2016, la fusion des greffes des juridictions de première instance, effective depuis le 1er janvier 2020, regroupe en une même équipe de travail les effectifs des greffes du tribunal de grande instance, du tribunal d’instance et du Conseil de prud’hommes.

Elle apporte pour les juridictions un greffe renforcé par la mutualisation des moyens humains. “Dès lors, le greffe du service de la nationalité du tribunal judiciaire de Paris est aujourd’hui commun à celui de l’ensemble de la juridiction”, explique le garde des sceaux. En application de l’article 123-16 du code de l’organisation judiciaire, “l’affectation et donc la répartition des effectifs à l’intérieur des divers services sont fixées par le directeur de greffe, sous le contrôle des chefs de juridiction” précise-t-il.

Les effectifs de greffe

La circulaire de localisation des emplois au titre de l’année 2022 fixe l’effectif de fonctionnaires du greffe du tribunal judiciaire de Paris à 1 043 agents, couvrant ainsi la charge de travail du greffe de l’ensemble de la juridiction. “À ce jour sont vacants 127 postes, répartis de la manière suivante : un poste de directeur fonctionnel, six postes de directeurs des services de greffe, cinq postes de greffiers fonctionnels, 39 postes de greffiers, six postes de secrétaires administratifs, 54 postes d’adjoints administratifs et 25 postes d’adjoints techniques” résume le Ministre.  

La juridiction dispose en outre d’un surnombre de 10 contractuels. La juridiction a bénéficié de l’arrivée de deux greffiers, d’un secrétaire administratif et de deux adjoints administratifs au 1er mars 2023 à la suite des campagnes de mobilité du deuxième semestre 2022. Il est en outre prévu l’arrivée de 5 directeurs des services de greffe en sortie d’école le 1er mars 2023 (en pré affectation dans la juridiction depuis le 7 novembre 2022), de 36 greffiers entre le 6 mars et le 6 juin 2023 et d’un adjoint administratif au 1er avril 2023 à la suite du recrutement sans concours.  

Postes vacants 

Le garde des sceaux précise par ailleurs que “les postes vacants au sein du greffe du tribunal judiciaire seront pris en compte dans le cadre des prochaines opérations de mobilité et de recrutement”. Dans le cadre des campagnes de mobilité, ces postes peuvent faire l’objet de fiches de poste spécifique et, pour certains corps, ces postes peuvent être soumis à entretien préalable de recrutement afin de tenir compte de l’expertise technique et juridique requises, permettant ainsi de ne retenir que les candidats disposant du profil et des compétences adéquates.  


Par ailleurs, les chefs de la cour d’appel de Paris ont la possibilité d’affecter dans les juridictions concernées des personnels placés du ressort pour résorber, le cas échéant, un stock jugé trop important.  

Un accueil spécifique pour les demandeurs de CNF 

En parallèle, “le tribunal judiciaire de Paris a mis en place une organisation spécifique pour traiter les demandes de délivrance d’un CNF”, indique le garde des sceaux. Un accueil spécifique est prévu pour les justiciables au tribunal judiciaire de Paris. Le matin, l’accueil réceptionne les documents ou formulaires au guichet et reçoit en rendez-vous pour remettre les CNF ou les refus de CNF. 

Elaborés dans le cadre de la réforme applicable au 1er septembre 2022, le formulaire Cerfa et la notice détaillée permettront de limiter le nombre de dossiers incomplets, de manière à réduire les délais de traitement. Le Ministre rappelle que “si le formulaire peut être rempli en ligne ou de manière dématérialisée, il est rappelé aux justiciables qu’en l’absence de déclaration d’adresse électronique, la demande est irrecevable”.   

Enfin, le garde des sceaux signale que le tribunal judiciaire de Paris a mis à jour les informations figurant sur ses sites internet et intranet, pour intégrer les modifications induites par la réforme entrée en vigueur le 1er septembre 2022. Ces évolutions normatives et les diligences accomplies par le tribunal judiciaire de Paris “devraient permettre une réduction des délais de traitement des demandes de CNF”.  
 


 

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