10e édition, presque 1000 exposants et 100 000 visiteurs. Ce sont les chiffres impressionnants du salon du Made in France qui s’est tenu du 10 au 13 novembre 2022 au parc des expositions de la porte de Versailles à Paris. Retour cet événement qui met à l’honneur la production française.
Valorisation du savoir-faire français
Lancé en 2012 avec 70 exposants, le MIF Expo a largement confirmé l’intuition de Fabienne Delahaye, sa fondatrice. Habituée de la logistique des grands salons, cette visionnaire a senti en 2012 que la production française n’était pas assez valorisée. Face à ce constat, de nombreux défis. Les doutes des commerçants, le scepticisme des élus, l’absence de popularité de cette filière. Néanmoins, à force de volonté, ces pionniers défendent le Made in France jusqu’à en faire un symbole d’excellence.
Si le MIF Expo défend les productions des territoires français, il promeut également une économie consciente des enjeux écologiques. L’utilisation de produits ayant un faible impact polluant, la distribution locale avec un circuit court, la création d’emploi en zone désindustrialisée, la mise en valeur de savoir-faire locaux sont des valeurs très présentes dans ce salon.
« Une opération exceptionnelle a été mise en place : l’Usine du futur »
Pour les 10 ans du Salon, une opération exceptionnelle a été mise en place : l’Usine du futur. Cette usine textile éphémère s’étend sur près de 1400m². Le Slip Français, en partenariat avec le MIF Expo, a ainsi réuni plusieurs dizaines de partenaires pour mettre en valeur le savoir-faire de leurs salariés autour de leurs machines.
L’innovation, doublée de la production française, fait de ces fabricants des éléments phares du Salon et les favoris de l’économie du Made in France pour l’avenir. Dynamique, à la mode, innovant, le Made in France séduit un public de plus en plus large.
Objectif de l’usine du futur : créer de toute pièce une usine textile éphémère de 1400m2 en plein Paris
« La notion de Made in France n’est ni un label, ni une AOC/AOP »
Point juridique : La notion de Made in France n’est ni un label, ni une AOC/AOP mais un marquage d’origine reconnu par les douanes. Chaque pays peut ainsi faire valoir les productions réalisées sur son territoire national. L’article 1§2 de l’accord sur les règles d’origine, annexé à l’accord instituant l’OMC conditionne ce marquage.
Cependant, pour la plupart des cas, aucun règlement, aucune loi n’impose la précision de l’origine des produits. C’est donc une précision facultative (hors certains produits alimentaires).
Le francolavage : un manque à gagner de 4,5 milliards d’euros pour le Made in France
Présent sur le Salon, en face du service des douanes, la Fédération indépendante du Made in France (FIMIF) nous explique l’omniprésente problématique du francolavage.
Cette technique consiste à mettre des symboles français en évidence sur l’emballage pour laisser penser au consommateur qu’il achète un produit fabriqué en France alors que ce n’est pas le cas. La présence d’éléments laissant croire à une production française doit être équilibrée par la mention du pays de production sur la même face et dans une proportion similaire.
La règle appelle à ne pas mettre le consommateur dans une situation d’ambiguïté. Aux côtés des douanes, la FIMIF lutte fortement contre cette pratique illégale et très répandue. Selon cette fédération, le francolavage représente un manque à gagner de 4,5 milliards d’euros pour le Made in France et empêche la création de milliers d’emplois sur le territoire français.
Rendez-vous à Tel Aviv pour le prochain Salon du Made In France
Le MIF Expo, c’est aussi l’occasion de remettre des prix aux fleurons de cette économie nationale. Le grand prix du public a été remis cette année à l’atelier JHP. Jean-Henri Pagnon, fondateur de cette coutellerie de Loire-Atlantique défend une histoire vieille comme le monde. Il utilise pour ses couteaux, un chêne fossilisé, le morta, qu’on trouve dans le sol. Ce bois noir extrait des marais est utilisé pour la fabrication des 6000 couteaux produits par an.
Ne vous inquiétez pas, si vous avez manqué ce grand événement de l’économie française, vous êtes attendus l’année prochaine pour la 11e édition, mais également à Tel Aviv qui accueille un salon du Made in France au début de l’année prochaine.