Alors que le vote par internet s’impose comme un pilier de la participation démocratique à distance, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE) prépare une évolution majeure de son dispositif.
En réponse à une question écrite du sénateur Jean-Luc Ruelle, publiée le 12 juin 2025, le gouvernement a détaillé les conditions de déploiement du futur système d’authentification numérique destiné aux électeurs français établis hors de France.
Un mode de scrutin plébiscité par les électeurs à l’étranger
Lors des élections législatives anticipées de juin et juillet 2024, le vote par internet a connu un succès sans précédent. Au premier tour, 416 601 électeurs ont voté en ligne, soit 72,58 % des votants, contre 250 566 en 2022. Au second tour, 459 539 électeurs ont eu recours à ce mode de vote, représentant 77,65 % des votants.
Sur l’ensemble des électeurs inscrits sur les listes consulaires, le vote par internet a ainsi permis d’atteindre une participation d’environ 38 % à chaque tour. Ces chiffres traduisent un engouement croissant pour un dispositif devenu essentiel à la vie démocratique des Français résidant à l’étranger.
Des limites identifiées, principalement sur l’authentification
Le dispositif en vigueur repose aujourd’hui sur une double validation par courriel et SMS.
S’il a prouvé son efficacité globale, plusieurs dysfonctionnements ont été signalés en 2024 : non-réception de SMS, zones mal couvertes par les opérateurs étrangers, blocages techniques locaux ou erreurs dans la saisie des numéros de téléphone.
S’il a prouvé son efficacité globale, plusieurs dysfonctionnements ont été signalés en 2024 : non-réception de SMS, zones mal couvertes par les opérateurs étrangers, blocages techniques locaux ou erreurs dans la saisie des numéros de téléphone.
La plupart de ces incidents ont pu être résolus grâce à un mécanisme de réassort des SMS et une assistance en ligne disponible 24h/24, mise en place pendant toute la période d’ouverture du portail de vote.
Le ministère rappelle en outre que les électeurs ayant rencontré un problème technique pouvaient toujours voter à l’urne ou par procuration le jour du scrutin.
Un retour d’expérience conduit par l’administration a confirmé la robustesse du système tout en identifiant des pistes d’amélioration, notamment pour fiabiliser l’authentification des électeurs.
L’identité numérique : un moyen d’authentification supplémentaire
Pour renforcer la sécurité et la fiabilité du vote en ligne, le MEAE travaille avec Voxaly-Docaposte, prestataire du système de vote, et l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), à la mise en œuvre d’un nouveau mode d’authentification fondé sur l’identité numérique France identité, adossée à la carte nationale d’identité électronique (CNIe).
Cette nouvelle option ne remplace pas la double validation courriel + SMS, mais s’y ajoute, offrant aux électeurs un moyen supplémentaire et plus sécurisé pour confirmer leur identité.
Les titulaires d’une CNIe, ou ceux qui en ont fait la demande, peuvent faire certifier leur identité numérique auprès de leur consulat depuis le 15 mai 2025, une démarche accessible dans tout le réseau consulaire.Une mise en œuvre progressive d’ici les élections de 2026La solution enrichie de cette authentification numérique sera déployée lors des élections des conseillers des Français de l’étranger, prévues en mai 2026.
Des tests grandeur nature seront menés entre la fin 2025 et le début 2026, afin d’évaluer le dispositif et d’assurer sa pleine fiabilité avant son utilisation officielle. Le MEAE prévoit une communication et une formation renforcées :
- Auprès des postes diplomatiques et consulaires, pour la formation des agents et la diffusion des consignes techniques ;
- Auprès des électeurs, via les sites internet des consulats, les réseaux sociaux, et des tutoriels dédiés expliquant les nouvelles modalités d’authentification.
Une communication spécifique accompagnera également les tests grandeur nature, à destination des électeurs volontaires, notamment sur le site France Diplomatie.
Un pas supplémentaire vers un vote en ligne plus sûr et plus accessible
L’ajout de l’identité numérique comme moyen complémentaire d’authentification marque une étape importante dans la modernisation du vote électronique. En combinant simplicité, sécurité renforcée et flexibilité, cette évolution vise à accroître la confiance des électeurs et à favoriser la participation citoyenne des Français établis hors du territoire.

