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MàJ : Motifs impérieux pour sortir ou entrer en France (uniquement pour les pays extérieurs à l’espace européen)

MàJ du 12/03/2021 : Suspension du régime des motifs impérieux après une décision du Conseil d’Etat

Le décret n° 2021-99 du 30 janvier 2021 précise que les voyages en France en provenance d’un pays extérieur à l’espace européen(pays de l’Union, européenne, Andorre, l’Islande, le Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Martin, le Saint-Siège et la Suisse sont donc exclus) « sont interdits, sauf s’ils sont fondés sur un motif impérieux d’ordre personnel ou familial, un motif de santé relevant de l’urgence ou un motif professionnel ne pouvant être différé ». L’ASFE fait le point sur ce que nous savons (et ce que nous ignorons) de ce régime des motifs impérieux.

Un décret qui paraîtra vendredi 12 mars au Journal officiel vient mettre fin au régime des motifs impérieux pour les déplacements en provenance ou vers l’Australie, la Corée du Sud, Israël, le Japon, la Nouvelle Zélande, le Royaume-Uni, Singapour. La présentation d’un test PCR négatif de moins de 72 h sera encore indispensable.

Liste indicative

Une liste indicative de ces motifs impérieux a été annexée aux attestations dérogatoires de déplacement international.

Motifs impérieux d’ordre personnel ou familial :

Cette liste étant indicative, vous pouvez faire valoir des motifs en dehors de ceux mentionnés.

Contrôle des motifs impérieux

A l’embarquement vers la France, c’est la compagnie aérienne qui vérifie les justificatifs. Il est recommandé de prévoir une traduction du document même si la procédure ne le précise pas, afin qu’il soit intelligible par le personnel de la compagnie.

N.B : Une fois sur le sol français, aucun citoyen français ne pourra être refoulé du sol français et renvoyé dans son pays de résidence.

Pour tout motif impérieux non cités, il est conseillé de prendre attache avec la compagnie aérienne quelques jours avant le départ pour valider les documents.

A la sortie du territoire, c’est la police aux frontières (PAF) qui appréciera le motif invoqué et les justificatifs. Il est recommandé de posséder une traduction des justificatifs si ceux-ci sont en langue étrangère (les langues les plus courantes comme l’anglais et l’espagnol étant admises).

La possibilité de sortie du territoire ne dépend pas du passeport présenté. Ainsi, si vous possédez la nationalité du pays dans lequel vous souhaitez vous rendre, il faudra néanmoins présenter un motif impérieux (et les justificatifs afférents) pour pouvoir partir.

Incertitudes

De nombreuses incertitudes demeurent quant au régime des motifs impérieux et notamment quant à leur appréciation par les compagnies aériennes auxquelles le gouvernement à délégué cette tâche, et qui pourraient se montrer plus sévères et rigides par peur de sanctions (comme la suspension de leur autorisation d’exploitation du trafic aérien).

Depuis l’entrée en vigueur de ces nouvelles mesures, Evelyne Renaud-Garabebian, a demandé au ministre de l’Intérieur des précisions quant à certaines situations particulières :

Autre question en suspens, celle du laissez-passer dérogatoire pour un conjoint étranger dans le cas de couple binational non marié ou pacsé. Ce laissez-passer dérogatoire a été mis en place à partir de l’été dernier pour permettre aux couples de se retrouver. Evelyne Renaud-Garabedian a souhaité savoir si les laissez-passer déjà délivrés par les consulats permettaient une entrée sur le territoire français sachant que beaucoup de détenteurs de cette autorisation ont déjà pris leurs billets d’avion.

Elle a également demandé au ministre de l’Europe et des affaires étrangères si le traitement des demandes de ces laissez-passer était pour le moment suspendu et plus généralement celui des visas pour la France (visa court et long séjour) (voir la question ici).

Elle a également demandé au ministre de l’Intérieur quelles étaient les voies de recours possibles lorsqu’un voyageur souhaitant se rendre dans notre pays se voit refuser l’embarquement par la compagnie aérienne (voir la question ici).

Référé-suspension

Un référé-suspension contre ces dispositions a été déposé au Conseil d’Etat le 3 février dernier. L’auteur du référé estime que si la loi peut restreindre – de façon strictement proportionnée aux risques sanitaires encourus et appropriée aux circonstances de temps et de lieu – le droit de quitter le territoire français pour des ressortissants français, ou le droit d’aller et venir sur le territoire national, il est impossible d’interdire à un ressortissant français de revenir en France.

Le Conseil d’Etat a obligation de se prononcer sur le fond (droit fondamental d’un ressortissant à revenir sur le territoire national) mais également sur l’urgence. Pour cette procédure, la décision devrait être connue d’ici la mi-mars.

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