Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE) a confirmé, dans une réponse publiée le 23 octobre 2025, la mise en place à titre expérimental d’un nouveau dispositif de soutien au tissu associatif des Français de l’étranger (STAFE) pour la campagne 2026.
Ce réexamen, engagé à la suite de la 42e session de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), vise à renforcer le rôle local des postes consulaires et des conseils consulaires, tout en adaptant les règles de sélection des projets à la réalité du terrain.
Un travail concerté avec les élus et l’administration
Le nouveau cadre du STAFE est le fruit d’un travail conjoint entre la Direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire (DFAE) et les membres de la commission nationale consultative du dispositif. Trois réunions successives – les 2 avril, 9 mai et 3 juin 2025 – ont permis d’établir un consensus sur plusieurs évolutions majeures. L’objectif affiché : déconcentrer la procédure, simplifier l’instruction locale et favoriser la diversité associative. Le bureau exécutif de l’AFE a été informé des modalités retenues, qui seront testées dès 2026 avant d’être éventuellement pérennisées.
Des ajustements structurels : davantage de diversité, moins de concentration
Plusieurs changements notables caractérisent cette nouvelle phase expérimentale :
- Plafond des subventions abaissé de 25 000 à 15 000 euros par projet.
- Cette réduction vise, selon le MEAE, à favoriser la diversité des bénéficiaires et à permettre à davantage de petites associations de présenter des initiatives locales.
- Limitation à 8 projets maximum par poste consulaire, contre 12 auparavant pour les plus gros postes (plus de 30 000 inscrits).
- Le ministère justifie cette mesure par le constat qu’un nombre limité de postes dépassaient ce seuil, souvent avec plusieurs projets issus des mêmes associations, et que les projets moins bien classés étaient fréquemment rejetés au niveau national.
- Une seule demande par association et par campagne, afin d’éviter une concentration des subventions au profit d’acteurs déjà soutenus.
- Obligation de fournir un compte rendu technique et financier pour tout nouveau dépôt, sauf circonstances exceptionnelles.
- Le ministère rappelle qu’il s’agit là d’une exigence de la réglementation applicable aux subventions publiques.
Un rôle accru pour les conseils consulaires
L’une des évolutions les plus significatives réside dans le renforcement du rôle des conseils consulaires, désormais placés au cœur du processus de sélection. Les projets qu’ils classeront en tête de liste n’appelleront plus un réexamen approfondi par la DFAE ni par la commission nationale consultative. L’idée est de confier davantage de responsabilité à l’échelon local, au plus près du tissu associatif.
Toutefois, les conseils consulaires devront classer les projets par ordre de priorité, cette hiérarchisation devenant déterminante dans un contexte budgétaire contraint. L’enveloppe allouée au STAFE ne permettant pas de financer tous les projets, un mécanisme de régulation budgétaire proportionnel sera appliqué, garantissant au moins deux projets financés par poste.
Les projets non retenus pourront être représentés lors de la campagne suivante, avec un classement prioritaire révisé.
Des ajustements attendus sur le calendrier
Sur la question du calendrier, plusieurs élus et associations avaient exprimé leurs difficultés à respecter les délais actuels, notamment pour la tenue des assemblées générales et la production des bilans financiers exigés.
Le groupe de travail a examiné la possibilité de décaler la commission consultative nationale d’octobre à mars, mais ce changement aurait impliqué une année blanche, jugée inacceptable par l’ensemble des participants.
Le calendrier reste donc inchangé pour la campagne 2026.
Une évaluation prévue en 2026 avant toute généralisation
Le ministère insiste sur le caractère expérimental du nouveau dispositif.Une évaluation complète sera conduite lors de la commission consultative nationale de 2026, afin de mesurer l’impact de ces changements sur :
- la diversité associative soutenue ;
- la répartition géographique des subventions ;
- la charge de travail des postes consulaires ;
- et la satisfaction des associations.
Les ajustements nécessaires pourront alors être apportés avant une éventuelle généralisation du dispositif.
Entre ambition de proximité et contraintes budgétaires
Ce nouveau STAFE marque une volonté claire de rapprocher la décision du terrain et de responsabiliser les conseils consulaires.
Mais les plafonds financiers réduits et la sélection plus restrictive suscitent aussi des inquiétudes dans le milieu associatif, qui redoute une forme de “sélection par élimination budgétaire”.
L’expérimentation de 2026 sera donc décisive : elle devra démontrer que la déconcentration peut rimer avec équité, et que le soutien au dynamisme associatif des Français de l’étranger reste à la hauteur de ses ambitions.

