Il flotte dans l’air comme un parfum des années 1970. En Europe, l’inquiétude grandit face au risque d’une récession qui toucherait tous les pays du continent. L’envolée de l’inflation en octobre (+10,7%) a continué de plomber la croissance qui a enregistré un net ralentissement.
La France, qui a adopté des mesures de protection des consommateurs, avec notamment une baisse des tarifs des carburants, conserve en octobre l’inflation la plus faible d’Europe, à 7,1%, selon les données harmonisées d’Eurostat. L’Allemagne est à 11,6%. Les pays baltes, particulièrement exposés aux conséquences de la guerre en Ukraine, subissent l’inflation la plus élevée : elle a atteint 22,4% en Estonie, 22% en Lituanie et 21,8% en Lettonie. « Il ne s’agit plus de savoir si nous allons entrer en récession, mais de savoir de quelle sévérité sera cette récession (…) Une récession cet hiver en zone euro est imminente », viennent d’avertir les analystes du cabinet Oxford Economics.
Les causes de cette crise économique qui se profile sont connues. La première vient d’Asie où la Chine, toujours aux prises avec le coronavirus en certaines régions, a considérablement ralenti son activité. Les retombées pour le commerce mondial sont immenses. Notamment pour des pays qui ont misé sur ce marché, comme l’Allemagne. Par ailleurs, le développement de la voiture électrique est en marche dans l’Empire du milieu où les constructeurs européens ont bien du mal à se faire une place.
La deuxième cause de cette probable récession vient de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette guerre, en plein cœur de l’Europe, a des conséquences sur l’approvisionnement en produits alimentaires, ces deux pays étant des gros exportateurs de céréales. Au-delà, c’est la dépendance énergétique de nombreux pays européens au gaz russe qui se fait ressentir. Les prix ont flambé et cette hausse touche aussi bien les entreprises dans leur processus de fabrication que les particuliers dans leurs actes de consommation.
Le troisième facteur récessif est la transition écologique. Face à la sécheresse qui frappe le continent et les intempéries qui en découlent, celle-ci apparaît de plus en plus comme une obligation. Pour autant, changer les habitudes des populations ne va pas de soi surtout lorsque ces changements coûtent chers ! De cela, nous n’avons pas fini d’en parler… Souhaitons seulement que l’inflation qui nous touche aujourd’hui n’entraîne pas une crise économique aussi longue et douloureuse pour l’emploi et l’industrie que celle d’il y a cinquante ans.
L’équipe de l’ASFE