Une conférence téléphonique entre Jean-Baptiste Lemoyne et les parlementaires représentant les Français établis hors de France s’est tenue le 15 janvier 2021. Voici un compte-rendu de cette réunion, à laquelle a participé notre Sénatrice Evelyne Renaud-Garabedian. Le Secrétaire d’Etat a donné les informations suivantes :
Concernant les annonces du Premier ministre du 14 janvier 2021
Pour les pays hors de l’espace européen (UE+Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, St Martin, St Siège et Suisse)
Pour limiter l’introduction des variants du COVID-19 : les personnes qui viennent d’un pays en dehors de l’UE devront produire leur test PCR négatif avant d’embarquer, faire 7 jours d’auto-isolement, et ensuite un nouveau test.
Ceci concerne tous les voyageurs. Il n’y a, à ce stade, aucune exception.
Pour les pays de l’Union Européenne
Au sein de l’Union Européenne, des mesures équivalentes devraient être prises après le Conseil européen du 21 janvier.
Dans les pays où les tests PCR ne sont pas disponibles
Ceci concerne : les Comores, Madagascar et Vanuatu. Il existerait également quelques difficultés pour se faire tester en Tunisie. Pour ces pays, il faudra alors demander au consulat de France un laissez-passer consulaire pour « motif impérieux », de façon à pouvoir rentrer en France.
ndlr : le Conseiller des Français de l’étranger aux Comores, Djaouad MZE nous a indiqué qu’il était possible d’effectuer un test PCR aux Comores.
Il faudra alors faire un test PCR à l’arrivée, l’isolement de 7 jours et un nouveau test.
Le droit des Français de l’étranger à rentrer en France n’est pas remis en cause. Mais les précautions sanitaires sont clairement renforcées.
Ces nouvelles règles, plus strictes, valent aussi pour ceux qui ont déjà pu bénéficier du vaccin : le vaccin ne signifie pas une immunité totale. En effet, il n’existe aucune preuve scientifique, à ce stade, que les personnes vaccinées ne puissent pas transmettre le COVID-19. Les premières données disponibles à ce sujet devraient l’être en février pour le vaccin Pfizer.
Concernant la stratégie vaccinale pour les Français de l’étranger
Depuis mi-décembre, le ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères réalise un travail de recensement des stratégies locales qui sont, comme la française, évolutives. 150 postes diplomatiques ont envoyé leurs réponses.
Dans les prochaines semaines, des réunions des conseils consulaires seront organisées dans le monde entier pour partager ces éléments avec les Conseillers des Français de l’étranger.
En termes de population cible, on ne prend pas en compte les moins de 18 ans dans les projections (le vaccin n’est pas testé sur eux d’ailleurs). Ceci représente une population vaccinale de 1,4 million de Français à l’étranger.
D’après les retours des postes diplomatiques, 70% de ces Français de l’étranger résidant dans des pays où la vaccination est, ou devrait être possible, par le biais de vaccins « internationalement reconnus » (Pfizer, Moderna, Astrazeneca, etc.). Les vaccins chinois et russe ne sont pas considérés comme tels à ce stade par le MEAE.
Le travail des postes diplomatiques et consulaires, dans ces pays, va être de s’assurer de la réciprocité des mesures. C’est-à-dire qu’en France, la Gouvernement a décidé de vacciner l’ensemble des résidents, qu’ils soient Français ou étrangers. Il faut donc obtenir la réciprocité du pays d’accueil pour que les Français de l’étranger soient également inclus dans les stratégies locales.
Il reste ensuite 30% de Français de l’étranger qui sont dans des zones où les vaccins ne sont pas disponibles ou bien sont des vaccins « non internationalement reconnus ».
Pour eux, le ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères souhaite avoir une approche « la plus individualisée » possible.
A ce stade, il ressort que :
- Les doctrines vaccinales dans le monde, lorsqu’elles existent, sont largement convergentes : la vaccination est volontaire, gratuite et avec la constitution de groupes prioritaires ;
- En revanche, la majorité des pays n’a pas encore de doctrine sur la vaccination des communautés étrangères. Il faudra s’assurer que les Français sont bien considérés comme des résidents du pays.
Les pistes privilégiées pour les Français de l’étranger sont, à ce stade :
- Garder comme référence la stratégie vaccinale française, avec les catégories prioritaires (en fonction de l’âge, emploi et comorbidités) ;
- Dans les pays où le vaccin « reconnu internationalement » est disponible : les Français de l’étranger doivent ou devront chercher un vaccin local ;
- Dans les pays où ce n’est pas possible : il faudra travailler à des solutions alternatives, prenant également en compte une cartographie de lieux de production des vaccins. En effet, cela serait inutile de faire venir de loin des vaccins en France pour les renvoyer vers une zone plus proche du lieu de production. Les vaccins Pfizer et Moderna ne se prêtent pas à trop de manipulations logistiques complexes. Il faudra donc distribuer un vaccin plus « transportable », comme AstraZeneca.
- Garantie d’une vaccination en France pour les Français de l’étranger qui viennent assez de temps pour avoir les deux doses (et correspondant à la population éligible en France).
Aucun calendrier n’a été avancé à ce stade par le ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères.
Autres informations
La prochaine session de l’Assemblée des Français de l’Etranger, prévue du 8 au 12 mars 2021, se tiendra probablement en « distantiel ».
Un point sera fait régulièrement avec Jean-Baptiste Lemoyne pour voir la progression. La prochaine conférence téléphonique avec les parlementaires représentant les Français de l’étranger devrait se tenir en février.