Quand rien ne va plus au Proche Orient, la France va mal. La présence sur le territoire français de la plus importante communauté juive d’Europe et celle de la plus forte population d’origine arabo-musulmane expliquent, en grande partie, cet effet de vases communicants. Lorsque le bruit des armes se fait entendre là-bas, la tension monte immédiatement ici. Même si les terroristes islamistes, comme le jeune assassin ingouche de Dominique Bernard, l’enseignant de lettres d’Arras, peuvent frapper à tout instant : leur fanatisme n’est que décuplé par l’actualité nationale ou internationale.
Il convient, par ailleurs, de rappeler que, parmi les nombreuses victimes des crimes perpétrés par le Hamas en Israël, le 7 octobre à l’aube, trente d’entre elles étaient aussi de nationalité française. Un nombre impressionnant, jamais atteint en France, depuis l’attaque au camion bélier lancée à Nice, le 14 juillet 2016. Cette tragédie coûta la vie à 86 personnes de 19 nationalités, en blessa 450 et en traumatisa des milliers.
Confrontée au terrorisme, exposée à mille problèmes d’ordre économique et social, bousculée par le conflit russo-ukrainien, touchée par le sentiment antifrançais qui monte en Afrique, et à présent heurtée de plein fouet par le conflit israélo-palestinien, la France ne doit pas se laisser déstabiliser par ce climat explosif. Il revient au président de la République et au gouvernement de tout faire sur la scène internationale pour que le dialogue l’emporte sur les armes. La France, qui reste une grande nation respectée pour sa diplomatie, doit se faire entendre. Objectif qu’avait évidemment en tête Emmanuel Macron, en se rendant mardi dernier au Proche Orient.
Mais c’est aussi à l’intérieur du pays que les acteurs politiques doivent faire preuve de responsabilité. Quelques propos tenus par certains ne sont pas propres à calmer les esprits. « Aujourd’hui, on vit côte à côte, je crains que, demain, on vive face à face », avait déclaré Gérard Collomb, l’ex-ministre de l’Intérieur, en quittant ses fonctions en 2018. Sombre perspective qu’il faut, à tout prix, éviter. Certains, très mal disposés à l’endroit de la France, n’attendent que cela.
L’équipe de l’ASFE