Site icon ASFE

Législatives anticipées 2024 et binationalité

French flag waving in the wind

Tout a commencé par une intervention du vice-président du Rassemblement national sur le plateau d’une émission de télévision très suivie. Sébastien Chenu y indiquait en effet « qu’on ne peut pas être français pour certaines choses et uruguayen pour d’autres ».

Mea culpa

La suppression de la double nationalité a bien été défendue par le Front National pendant de nombreuses années. Cette mesure a toutefois disparue du programme il y a deux ans, lors des dernières élections présidentielles, Marine Le Pen estimant le moyen difficilement applicable, ce qui avait d’ailleurs surpris, s’agissant jusqu’à cette date d’un marqueur du FN. Sébastien Chenu avait semble t-il oublié cette évolution. Sauf que la polémique médiatique était d’ores-et-déjà enclenchée…

Le programme

Que contient aujourd’hui le programme du RN ? La brochure dévoilée il y a quelques jours ne mentionne pas directement la binationalité. Des mesures relatives à sa potentielle acquisition sont toutefois bien présentes. En premier lieu, dans la partie « immigration », la mesure visant à supprimer le droit du sol. Mais il n’y a rien sur la préférence nationale ou la suppression de la binationalité déjà acquise.

Des emplois réservés

Jusqu’à cette nouvelle déclaration de Sébastien Chenu, quelques jours plus tard, insistant sur le fait de réserver les emplois sensibles aux Français. Une mesure confirmée par Jordan Bardella, premier ministrable, en conférence de presse cette semaine. Il a annoncé vouloir interdire aux Français ayant une double nationalité l’accès à certains « emplois extrêmement sensibles ». « Pour une raison très simple, c’est qu’il y a des postes stratégiques liés aux secteurs de la sécurité ou de la défense qui sont des secteurs par définition stratégiques. Les réserver aux citoyens français, c’est aussi un moyen parmi d’autres de se protéger des tentatives d’ingérence qui pourraient être orchestrées par des Etats étrangers ».

La flou autour du périmètre des emplois concernés a rapidement été dénoncé. Ce qui a amené Marine Le Pen à clarifier la proposition sur ses réseaux sociaux : « La restriction ne concernerait que quelques dizaines d’emplois très sensibles dans des postes stratégiques en matière de défense, de nucléaire ou de renseignements par exemple ». Une pratique qui existe en réalité déjà dans les services de renseignement, les Armées ou l’Intérieur, même si elle n’a jamais été officialisée…

Si le RN voulait aller plus loin, il faudrait une modification de la Constitution. En effet, le principe d’égalité, qui n’est pas seulement dans la devise républicaine mais constitue surtout un fondement essentiel du droit constitutionnel français, rend toute discrimination entre Français théoriquement impossible. Pour la République française, un binational n’est pas un binational. Il est Français.

Quitter la version mobile