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Passeports : la France étend le renouvellement 100 % en ligne des passeports aux Français de l’étranger de quatre pays

À partir du 1ᵉʳ décembre 2025, les Français établis en Australie, au Canada, en Espagne et au Portugal pourront renouveler leur passeport sans mettre un pied au consulat. Cette procédure entièrement dématérialisée, rendue possible par le décret n° 2025-1138 du 28 novembre 2025 et son arrêté d’application, prolonge une expérimentation déjà en cours depuis 2024… mais tout d’abord limitée au Canada et au Portugal. Elle est désormais élargie à deux nouveaux pays – l’Espagne et l’Australie – pour une phase renforcée et évaluée jusqu’au 30 novembre 2027.

Une expérimentation qui s’étend : de deux à quatre pays

Le Canada et le Portugal servaient depuis un an de terrain d’essai à cette innovation administrative : la possibilité de renouveler son passeport sans déplacement, via un parcours entièrement numérique.Le nouveau décret confirme que les résultats initiaux ont été jugés suffisamment encourageants pour étendre l’expérimentation à deux communautés françaises supplémentaires, parmi les plus importantes et les plus dispersées du réseau consulaire : celles d’Espagne et d’Australie.
L’objectif affiché est clair : tester le dispositif dans des contextes variés – territoires vastes, réalités administratives différentes, volumes de demandes élevés – afin d’en mesurer la robustesse et la sécurité.

Une procédure pensée pour simplifier la vie des Français de l’étranger

Un renouvellement de passeport peut représenter un véritable parcours du combattant pour les Français établis à l’étranger : déplacements longs, coûts importants, disponibilité limitée des rendez-vous.L’expérimentation vise à alléger ces contraintes en offrant un parcours 100 % à distance, plus fluide et adapté à la mobilité internationale. Le dispositif s’adresse exclusivement :

Un renouvellement entièrement en ligne – mais strictement encadré

Le cadre juridique défini par le décret et l’arrêté repose sur une articulation précise entre simplification et sécurité.
1. Dépôt en ligne via FranceConnect+L’usager se connecte au téléservice officiel et remplit sa demande après authentification renforcée.
2. Pièces justificatives à fournirContrairement à la procédure classique, l’expérimentation autorise l’usage de copies :
Précision importanteLes renouvellements motivés par un changement de nom ou de prénom au sens du code civil (articles 60, 61, 61-3-1) sont exclus du dispositif. En revanche, les renouvellements liés à un nom d’usage (nom d’époux/épouse ou usage des deux noms) sont possibles, conformément à l’arrêté.
3. Paiement en ligneLes droits de chancellerie sont réglés via timbre électronique.
4. Envoi postal ponctuelLe consulat peut demander l’envoi de documents physiques, notamment d’une photo papier.
5. Une visioconférence obligatoire
Moment clé du dispositif : la vérification d’identité s’effectue désormais à distance.
Lors de ce rendez-vous visio, l’agent consulaire contrôle :
Toute absence, incohérence ou doute entraîne un basculement vers la procédure traditionnelle.
6. Réception du titre à domicileUne fois la demande validée, le passeport est expédié directement au domicile de l’usager par courrier sécurisé.

Des exclusions pour garantir la sécurité

L’expérimentation ne couvre pas tous les cas de figure.Sont exclus :
Ces situations, jugées plus sensibles, continueront d’exiger une comparution physique.

Sécurité et données personnelles : un cadre strict

La dématérialisation complète d’un titre d’identité soulève naturellement des questions de sécurité.Le décret rappelle que le dispositif a été soumis à un avis de la CNIL, compte tenu des enjeux liés à la protection des données et aux risques inhérents à toute procédure à distance.Il prévoit également que l’image numérisée des empreintes digitales associées au passeport – si celles-ci figuraient déjà dans le traitement TES – pourra être conservée jusqu’à 30 ans, conformément aux règles qui encadrent les titres électroniques sécurisés.

Un test grandeur nature pour l’administration consulaire

L’expérimentation n’est pas un aboutissement, mais un test pilote, dont les résultats conditionneront une éventuelle généralisation.Avant fin 2027, un rapport exhaustif devra évaluer :
L’élargissement à quatre pays permet désormais une observation plus large et plus représentative des usages.

Un pas vers une administration consulaire plus moderne

Cette réforme marque une étape importante dans la refonte des services offerts aux Français de l’étranger. En allégeant considérablement les démarches et en intégrant les outils numériques dans le processus de contrôle, l’État s’adapte aux réalités de l’expatriation contemporaine.Si les résultats sont concluants, cette expérimentation pourrait ouvrir la voie à une transformation plus vaste :
L’avenir de la procédure dépendra des retours d’expérience des quatre pays pilotes.
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