Véritable référence en matière d’expatriation au quotidien, FemmExpat est un site qui fédère la communauté des femmes expatriées en diffusant de l’information pour accompagner les femmes, les familles et les entreprises dans l’aventure de l’expatriation. Rencontre avec l’une de ses deux co-dirigeantes, Alix Carnot.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Alix Carnot et je suis Directrice associée d’Expat Communication. À l’origine, je suis une pure parisienne. Tous mes grands-parents sont d’authentiques parisiens. C’est à la fois rare et risqué. J’étais bien consciente des limites que cela posait et je me suis dit qu’il fallait absolument que je parte loin pour me défaire de ce tropisme parisien un peu trop accentué.
Ma première destination a été La Rochelle, ça a été le plus dur ! Pour la suite, j’étais mieux préparée et avec mon mari, on a déménagé 8 fois en 15 ans entre la France et l’étranger. On a notamment vécu en Australie, en Espagne et en Italie, à chaque fois dans des grandes villes. Mais c’était des capitales administratives, comme Rome, et il ne s’y passait pas grand chose économiquement.
Pendant ce laps de temps, nous avons eu 4 enfants. Autant vous dire que je n’avais pas mis toutes les chances de mon côté pour réussir. La coupe du conjoint-suiveur, je l’ai bue jusqu’à la lie !
Comment avez-vous fait pour y arriver ?
Le fait de me prendre beaucoup de portes m’a permis de décortiquer l’expérience et de m’interroger sur mes difficultés. Pourquoi est-ce que je trouvais cette expérience de conjoint-suiveur aussi dure ? J’ai observé ceux qui avaient réussi leur expatriation et me suis demandée quels étaient les facteurs qui facilitaient la trajectoire des conjoints expatriés.
C’est ainsi devenu mon activité, à titre associatif, pendant que j’étais à l’étranger. Au départ, j’aidais mes amis à trouver du travail là où ils étaient ainsi que des conjoints ou des francophones à se repositionner dans leur carrière. En parallèle, je travaillais dans le développement des talents.
Et puis, vous êtes rentrée en France…
C’était en 2013. J’ai vécu ce retour comme un moment solennel. Comme jusqu’ici je bougeais tout le temps, j’avais le sentiment que ce que je faisais n’avait pas d’incidence, que c’était provisoire. Mais en France, c’était différent, c’était pour toujours. Il fallait faire quelque chose d’utile.
À ce moment-là, la question de la carrière du conjoint-expatrié avait du sens professionnellement pour moi. Je voulais travailler là-dedans d’une façon ou d’une autre. C’est comme cela que j’ai rencontré FemmExpat.
J’ai eu le coup de foudre pour cette société et ses deux co-fondatrices. En une demi-heure de conversation, on s’est dit que j’allais reprendre l’entreprise. On ne savait pas encore selon quels termes, mais on en était sûre. Je l’ai finalement reprise avec mon associée, Stéphanie Merlant, en novembre 2017 après 3 ans de transition.
Comment a évolué FemmExpat depuis ses débuts ?
La société Expat Communication, structure mère de FemmExpat, a été créée en 2001 par deux femmes : Corinne Tucoulat et Sabine David. Leur constat de départ était de se dire : “On ne naît pas expatrié, on le devient”. Quand on est arrivé, il s’agissait d’un web magazine de l’expatriation au féminin, un partenaire de l’expatriation des femmes francophones, qu’elles soient conjoints suiveurs, expats seules ou elles-mêmes suivies par leurs familles.
En cela, cela n’a pas tellement changé. On a simplement renforcé les questions de carrières, d’entreprenariat et tout ce qui touche au travail des femmes. L’expatrié des années 2000 étaient encore beaucoup un expat d’entreprise, avec un conjoint qui n’avait financièrement pas besoin de travailler. Aujourd’hui 90% des expatriés partent de leur propre chef. Il est donc nécessaire que le conjoint travaille. Et puis, depuis notre arrivée, on a beaucoup développé le baromètre Expat communication.
À qui s’adresse ce site et quelles informations peut-on y trouver ?
Être expat, c’est un art de vivre. Il y a des gens qui ont spontanément les clés, ceux-là n’ont pas tellement besoin de nous. Mais beaucoup ne les ont pas et ont besoin qu’on les conseille. Certains y laissent des plumes, je pense notamment aux couples qui explosent, à la maltraitance, au chômage. C’est pourquoi ce sont des sujets centraux pour FemmExpat.
Notre travail, c’est de faire connaitre des ressources pour toutes les situations que peuvent connaitre les femmes francophones à l’étranger : carrière, entreprenariat, bien-être, enfants, couple. La question du couple est fondamentale. Un divorce, par exemple, est toujours compliqué ; mais en expatriation, tout est multiplié par un facteur de complexité.
Vous proposez également une Newsletter. À qui s’adresse-t-elle et que contient-elle ?
On l’envoie deux fois par semaine, le mardi et le vendredi. On y trouve des informations pratiques et psycho. C’est d’ailleurs la spécificité de la ligne éditoriale de FemmExpat, qui est un magazine féminin, où les sujets sont traités sous l’angle de l’expatriation. Cela va de comment livrer des fleurs made in France à sa maman à des questions plus profondes sur l’impact d’une expatriation sur l’adolescence, ou encore sur comment garder le moral en période de recherche d’emploi.
On s’adresse à toutes les personnes qui souhaitent suivre notre actualité ou pour qui cela représente un lien avec leur communauté d’origine. Parmi nos lecteurs, beaucoup sont expatriés depuis très longtemps et ne voient pas souvent des francophones.
Vous publiez aussi des guides…
Il y avait tellement d’articles sur FemmExpat qu’on avait besoin de clés d’entrée pour retrouver l’essentiel en quelques pages. Le premier est très général, c’est le Guide de l’expatriation. 80 pages avec des données chiffrées, des témoignages, l’essentiel de la théorie et plein de ressources pour aller plus loin.
Nous avons également publié des guides thématiques : le Guide de la carrière en expatriation, le Guide de l’expatriation au féminin, le Guide de la scolarité internationale, Blossoming in France – un guide pour ceux qui arrivent en France, qu’ils soient étrangers ou français de retour – et on s’apprête à publier le Guide vers une expatriation durable pour traiter en profondeur des questions d’écologie et d’expatriation. Tous nos guides sont réactualisés tous les ans.
Au-delà du volet éditorial incarné par FemmExpat, que faites-vous au sein d’Expat Communication ?
La mission d’Expat Communication est d’identifier et transmettre les clés d’une expatriation réussie. Pour ce faire, cela passe d’abord par le baromètre Expat Communication. Il ne peut pas y avoir de conseils ou de formations sans datas. Ce baromètre est donc au cœur de notre mission. Quatre fois par an, on interroge les expatriés sur l’impact de la mobilité internationale sur leur vie et leur carrière. Ce baromètre nous permet entre autres d’alimenter nos éditoriaux, nos guides et nos articles sur le site.
On propose aussi des formations autour de l’expatriabilité : qu’est-ce que cela fait d’être un expat ? Comment vit-on cette expérience ? Comment on s’y prépare etc. Il y a également des formations interculturelles et des services autour de la carrière à l’étranger, notamment lorsqu’il s’agit d’aider un conjoint à trouver du travail ou trouver un projet professionnel. Nous travaillons avec une quarantaine de coachs – tous d’anciens expatriés – que nous formons et surpervisons à la Coach academy, une entité que nous avons créé à cette fin.
Enfin, nous avons développé le Club ExpatPremium, un réseau pour les expatriés d’entreprises qui leur permet d’échanger sur leur expérience, notamment en matière de développement des carrières.
Quelles sont vos ambitions quant à l’évolution future de FemmExpat ?
Notre ambition est de répondre aux évolutions de la mobilité internationale, car cela change beaucoup. À l’heure de l’intelligence artificielle, est-ce que dans 10 ans il y aura toujours des sites internet ? Notre usage d’internet va évoluer très rapidement. Notre ambition est d’être utile et de continuer à produire des contenus de qualité de manière simple, qui restent les références en matière d’expatriation.