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La vente en viager

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En France, environ 2.000 à 3.000 ventes immobilières se font en viager, et concernent généralement des vendeurs entre 70 et 80 ans.

Le principe du viager

La vente dite « en viager » consiste en la vente d’un bien immobilier (maison, appartement, studio) par un propriétaire (appelé « le crédirentier ») à un acquéreur (appelé « le débirentier ») qui va lui verser le prix de la vente en deux temps :

Le propre d’une vente en viager est l’existence d’un aléa aussi bien pour le vendeur que pour l’acquéreur : selon la longévité du crédirentier, le paiement de la rente peut plus ou moins durer. Il s’agit donc pour le crédirentier et le débirentier de faire un pari sur l’avenir : si le crédirentier vit longtemps, il percevra une rente pouvant aller au-delà de l’évaluation du bien par le notaire ; si le crédirentier décède rapidement, le débirentier pourra avoir versé une somme inférieure à l’évaluation.

Il existe deux types de vente en viager :

Fixation du prix et modalités de paiement

La vente en viager se fait obligatoirement devant notaire. C’est lui qui évalue le bien, et détermine le montant de la rente.

Le montant de la rente dépend des facteurs suivants :

Exemple :

Madame X a 78 ans et possède un appartement de 50m2 à Paris. L’appartement est évalué à 450.000 €. La rentabilité brute locative pour cet appartement (c’est-à-dire combien rapporte la location par rapport à son prix d’achat) est de 3,5%.

Madame X souhaite un bouquet de 100.000 €.

Espérance de vie de Madame X = 11 ans.

Le loyer annuel libre théorique est de 450.000 x 3.5 %, soit 15.750 € par an.

Le manque à gagner pour l’acheteur est donc de 15.750 € x 11 = 173.250 €

La valeur de la décote sur le bien occupé est de 450.000 € – 173.250 € = 276.750 €

La valeur à financer après versement du bouquet est de 276.750 € – 100.000 € = 176.750 €

La rente viagère annuelle = valeur résiduelle du bien / espérance de vie = 176.750 € / 11 = 16.068 € par an.

La rente viagère mensuelle est donc de 16.068 € / 12 = 1.339 €

La rente est révisée chaque année, le plus souvent en fonction de la variation de l’indice du coût de la construction.

Pour pallier le risque de non-paiement de la rente, le contrat de vente pourra prévoir des clauses permettant au crédirentier de récupérer le bien objet de la vente, ou de forcer le paiement de la rente, et notamment :

En cas de vente par un couple, il convient de prévoir la réversion de la rente au profit du survivant.

La répartition des charges et impôts

En cas de viager occupé, et en l’absence de clause dans le contrat de vente prévoyant une clé de répartition particulière, la loi prévoit la répartition suivante :

Les parties au contrat de vente en viager peuvent prévoir une clé de répartition différente. Ainsi par exemple, le contrat peut prévoir que la taxe foncière sera à la charge de l’acquéreur débirentier.

En présence d’un viager libre, l’ensemble de ses impôts, taxes et coûts, est à la charge de l’acquéreur débirentier.

Modifications en cours de viager

Si le crédirentier qui a vendu son logement en « viager occupé » décide en cours de viager de quitter son logement, il devra en aviser le débirentier. La libération du bien impliquera une révision à la hausse de la rente viagère.

Quant au débirentier, celui-ci n’est pas tenu de garder le bien jusqu’au décès du crédirentier. Il peut décider de vendre le bien acheté en viager avant même le décès de ce dernier. Dans ce cas, le nouvel acquéreur sera subrogé dans ses obligations vis-à-vis du crédirentier. Le versement de la rente viagère sera assuré par le nouveau propriétaire.

Fiscalité

Le crédirentier est assujetti à :

Le régime est le même que pour une vente ordinaire. Le crédirentier peut être exonéré d’impôt sur la plus-value s’il vend sa résidence principale ou s’il est propriétaire du bien depuis plus de 22 ans (en ce qui concerne l’impôt sur le revenu) et 30 ans (en ce qui concerne les prélèvements sociaux) au jour de la signature de l’acte.

La rente perçue chaque année sera soumise à l’impôt sur le revenu, mais pas en totalité : une fraction seulement de la rente sera assujettie à l’impôt sur le revenu. Cette part imposable dépendra de l’âge du crédirentier au jour de la signature de l’acte notarié :

En d’autres termes, plus le vendeur est âgé au jour de la signature de l’acte de vente, moins sa rente sera imposable.

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