Le 17 octobre 2024, la sénatrice Sophie Briante Guillemont a interrogé le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur le déploiement du dispositif « Alliance féministe francophone ». Elle a notamment souhaité obtenir des précisions sur les critères de sélection des structures internes à l’Alliance et les modalités opérationnelles et financières de sa mise en œuvre. L’équipe de l’ASFE revient sur la réponse apportée le 12 décembre 2024 par le ministre.
Une initiative attendue pour soutenir les organisations féministes
Annoncée lors du Sommet de la Francophonie en octobre 2024, l’Alliance féministe francophone vise à renforcer l’action des organisations féministes dans l’espace francophone.
Ce dispositif ambitionne de :
- Soutenir la participation des organisations féministes aux grands événements et sommets internationaux ;
- Renforcer leurs compétences techniques en matière de représentation et de négociation ;
- Soutenir leur plaidoyer en faveur d’un accroissement du financement de l’écosystème féministe international, en mobilisant des bailleurs internationaux.
Un dispositif intégré au Fonds de soutien aux organisations féministes
L’Alliance féministe francophone devient une nouvelle composante du Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF), dont l’objectif est de renforcer les capacités des organisations féministes francophones, souvent éloignées des financements internationaux et des instances multilatérales. Elle vient également compléter le Fonds « La Francophonie avec Elles », initié par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui soutient l’autonomisation des femmes dans les pays en développement.
Un consortium d’associations partenaires
Le ministre a précisé qu’aucun appel à projets n’a été lancé pour cette initiative, afin d’éviter une mise en concurrence des organisations féministes et de privilégier des structures déjà impliquées dans la redistribution des fonds du FSOF. Ces organisations se sont distinguées par leur engagement actif dans les travaux menés par la Mission de la diplomatie féministe et de l’éducation en collaboration avec le Secrétariat général du Sommet.
Ainsi, un consortium de trois associations a été retenu pour porter l’initiative :
- Equipop ;
- Le Fonds pour les femmes en Méditerranée ;
- La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH).
Un financement et une gouvernance structurés
Doté d’un budget de 5 millions d’euros, l’Alliance féministe francophone est financée par le dispositif Initiatives OSC de l’Agence française de développement (AFD). L’ensemble des fonds a été débloqué en 2024 et constitue également l’un des canaux de financement du FSOF.
Une convention de subvention est en cours d’élaboration entre l’AFD, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et l’organisation cheffe de file du consortium, Equipop.
Le MEAE et l’AFD participeront au comité de pilotage de l’initiative et seront régulièrement associés aux discussions menées par le consortium.